Un mauvais jours.[ Ayu Horrow ]03/02

Mardi 3 Février_ Aux alentours de 19heure.

La noirceur de la nuit venait de stopper toutes les activités. Dans les vieilles rues où traînait Satsuko, mis à part quelque vieillards ou des groupes de jeunes saouls, elle ne vit aucun être civilisé. La nuit dernière, la démone avait prit une chambre dans un hôtel pas trop peuplé. Elle n'avait pas pour autant bien dormi, mais à son réveil, après le peu de temps qu'elle fut assoupie, son fidèle Katana n'était plus à sa place. Paniquée, elle avait cherché dans toute la chambre, jusque dans la salle de bain, mais, ni l'étui sombre ni l'arme en elle-même n'apparraissaient. A l'idée que quelqu'un puisse tenir son arme dans les mains, la seule réaction qui fut spontanée était de s'en aller de l'hôtel.

Seulement, sans son Katana, elle n'était rien. C'est plus tard qu'elle s'en rendit compte. A plusieurs reprises, elle avait tenté d'aller s'en racheter un. A plusieurs reprises, elle appercevait de superbes oeuvres dans les vitrines. A plusieurs reprises, elle vit le prix qu'elle ne possédait pas. Elle aurait pu, à l'aide d'une arme, ordonner au vendeur d'ouvrir la vitrine. Ou l'ouvrir elle-même, d'ailleurs. Mais, avec quoi? En ouvrant la porte du magasin d'arme dans lequel elle se trouvait, elle entendit le froissement d'un bout de carton sur le sol. Elle s'abaissa et rattrapa le carton beige entre ses doigts, qui se trouvait être une carte de visite raturée diffusément. En dessous de la publicité de base, une adresse écrite à la va-vite ammena une solution à Satsuko. Le marché noir. Il se situait dans les restes de vieilles usines désafectées, étant autrefois une puissante chaîne commerciale de boutique qui vendait divers vêtements. Ce marché-là vendait de tout. Tant des bouteilles d'alcool, des produits détournés que de la drogue, ou bien de puissantes armes. Parfait pour sa situation, il lui fallait s'y rendre. Elle n'érrait désormais plus, elle avait un but précis. D'après ses souvenirs, il se déroulait le mardi, toutes les deux semaines pour ne pas être trop régulier.

Au bout d'une demi heure, Satsuko s'était rendue de la petite boutique d'arme au côté opposé de la ville, bien plus sombre. L'entrée du coin, à ne pas trop fréquenter, était d'ailleurs garder par deux hommes, ne manquant pas d'arguments pour faire fuir les éventuelles voitures de polices ou petits délinquants des rues qui souhaitaient s'introduire dans la zone. Derrière le premier bâtiment qui marquait l'entrée, croulant sous les nombreux taggs, Satsuko percevait bien les lueurs d'éclairage qu'utilisaient les marchands illégaux. Elle pressa le pas, n'étant pas très à l'aise dans ce genre de lieux, et encore moins sans son Katana. Très vite, elle dépassa la vieille bâtisse où, loin des regards indiscrets, un homme plaquait un adolescent contre le mur, lui donnant un violent coup au mollet, comme pour le faire arrêter de gigoter. Elle se stoppa, en plein millieu de l'allée où plusieurs groupes de drogués, alcooliques ou encore Streapteaseuse venant chercher leurs doses marchandaient avec un, probablement, dealer. Les yeux rivés vers la poigné de main qu'il donnait à une jeune femme bien trop dénudée, Satsuko ne sentit pas l'ombre qui se griffonait sur le sol derrière elle. Ce n'est qu'une fois qu'une main, faisant le double de la surface de la sienne, la saisit au poignet et la retourna violemment, qu'elle comprit qu'elle n'aurait peut-être pas du venir. Le visage d'un homme, distordu et sombre, déformé par les traits hargneux qu'il arborait, se dressa devant elle. Effrayée? Biensûr, qu'elle l'était, mais rien ne se lisait, pour l'instant, sur son visage. Reprenant bien vite le contrôle de soi-même, elle fit glisser discrètement sa seconde main, encore libre, derrière son dos et saisait la seule arme, qu'elle ne maniait pourtant pas très bien, qu'elle avait sur elle. A peine l'eut-elle prise correctement en main, que le rire étranglé de l'homme la surprit. D'un geste de coude, il fit voltiger l'arme à une vingtaine de mètre d'elle, en la lâchant brusquement par la même occasion. Elle vint s'écraser sur le sol, les yeux toujours rivés vers l'arme, désormais trop loin pour qu'elle puisse se la procurer, subissant quelque coup de la part d'un second homme qui arriva de nulle part. Elle aurait dû le voir, elle aurait dû sentir que quelqu'un restait derrière elle. Mais elle n'avait rien vu, pour des raisons futiles, et elle se retrouvait, coincée, ne réussisant pas, même avec la plus grande volonté qu'elle y mettait, à faire apparaître l'illusion d'une moindre flamme, qu'elle arrivait généralement à créer. Comme si, avec son Katana, tous ses moyens se protections l'avaient lâché.