C'était un début de soirée du mois de juin. Le soleil crépusculaire emmètait gracieusement ses derniers rayons carmins qui allaient mourir un par un dans l'horizon, derrière les acacias du parc de Heaven.
Kâli marchait lentement dans les allées du parc, perdue dans ses pensées. Quelque chose lui frôla la tête et elle leva distraitement les yeux pour voire ce que c'était, une grappe de fleurs d'acacia, d'un blanc imaculé, pendait négligemment d'une des branches de l'arbre, dégageant une odeur douce et entêtante. La jeune fille leva la main et cueillit le bouquet qui s'offrait à elle, puis continua son chemin.
C'était une soirée ordinaire, elle était sortit comme chaque soir promener son chien, et en profitait en même temps pour faire une dernière ronde dans son quartier, bien que concrètement rien ne l'y obligeait, mais elle était pour ainsi dire en manque d'action.
En effet, elle trouvait sa vie un peu morne ces temps ci, la routine s'y était installé insidieusement, sans qu'elle s'en rende compte. Elle avait beau s'être engagé dans la résistance, les missions interrésantes ne semblait pas se bousculer au portillon... Elle detestait plus que tout ces périodes creuses ou il n'y avait pas d'action ni de montés d'adrénaline. Elle aurait voulu participer à des chasses à l'homme, à des missions de récupération, des sauvetages, des enquêtes top secrètes...
Mais malheureusement pour elle, le manque d'experience entrainait systématiquement le manque de confiance de ses supérieurs, il lui fallait faire ses preuves, elle le savait mais comment prouver sa valeur quand le boulot qu'on vous assigne consiste à trier des dossiers et faire le café?
Surtout que sans compter le fait qu'elle soit considérer dans l'organisation comme une bleue, presque une vulgaire stagiaire, elle avait le salaire en conséquence... C'est pas que l'argent soit un véritable problème pour elle (du fric elle en avait) mais un peu plus de considération aurait été la bienvenue.
Elle en avait parlé avec une de ses amie, qui faisait elle aussi partit de la résistance et ce, depuis plus longtemps que Kâli. Elle lui avait alors conseillé de faire profil bas et de calmer ses ardeurs : elle était encore jeune, manquait cruellement d'expérience sur le terrain et de toute façon, les choses interressantes viendraient avec le temps :
-T'inquiètes pas pour ça, lui avait elle dit ce jour là, quand ils auront vraiment besoin de toi ils sauront où te trouver... Et à partir de ce jour là, tu regretterra de ne pas être rester plus longtemps à faire des photocopies, crois moi...
Justement, elle ne pouvait pas croire qu'on puisse préferer faire ce genre de trucs complètement débiles, alors que l'Ombre renforçait son emprise sur la ville de jour en jour. Elle avait entendu parler de cette rumeur au bureau, comme quoi ils auraient trouvé un moyen de sortir de la ville à leur guise. Si la Résistance pouvait en faire de même, alors ça en serait finis de l'impéralisme de l'organisation du diable et certainement de cette ville maudite par la même occasion...
Les abouaments d'un chien la sortirent de ses réflexions. C'était bien sûr Hâchiko qui venait vers elle, la queue fretillante. Kâli lui caressa vigoureusement la tête et lui flatta les flancs, elle s'appreta à lui remettre sa laisse quand elle découvrit ce qui semblait être un petit bouquet de fleurs dorées coincé dans son collier, c'était des mimosas, une carte y était accroché.
Elle défis le ruban qui la maintenait attaché au bouquet et lu le message qui y était livré :
"L'ambition est comme un torrent et ne regarde pas derrière soi."
La carte n'était pas signée.
*Qu'est ce que ça peut bien vouloir dire? Qui m'a envoyé cette carte?"
Kâli songea à Vyk, l'amie à laquelle elle avait confier son désir de prendre du grade il y a quelques semaines, mais l'idée ne lui parraissait qu'assez peu plausible, Vyk n'était pas le genre de fille à mettre des gants et à y aller par quatre chemins quand il s'agissait de dire ce qu'elle pensait au personnes de son entourage... Ca ne pouvait être que quelqu'un du bureau, qui d'autre sinon? Elle eut un instant comme une éspèce de gène, avait elle à ce point les dents qui raillent le parquet pour se voir envoyer ce genre de messages? Tout le monde devait la prendre pour une fille ambitieuse et prétentieuse avec ça... En tout cas, le message ressemblait plus à un conseil amicale qu'a une menace, elle songea que c'était néanmoins une drôle de manière d'avertir quelqu'un et elle chercha encore l'identité du mystérieux expéditeur sur le chemin du retour, alors que sans un bruit, le dernier rayon du soleil venait s'échouer dans le ciel dans un reflet vert émeraude.