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 « A trop en vouloir, on risque d'y laisser des plumes.

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Malphas
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Malphas


Race : Démon
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« A trop en vouloir, on risque d'y laisser des plumes.  Empty
MessageSujet: « A trop en vouloir, on risque d'y laisser des plumes.    « A trop en vouloir, on risque d'y laisser des plumes.  Icon_minitimeLun 30 Mai 2011 - 18:51

L’école. Depuis combien d’années n’avait-il pas pu voir les enfants gambader sur une cours de goudron, chahuter sous un arbre, et revenir grandis de leurs premières amourettes de bac à sable ? Aussi, lorsqu’il foula du pied le sol poussiéreux de la cours, Hajek eut une révélation.
L’école et les rejetons hurlants qui hantaient ses tréfonds ne lui avaient jamais manqués.
Lady Andersen, inscrite par le biais de son tuteur et oncle, Jack Andersen. Tout du moins, c’était ce qu’indiquaient les papiers officiels que le directeur avait fait remplir au vieil homme, visiblement bien peu aise de rencontrer un tel phénomène à peine eut-il quitté son cher royaume d’Angleterre. Une ville en proie à des horreurs que même les plus fervents croyants n’auraient pu imaginer danser au cœur des enfers. Mr. Andersen avait semblé un homme pieux au directeur, devant qui le vieillard n’avait pas hésité à baiser du bout des lèvres le médaillon qu’il portait. Un bijou qu’il avait pu remarquer au cou de Lady, en concluant dès lors qu’il s’agissait de l’emblème suffisamment aisée pour s’acheter des montagnes de pierreries. Pierreries, car en effet, le bijou était composé d’un joyau central, cerclé d’arabesque d’argent, l’enlaçant fermement dans un pendentif au sens obscure.
Un pendentif, dont le rubis flamboyant aurait fait pâlir de jalousie les joyaux de la couronne.

Lady, parée d’une robe prune, s’avança entre les hordes de sauvageons pour affronter sa première journée. Les garçons se hélaient, grossiers et boiteux, alors que des filles nonchalante et disgracieuse trainaient des pieds pour se conter milles et une histoire sur ces même garçons jugés trop désobligeants pour être fréquentables. Elle, comme tout nouvel élève, se sentait perdue au centre de cette vaste cohue d’enfants rieurs. De dépit, elle préféra s’asseoir sur un petit banc de pierre, Jojo, sa peluche, coincée entre ses mains. Les boucles blondes de ses anglaises dansaient devant son regard, et son chapeau de jeune demoiselle rendait encore plus inaccessible la face gauche de son visage. Pourtant, elle n’en faisait rien, son couvre chef vissé sur la tête. Comme on le lui avait sans doute apprit. Observer de son perchoir cette cours animée lui rappelait des souvenirs. Mais pas ceux d’une petite fille, regrettant ses nouveaux camarades. Ses murmures silencieux se tournaient vers la Russie, se muant jusqu’à former en son esprit un visage pâle, coiffé d’un bonnet et d’une écharpe, dont le sourire radieux et les yeux pétillant vibraient de vitalité. Les acres relents du passés lui tirèrent un rictus mauvais, qu’aucun enfant n’eut pourtant l’opportunité d’apercevoir.
Un nom. Voilà la seule chose qui le reliait encore à son passé.


Le repas terminé, rien n’avait changé. Personne n’était venu l’aborder, et les regards hésitants avaient peu à peu cessés d’affluer vers elle. Comme si, au fils des heures, l’intérêt de chacun était finalement retombé. Elle devait leur sembler bien étrange, avec ses manières et son accent trop prononcé. Aussi, peu après qu’eurent sonnés les treize heures, Lady se rua verser toutes les larmes de son corps dans les toilettes pour filles. Un imperceptible sourire gravé sur son visage.
Lors de sa venue quelques jours plus tôt, Hajek avait pu découvrir Mr. Donovan, instituteur de cette belle école. Découvrant en lui un jeune homme fraichement diplômé, travaillant à l’extrême et dévoué pour ses élèves – et à des lieux de songer à la menace d’Heaven – il y avait aussitôt jeté son dévolu. Aussi, Lady mima-t-elle un hoquet de stupeur lorsque la porte s’ouvrit, sans surprise, sur la chevelure rousse et chaleureuse de Mr. Donovan.
Posant sur elle un regard plein de compassion, il s’approcha en poussant doucement la porte derrière son passage. Ses paroles douces et patientes eurent peu à peu leurs effets, jusqu’à ce que la petite princesse ne vienne se réfugier sans ses bras, noyant ses larmes dans son costume trop distingué. Trop préoccupé par ses larmes, il n’eut pas le temps d’observer le point de sang coulant le long du pouce de l’enfant.

Cela faisait maintenant bien longtemps que chassés et chasseurs se tournaient autour sans agir, bien trop occupé à renforcer leurs défenses pour songer à l’opposant. Aussi, Hajek avait finit par se lasser de cette situation trop calme, jusqu’à ce qu’il ne décide d’agir par lui-même. Ainsi, Mr. Donovan se fit accompagne de la jeune Lady à son bureau, la petite demoiselle penchée sur les cours qu’il préparait. Attendrit, il ne fit pas attention au petit doigt qui se tendit vers lui.
Quelques instants plus tard, son corps s’effondra sur la paperasse, un trou de la taille d’une balle perforant sa gorge. Son ongle d’hémoglobine regagna la main d’Hajek, réintégrant son organisme aussi brièvement qu’il ne s’en était extirpé. Regagnant les toilettes pour s’y enfermer un bon quart d’heure, il prit le temps de lécher son pouce d’enfant jusqu’à en faire disparaître toute trace de sang, la plaie devenue invisible à celui qui n’en aurait pas été informé.

Il était 13h21 lorsque Lady s’approcha de la salle de classe, désireuse de confier son malheur à son gentil professeur. Son cri résonnant dans l’établissement fut le gong qui sonna l’ère de panique qui vint aussitôt souffler sur l’établissement. Le personnel d’entretient retrouva la petite nouvelle prostrée sur le sol, sa peluche serrée jusqu’à s’en briser les phalanges contre son buste. Devant son regard terrorisé, le sang de son professeur mort se répandait sur les copies fraichement rendues, l’animant de tremblements frénétiques et instoppables.

Il fut accordé que Lady puisse appeler son tuteur, et, une fois le combiné raccroché, l’enfant larmoyante fut exceptionnellement autorisée à sortir afin de rejoindre son oncle, censé l’attendre près de l’église. Aussi, sa tâche accomplie, l’enfant devenue muette se hâta de quitter cette prison d’horreur. Ne restait plus qu’a envoyer une lettre, selon laquelle Mr. Andersen stipulerait ses craintes et évoquerait ainsi le retrait de sa fille de tout établissement scolaire – au méprit des lois. Pourtant, le destin, visiblement acharné, voulu qu’au détour d’une ruelle, la petite Lady aux yeux encore gonflés heurte la haute silhouette d’un parfait inconnu qui la fit choir sur le sol.
C’était là un détail auquel Hajek n’avait pas réellement songé.

« Pa… Pardon.

Elle se releva péniblement, le rubis se balançant autour de son cou frêle. Tête baissée, visiblement intimidée, elle balbutia quelques mots, retenant à grande peine des larmes chaudes qui voulaient mouiller ses joues rosies.

« Vous… Vous en avez entendu parler ? Mr. Donovan… Mon professeur a été tué…

Elle serra contre elle Jojo, son lapin rose, enfouissant sa tête dans son corps duveteux. D’un geste discret, elle glissa le joyau son les pans de sa robe, dans l’unique espoir qu’il n’ait pas été aperçut par la mauvaise personne.

« Mon oncle en a parlé… Vous pensez vraiment que des monstres sont venus pour faire du mal aux gens ?

En finir vite. Il ne fallait surtout pas qu’il se laisse prendre au piège, et soit obligé de renoncer à son apparence jusqu’alors la plus utile. S’il avait été vu ainsi dans Heaven même, alors s’en serait finit de la petite Lady Andersen.


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