Après de longs jours à marcher sans s’arrêter, à chercher sans répits, Océane trouva enfin ce qu’elle cherchait depuis le début, la sortit. Ce n’était pas grand-chose, vraiment, juste un grand espace vert sans un mur par lequel on pouvait voir le monde extérieur. La jeune fille se surpris à penser que dehors le soleil était plus clair, l’air était plus frais, la vie… La vie. Sans courir, parce qu’elle ne pouvait plus courir, elle se dirigea vers ce qui était devenu son rêve et son unique raison de vivre. Les bras tombant, le chandail taché du sang tomber de sa tête quand sa mère l’avait repoussé sur le mur de brique, les jambes avançant, pas par pas, comme si chaque enjamber devenait un effort plus surhumain que la précédente, elle avançait. Un de ses bras se souleva à moitié, comme dans l’intention d’attraper ce qu’il y avait dehors.
*Tu ne peux….pas….pas peux pas pas peux paspaspasPAS ! *
Murmura cette même voix qui, durant toute sa pénible aventure lui avait servit de compagnon. Mais elle l’ignora. Elle ne voulait plus l’entendre. Tout avait commencé avec cette voix… Tous ses malheurs avec commencer avec elle et, si elle avait de la chance, allait finir avec elle.
Une fois devant la porte, la jeune fille lança un dernier regard à Heaven. Elle lui faisait ses adieux, comme elle faisait ses adieux à son père et sa mère. Sans verser ne serait-ce qu’une larme, elle prit un moment de silence pour eux, avant de partir et de les laisser derrière elle. Oui, elle était devenue insensible à leur sort. Lorsqu’elle serait sortit, elle pourrait trouver une solution pour aller les récupérer mais en ce moment, plus rien n’avait d’importance. Tout ce qui comptait, s’était de sortir de la ville. Lorsque trop de chose arrive en même temps, il faut parfois laisser ses peines et ses problèmes de coté pour se concentrer sur la chose qu’on doit faire en premier. Et elle, elle devait s’échapper. Peut-être son père était-il vivant, peut-être sa mère aussi, mais en restant dans cet univers de chao, elle ne pourrait jamais les retrouver. Comment sauver quelqu’un si on ne peut pas se sauver soi-même ? Non, elle allait sortir, ensuite, elle allait chercher de l’aide dehors et, on allait revenir ici et retrouver ses parents. Ensuite, tout allait redevenir normal. Normal….
« Normal…. »
Ce mot glissa sur ses lèvres avec les sons les plus beaux du monde, la faisant rêver.
Avec un peu plus d’effort, Océane releva sa main au complet, elle n’était plus qu’à quelques centimètres de la sortit. Elle pouvait presque gouter sa liberté.
*Pas comme sa ! Pas comme sa !*
Puis, elle franchit le seuil de la ville.
En moins de deux secondes, pas même le temps de faire un pas de plus, la jeune fille ressentit une douleur horrible monter, de ses pieds à sa tête. Chaque parcelle de son être brulait d’un feu infini et sans pitié. La bouche ouverte, les muscles déformés par la souffrance, Océane hurla. Mais, quelque seconde après, elle fut repoussé plus loin par une force surhumaine, comme si on lui avait donné un coup.
Au sol, elle gisait sans rien dire, le regard presque aussi vide celui des passants qu’elle avait vu dans la rue. Elle avait encore mal, elle avait faim et surtout, elle était fatiguée, épuisé.
*Peut-être que je devrais me laisser mourir.*
Pensa-t-elle sans le moindre remord. Mais une autre voix lui répondit, une voix triste, muette.
*Ici on ne meurt pas, on disparaît…*
Et elle pleura et pleura pendant un nombre de temps indéterminé. Elle savait seulement que lorsqu’elle était arrivé, il faisait jour et maintenant, il faisait nuit. NUIT !
D’un mouvement brusque, elle se releva. La nuit ! Il faisait nuit ! Elle ne devait pas rester dehors la nuit ! S’il y avait bien une chose qu’elle avait appris durant ses quelques jours d’errances s’était que la nuit, on est pas dehors !
Comme si sa vie en dépendait, elle courut jusqu’à la sortit, même si elle savait que sa n’allait rien donner. Et, la douleur ressurgie, suivit du coup, finalement, Océane retomba au sol au même endroit que tout à l’heure. Mais, cette fois elle ne pleurait plus, elle tremblait. De loin, elle pouvait voir les « morts vivants » apparaître, mais, ceux-là n’étaient pas dangereux, les fantômes ne peuvent pas faire de mal. S’était les autres qui lui faisaient peur. Ces ombres noirs qui bougeaient rapidement et qui provoquait cris et morts. Ces ombres noirs, qu’elle voyait s’avancer vers elle, plus rapide qu’elle ne pourrait jamais l’être. Dans un moment de folie, elle sortit son fusil et tira deux balles, maladroite, dans leur direction, avant de courir aussi vite que ses pauvres jambes pouvaient lui permettre.
*Cours…sauve toi meurt pas court pleure vite vite VITE !*
Mais quand on court dans une ville fantôme maudite, on finit toujours par tomber dans un cul de sac. Et s’est ce qui arriva.
Prise entre une ruelle sombre et, les « choses », Océane se mit à tirer toutes les balles de son fusil dans leur direction, jusqu’à ce qu’il soit vide. Elle alla même jusqu’à lancer le fusil mais rien ne semblait les arrêter. En désespoir de cause, elle s’accroupit et cacha son visage entre ses mains. Les larmes coulaient maintenant à flot. Elle avait peur, elle allait mourir.
« À l’aide…. »