[Quête]L'ombre recrute!! [01/05/09]

Jiki était au centre commercial en train de continuer son bilan des dégâts matériels de la catastrophe qui avait soulevé et secoué la ville. C'est avec un froid étonnant qu'il notait mentalement les pertes humaines, démoniaques ou autres qu'avait subies la population de la ville. Jiki avait constaté sans surprise que le nombre de morts et de blessés était relativement faible au regard des dégâts occasionnés. Il faut dire que les dons... particuliers de la population de Heaven avaient largement contribué au sauvetage express, ces dons s'activant de façon instantannée sous l'effet de la pression, du danger, ou de la peur.

Le jeune homme ne s'étonnait plus de rien, de toute façon. Il était redevenu celui qu'il était avant les épisodes Jezabel et Lukia, celui qui était, froid, calculateur et méprisant concernant la condition humaine et les vies misérables que les gens du commun passent, vivant de choses futiles et stupides comme l'amour ou le souci de l'Autre. Jiki avait appris après cette passade qu'il avait toujours eu raison et que seul lui pouvait s'occuper de lui. Pourant, quand il repensait à Jezabel et Lukia, il avait un pincement au coeur ; non, pire, c'était comme un poignard chauffé à blanc qu'on lui retournait dans le coeur. Mais il avait pris la décision de n'y plus faire attention, et de vivre uniquement pour lui, aujourd'hui. Et la première chose à faire, c'était de rassembler l'Ombre pour réinstaurer l'ordre des choses tel qu'il était cansé être, plutôt que de continuer à vivre dans une ville où les bons sentiments sirupeux et inutiles de la Résistance avaient pris le dessus sur les entiments primaires de survie égoïste et de recherche du pouvoir pour la survie aussi. Et pour cela, il devait terminer sa tournée de la ville pour voir qui était encore en vie, parmis les membres de l'Ombre...

Et c'est, arrivé au Centre commercial, qu'il vit une scène pour le moins... étrange : Rika qui distribuait des tracts multicolores aux passants. Elle ne pouvait quand même pas être sur la paille au point de travailler, quand même.... Après avoir récupéré l'un des prospectus que qu'un homme venait de jeter par-terre, Jiki se rendit compte qu'il s'agissait d'une publicité pour l'Ombre qui recrutait. Jiki sentit la colère lui venir aux joues et s'emparer de son visage. Non mais elle jouait à quoi, là ? Si l'Ombre s'appelait comme ça c'est qu'elle devait rester discrète ! L'Ombre n'avait pas d'intérêt à être mise en pleine lumière comme cela ! D'autant plus que c'était la Résistance qui avait pris le dessus sur la ville étant donné que l'Ombre avait été soufflée par l'explosion que leur labo avait provoquée... Le labo, la seule famille de Jiki, avait été anéanti. Il ne restait plus un seul scientifique de l'Ombre, ça devait sûrement plaire à Jezabel, mais Jiki s'en serait passé, parce qu'aujourd'hui plus que jamais il se sentait seul et sans soutien.

Jiki avança à grands pas, sans faire de bruit, et s'approcha de Rika par derrière. Il la choppa par le col avant qu'elle ne réagisse et l'entraîna dans un couloir à distance de la galerie marchande.

"Tu peux m'expliquer ce que tu fais, là ?", dit-il d'un ton hargneux.

Pas de 'bonjour', pas de 's'il te plaît', ni de 'comment ça va depuis qu'on s'est vu la dernière fois ?'. Rien, à part le ton sans finesse qu'il venait d'employer.

Depuis que la moitié de la ville avait été réduite en fumée, Effie se trouvait "un peu" (on salue l'euphémisme au passage) seule et perdue. Elle avait cru pouvoir se reposer à l'école, mais vu les deux (beeeeeep) qui avaient commencés à faire les (beeeeeep) ben elle avait laissé tomber cette solution, au final. Donc elle se retrouvait à trainer aux abords du centre commercial et du marché noir. Au moins elle avait le ventre plein, un "malheureux" (qui avait quand même essayé de la racketter) ayant croisé son chemin. Bah, il en serait quitte pour une bosse, une dent cassée, et une impression de gueule de bois... Si rien ne venait le tuer durant son inconscience.

Enfin, bref, donc la fillette observait les alentours du centre commercial, cherchant Laure. La louve garou avait besoin de chocolat pour vivre, comme son père et son oncle. Effie faisait donc le tour des épiceries de la ville, sans résultat pour l'heure. Alors qu'elle tournait en rond, devant le parking, une femme lui fourra une feuille dans les mains. C'était pas la première fois, on lui avait déjà fourré des affiches pour des gens disparus, qu'elle lisait d'ailleurs en général. Sauf que là, elle pigeait pas tout à ce qu'il y avait écrit...

Pendant qu'elle examinait sa fiche, déchiffrait le questionnaire, et examinait d'un oeil critique les dessins (se demandant si la personne les ayant réalisés avait son âge), un homme aborda la femme, d'une voix sèche. Effie étant restée où elle était pour lire son tract, elle entendit très bien la question, et y répondit un peu naturellement.

"J'me demande pareil... C'est pas très bien dessiné. Pis c'est quoi l'ombre, d'abord?"

Comment résumer en 1 phrase les diverses pensées que lui inspirait ce tract...

Bon, autant dire que, sous l'effet de la rage et de la colère, il n'avait vraiment, mais alors vraiment pas vu venir la baffe. Qui fut monumentale, d'ailleurs. C'est qu'elle pouvait avoir de la force quand elle voulait, la Rika ! Jiki secoua la tête pour se remettre les idées en place. La rage aveugle qui l'avait possédé plus tôt avait disparu, mais il restait tout de même cette colère sourde, d'autant plus que la fille, après avoir lamentablement 'argumenté', était en train de lui fausser compagnie !
Jiki n'hésita pas une seconde. Avisant un T sur le tract qu'il tenait dans la main ('Tel est notre credo...') Jiki fit basculer la lettre dans la réalité sous la forme d'un marteau et le jeta avec force vers la vampire. S'il l'atteignait, elle serait hors course et il pourrait lui parler plus tard, au calme et à couvert. S'il la loupait, au moins il attirait son attention.

Il n'avait pas prêté une seule parcelle d'attention à la gamine. Jiki était devenu comme cela : il ne perdait pas son objectif de vue et ne voyait rien d'autre que lui.

"Je fais un inventaire des pertes de l'Ombre", dit-il en réponse à Rika, sans regarder s'il l'avait eue ou pas. "Le bilan est catastrophique : tout le monde ou presque était au QG lorsque celui-ci a été soufflé. Et aujourd'hui je cherche à reformer l'organisation. Autre chose à répondre à ça ? Ou tu crois toujours que je n'agis pas ?"

Le jeune homme leva enfin les yeux vers la vampire métamorphe.

Visiblement, il y avait de l'eau dans le gaz entre ces deux là. Enfin, bon, elle s'en moquait, elle n'était pas cupidon, après tout... Par contre, elle aimerait pas être à la place des voisins... Visiblement, ils faisaient partie de la même organisation... Détruite? Par la résistance? C'était quoi, la résistance? Rompre le malédiction, ça voulait dire quoi?

"Si il y a plus la malédiction, je pourrais rentrer chez moi?!"

L'espoir contenu dans la voix de la petite vampire était tout à fait perceptible. Elle courrait après des chimères depuis suffisamment longtemps pour mettre à la poubelle les décisions prises par les vampires et son père, rentrer, et écouter sa mère passer un savon aux sus nommés, et rester avec eux. Bien sur le fait qu'elle ait un océan à traverser, et elle ne savait combien de kilometres la séparant de sa famille lui échappait un peu, mais pas grave!

Alors qu'elle allait courir après Rika pour lui poser une question, un... MARTEAUX?! la doubla, et loupa (de peu) sa cible. Ou est-ce que ce type avait trouvé une telle arme?!

"Purée, sympa, les disputes, chez vous..."

Tous comptes fait, elle se demandait si elle était pas tombée sur des malades... Qui voulaient qu'ils viennent avec eux... Sauf qu'ils pouvaient l'aider à rentrer chez elle... Et cette idée avait tendance à souffler toute prudence chez la fillette...

"Si j'vous aide, j'pourrais rentrer à la maison, hein? Promis?"

Elle avait déjà quasiment accepté, de toutes façons...