Attaque Eclair ! [3 décembre]

Pu#ain de moine ! Non mais ça allait pas, dans sa tête ou quoi ? Le nez en sang, les yeux embués de larmes de douleur aux odeurs âcres de sève, Lakka vit une forme s'écrouler au sol. La démone eut un sourire ironique. Ah ! Bien fait pour lui, il n'avait qu'à pas lui envoyer la porte dans la poire ! Ou elle, à en juger la taille de la silhouette au sol. La personne se releva. Bon, d'accord, ce n'était qu'un sale mioche...
Sale ? Tiens, tiens, pas tant que ça, en fait. Leurs regards venaient de se croiser et une espèce de courant était en train de passer entre eux. Oui ! Un démon... Lakka jubilait d'avoir trouvé autre chose que de la vermine dans ce monde. Ca donnait comme un souffle nouveau à sa vie ici. Par contre, l'enfant-démon ne semblait pas de cet avis ; au contraire, il semblait apeuré, effrayé. Les lèvres gercées (oui, enfin "écorcées" serait le mot juste) s'étirèrent encore plus, découvrant des dents brunes en... bois. L'enfant en était encore au stade où sa personnalité hésitait entre les différents caractères des êtres dont était constituée son Essence. Normal, il était jeune, celles-ci n'avaient pas encore fusionné. Aussi avait-il peur des démons, comme ayant peur de lui-même. Il ne se croyait pas normal, sans doute. Cela dit, pour qu'il aie peur à ce point, plutôt que de simplement se sentir mal à l'aise, il fallait que son Essence contienne un être puissant : peut-être un élémentaire, créature incarnant les forces élémentaires de la Création et de l'Univers ?

Elle voyait bien les flammes qui dansaient au fond des pupilles de l'enfant. Oui, la pêche était bonne... Peut-être même qu'elle pourrait utiliser cet enfant à ses fins. Pour le moment, il fallait qu'elle le prenne sous son aile, qu'elle le réconforte, qu'elle l'aide. Et c'est quand il se serait révélé qu'ils pourraient mettre leur plan à exécution. S'il était aussi puissant qu'il semblait l'être, la partie la plus dure semblait être l'amour. Et, là, elle était équipée, elle pouvait lui offrir le réconfort qu'il voudrait. Lakka adorait les démoneaux, ces petits êtres pleins de potentiel, encore maladroits et croyant aux histoires de prêtres et d'anges. Et qu'est-ce qu'il était mimi !
Et puis il y avait l'autre côté de l'amour : il fallait que l'enfant l'aime aussi. Lakka était une succube. Si les effets étaient moins forts que sur les créatures non-magiques, les effets de ses pouvoirs de succube sur un démon lui donnait un certain charme, la rendant sublime, resplendissante. Alors qu'en temps normal les effets "secondaires" étaient : disparition totale de la volonté, accoutumance, etc. Qui parle de drogue ?

Bref, Lakka activa son pouvoir de Charme (dans les deux sens du terme) et s'approcha de l'enfant.

"Allons, qu'y a-t-il qui te fais donc si peur ?", demanda-t-elle d'une voix douce, tendre et sincère. "Je m'appelle Lakka."

La démone eut un sourire en entendant le nom de l'enfant. Elle lui tendit la main avec un sourire un peu gamin et lui dit :

"Tu viens ? Il y a des bruits bizarres dans les parages et je n'ai pas trop confiance. Ca te dit qu'on aille à l'abri ?"

Le fouet épineux avait disparu depuis longtemps de sa main, et c'était non pas une main dure et craquelée comme l'écorce qui se tendait vers l'enfant mais une main douce, d'une couleur vert tendre, comme une tige. La jeune femme exhalait des senteurs de musc, de sous-bois frais, humides. Senteurs sauvages, subtiles et marquées à la fois.

"Tu dors où, Lukia ?", demanda-t-elle.

[t'inquiète j'assure ^_^]

Jiki se réveillait durement, après un sommeil agité. Le jeune homme revoyait encore fugitivement, dans une succession de flashs, la soirée qu'il avait passée ou comment ils avaient mis l'absence de Lukia à profit. Jiki s'était en effet résigné à chercher Lukia dans le QG à chaque fois qu'il fuguait. L'enfant avait apparemment l'habitude de sortir tout seul et, franchement, il ne courait aucun danger dans le QG. Quoique... Maintenant qu'il était réveillé, il entendait distinctement les bruits qui couraient dans les couloirs, au loin. Inutile de rappeler que la chambre de Jezabel était à part des autres chambres, qui se trouvaient à l'opposé dans le bâtiment. Les bruits étaient presques imperceptibles, mais en écoutant bien cela s'apparentait à des bruits de lutte. Pourtant ce n'était pas cela qui l'avait réveillé. Non. Quelque chose d eplus puissant l'avez atteint au coeur. Le chant puissant reprit :

"Raaampez
Veeeermines
Couuuurez
Gaaamines
Enfants
Et Grands
Vous êtes
Notre FÊTE ! ! !"

Le chant lent et grave le transcendait. Jiki était comme traversé de part en part. Ces mélodies lui disaient quelque chose, elles lui parlaient. La chant était si puissant qu'il en distinguait les paroles., et c'est en les écoutant que Jiki eut un rictus amer : elles s'adressaient aux démons et à leurs proies. Et il était en partie démon. Cela dit, le chant s'approchait et il ne savait si c'était une bonne chose. Car il ne connaissait personne au QG qui ait de tels goûts pour la culture démoniaque. Mais la résistance n'avait certes pas de démons dans leur camp. Jiki préféra laisser tomber. Il y avait plus urgent : des gens se battaient et Lukia se promenait. Jiki irait voir ce qu'il se passait après avoir mis l'enfant en sécurité.
Aussitôt dit aussitôt fait, Jiki était dans les couloirs, à marcher, quand une petite forme lui rentra dedans. Baissant les yeux, il reconnu Lukia qui lui tendit les bras. Machinalement, le jeune homme prit l'enfant dans ses bras. Et c'est en se relevant qu'il fut surpris, presque attristé, du silence soudain. C'est ainsi que le demi-démon se rendit compte que l'enfant était accompagné, par une jeune... femme verte, qui venait de se taire.

"Euh... vous êtes ?", demanda Jiki en caressant les cheveux de l'enfant qui avait posé sa tête sur son épaule, pas du tout à l'aise avec l'inconnue, apparemment.

Lakka fut surprise que l'enfant se jette avec autant de facilité dans les bras de celui qui l'avait kidnappé.

"Tiens ? Il y en a qui ont l'air d'avoir été sensibles à ma chanson", nota-t-elle. "Je m'appelle Lakka."

Et de partir dans une révérence grâcieuse, un brin moqueuse.

"Il faudrait surveiller cet enfant un petit peu plus", ajouta-t-elle sans savoir s'il fallait vouvoyer ou tutoyer le jeune homme qui lui faisait face.

Après tout, les plantes lui avaient bien fait sentir que cette personne était devenue plus importante et plus dangereuse, depuis la nuit dernière. Ce garçon était avec le chef de l'Ombre, selon elles, et le voir ainsi avec l'enfant confirmait ce sentiment. Jeune mais dans les bons papiers...

"Bien je crois que je vais m'éclipser et regarder ce qu'il se passe du côté des chambres, il font un boucan pas possible et je ressens des phéromones de peur et la douleur venant de là-bas. J'espère simplement que ça n'est pas la résistance venue récupérer cet enfant"

Autrement ses projets tomberaient à l'eau, et puis elle n'aimait pas beaucoup le fait que l'enfant courre un danger quelconque.

Jiki ne fit pas signe qu'il avait vu Rika. Les yeux toujours posés sur la démone verte, il ne savait pas ce qui le retenait de lui faire ravaler ses insinuations de mauvais goût. Alors qu'il était sur le point de lui envoyer une remarque cinglante, la jeune femme ajouta qu'elle allait voir ce qui se passait, suit à quoi la vampire dit :

-Il semblerait que la résistance nous attaque...

Jiki hôcha la tête.

"Je sais", répondit-il.

Le jeune demi-démon alla ouvrir la porte de la chambre de Jezabel qui était visible de l'endroit où ils étaient et déposa l'enfant dans l'entrée.

"Ecoute", dit-il à l'intention de l'enfant. "Il y a des gens qui sont ici et qui sont en train de tout casser. C'est trop dangereux pour toi alors je voudrais que tu restes dans l'appartement, d'accord ?"

Puis, sans attendre, il referma doucement la porte et rejoint les filles.

"Très bien, allons-y", dit-il.

Puis :

"Ravi de te revoir, Rika !", ajouta-t-il avec un petit sourire à la vampire.

Lakka n'en croyait pas ses oreilles. Mais c'est qu'on l'ignorait complètement, là ! Lakka mit ses poings sur ses hanches, furieuse.

"Et moi, je fais quoi ?"

Okay, donc si elle avait compris, à l'Ombre il y avait deux genres de personnes : ceux qui connaissaient le patron et les autres. Et elle elle appartenait à la seconde catégorie...
Lakka jura un bon coup et partit en direction de la zone d'hostilités en marmonnant dans sa barbre des mots comme 'saletés de chiens crasseux', étant le terme le plus gentil et poli qu'elle employa. Le reste était un peu plus vague, moins discernable, mais surtout moins racontable. C'est donc une Laaka ahurie par ce qui pouvait se passer dans le QG quiquitta les lieux pour aller prêter main forte de l'autre côté du bâtiment.

[ui je sais : post pourri T_T]