Un cas désespéré... [25/06]

Pourquoi fallait-il que les esprits soient sourds! Elle demandait 5 PUTAINS DE MINUTES POUR FINIR SON EXPLICATION, MERDE!

Bon, zeeeeen, calme toi... Respire... Tu sas très bien que le gamin n'appartient à personne... Tout ce que tu as à faire, c'est ton boulôt de remise en confiance du gosse... Pourquoi cet appart était pas exorcisé, déjà?

*Parce que s'il l'avait été, je pouvais pas y entrer non plus?*

Y devait y avoir de ça, oui... Enfin, pour l'instant, s'occuper du plus urgent. Le gosse allait finir par être malade, sinon... Donc, on va dans la salle de bain, tiroir du haut de l'armoire à pharmacie, aspégic aspégic... Ah, ça y est, de l'aspégic 500! On revient au salon avec le verre d'eau et d'aspégic dans la main, on pousse (doucement, plutôt une sorte de guidage qu'une réelle poussée) le gosse sur le canapé, et on lui tend l'aspégic. Bien, point 1 fini.

*Elle est plus là, l'excitée du bocal...*

Maintenant, on réfléchit à ce qu'à dit le gamin. Personne n'aurait puni l'autre, eh? C'était pas faux, non plus... La mère de Carlos pourrissait son gosse... Mais fallait pas non plus exagéré...

"You're not allowed to do that! It's... not your job, it's mine! If you were come and say "he was bad with me", I could go and see his mother. But now YOU are the bad guy, and we could get troubles. And the other childrens too... Do you understand?"

C'était pas clair du tout... Les mots ne lui venaient pas, pas les bons. Lauranna se leva, alla chercher le dictionnaire qu'elle avait donné à Swann, et revint en cherchant le mot qu'elle ne parvenait pas à traduire.

"Now, keep quiet. Your head will be better. Where's Alyssa? I've to talk with her..."

Ben oui, parce que fallait que Lauranna lui explique 2 ou 3 trucs... Du genre "je le garde une semaine, si vous êes pas d'accord, tant pis... Moi on me paye pour..."

Swann n'eut pas le temps de répondre qu'on frappa à la porte et plutôt fort.

*Aie aie aie... C'est la sanchez!*

Et zut. La mère de Carlos...

"Lauranna ouvrez cette porte immédiatement! J'EXIGE que vous ouvriez!"

Lauranna poussa un looooooong soupir... Elle allait avoir besoin d'aspirine elle aussi...

La douleur qui avait accompagnée le retour de Swann dans son propre corps s'était dissipée presque aussi vite qu'elle était venue. La respiration du gamin redevenait régulière, les battements de son cœur reprenait un rythme régulier, son souffle s'apaisait. Malgré tout Lauranna qui s'était absenté quelques instants sans que Swann n'y fasse attention, le guidait vers le canapé où il ne se fit pas prier pour prendre place. Elle lui tendit même un verre et un comprimé qui devait sans aucun doute être destiné à calmer la douleur qu'il avait ressentit un peu plus tôt. Le gamin garda quelques instants le médicament avant d'avouer à contrecœur:

-J'ai déjà d'autres médicaments, trop forts pour prendre... autres.

De toutes façons il n'avait plus mal, mais c'était d'avouer qu'il était sous traitement qui le dérangeait, il n'aimait pas en parler et ce n'était pas mentionner dans son dossier à l'orphelinat puisque depuis son arrivée à Heaven il se débrouillait seul par le biais du marché noir et avec l'aide de Alyssa pour les avoir...

Swann écouta sans l'interrompre l'explication au sujet de son comportement et ses tords dans l'histoire. Il fut tenté une ou deux fois de l'interrompre, ne supportant pas de ce voir accablé ainsi de reproche même si contrairement elle avait une façon plus calme de présenter les choses. La directrice de l'orphelinat avait souvent coutume de lui rappeler qu'il deviendrait un délinquant juvénile et ne ferait rien de sa vie. A force de se l'entendre répéter, Swann avait fini par chercher la traduction de ce mot dans le dictionnaire que sa mère lui avait laissé en prévision de son séjour chez le frère de celle-ci qui ne parlait pas sa langue. S'entendre répéter ça alors qu'il en connaissait la traduction avait fini par lui peser, la directrice n'avait pas apprécié d'ailleurs le comportement de Swann en réponse. Il avait en effet brisé le vase qui ornait son bureau, forcement il ne pouvait la frapper alors il canalisait sa colère comme il le pouvait.

-C'est bon, j'ai compris

Répondit-il finalement, juste pour écourter la leçon, en vérité le gamin n'était pas vraiment satisfait par cette leçon... Quand il serait adulte personne ne viendrait l'aider s'il se plaignait, autant qu'il sache se défendre dès maintenant et puis Alyssa l'avait toujours encouragé et soutenu dans cette voie. Certes il ne s'entendait pas très bien avec elle la plupart du temps, mais elle était le seul repère fixe qu'il eut depuis son arrivée en ville...

Oubliant tout ça, l'enfant réfléchit à la question de où était Alyssa. L'esprit pouvait être à un tas d'endroit, en général Swann ne lui demandait pas où elle allait cependant il se rappelait qu'elle avait parlé du marché noir un peu plus tôt et comme c'était à cet endroit qu'ils trainaient la plupart du temps, lui pour fuir la voix de l'ex-bourreau et elle pour rechercher quelques bonnes occasions, il lui semblait très possible qu'elle y soit à ce moment. Il allait donc le dire à Lauranna mais des coups frappés à la porte le coupèrent avant même qu'il n'eut ouvert la bouche. Les coups en eux même bien que frappés forts n'avaient rien de bien effrayant, cependant la voix qui suivait, suffisamment forte pour être entendue depuis l'intérieur de l'appartement fit sursauter Swann. Il avait facilement reconnue la voix pour l'avoir entendue un peu plus tôt, au parc de jeu. L'enfant qui était pourtant parvenu à retrouver son calme se tassa un peu plus sur le canapé, comme s'il pouvait y disparaitre afin de ne pas savoir ce qu'il allait se passer... Mal à l'aise et près à paniquer il fini par prendre l'aspegic apporté un peu plus tôt comme il aurait fait avec un calmant, espérant que celui-ci l'abrutirait assez pour mieux supporter la situation à venir, bien qu'il ignorait comment les évènements à venir allait se dérouler.

Bon, résumons la situation: Swann semblait avoir comprit la situation, prenait des médicaments, et... y avait toujours l'autre vieille truie qui hurlait à la porte, et allait finir par la défoncer. Et swann qu'avait pris le médoc. Elle espérait qu'il réagirait pas mal, si il prenait effectivement d'autres médocs.

"Bon, je m'occupe de la vieille... Tu bouge pas, ok?"

Vu l'air de Lauranna, il était évident que ça ne lui faisait pas plaisir... Elle se força cependant à afficher un air aimable, avant d'ouvrir la porte. Et de s'écarter dare dare, avant d'être écrasée par la furie.

"C'est pas trop tôt! Qu'est-ce que vous faisiez, hein?! J'ai appelé lorphelinat pour qu'ils vous reprennent ce monstre que vous n'êtes pas capable de surveiller! Je vous l'avait dit, moi!"

"Madame Sanchez..."

Lauranna avait beau savoir qu'il n'y avait aucune inquiétude avec l'orphelinat (enfin, si, mais elle connaissait assez la directrice pour savoir que la directrice parlerait avec elle de l'accident avec de prendre une décision), elle préférait calmer le jeu...

"Votre "métier" d'éducatrice, j'y crois pas, moi! Vous faites que laisser des délinquants en liberté! Vous avez laissé un meurtrier en puissance s'attaquer à mon pauvre petit garçon!"

La fureur de l'espagnole était telle qu'elle n'écoutait absolument pas les tentatives de Lauranna pour la calmer. Elle faisait de grands gestes, tout en parlant d'une voix si forte qu'elle raisonnait jusque dans la cour de l'immeuble (en même temps, avec les fenêtres ouvertes...)

"Je savais bien, moi, quel était le danger! Mais non! Vous ne m'avez pas écouté! Vous vous êtes donné de grands airs, et a cause de votre irresponsabilité, vous avez laissé ce... ce monstre! Défigurer mon pauvre petit Carlos!"

Bon, là, y en avait marre... Surtout qu'elle ne tenait pas à un accident diplomatique chez elle... Melo s'occupait de Swann, essayant de lui expliquer, mais la fillette disparraissait, au fur et à mesure que sa
concentration s'estompait. Elle n'arrivait pas à devenir visible très
longtemps...

"Lauranna et la sanchez s'aiment pas... Tu te serai battu avec quelqu'un d'autre, on aurait pu négocier, mais là... On a besoin de l'autorisation des voisins pour garder les enfants de l'orphelinat pour quelque jours... Ils risquent de pas nous la donner pour le prochain..."

"MADAME SANCHEZ!"

Plus que l'élévation de la voix de Lauranna, ce fut la colère contenue qui eut un effet sur la bonne femme.

"Swann a été puni sévèrement pour s'être battu, et sa punition n'est pas finie! Cependant, je vous signale que c'est CARLOS qui a le premier attaqué! Se moquer des peurs d'un plus jeune que soi, je ne serai pas fière de votre fils à votre place!"

Même si Carlos et Swann avaient à peu près le même âge, la plupart des voisins savaient (pour avoir entendu 10 fois sa mère le raconter) que Carlos avait en vérité presque 10 ans, et que c'était la faute des humanitaires si le pauvre poussin mangeait pas à sa faim... Ce à quoi la plupart des voisins riaient dans le dos de l'espagnole, en soulignant que manger ou conduire il fallait choisir...

Tout ça pour dire que l'animosité entre Lauranna et sa voisine ne datait pas d'hier... Lauranna alla chercher la lettre de Swann toujours sur le bureau de la cuisine, et l'agita sous le nez de sa voisine.

"Maintenant, Swann a compris son erreur, et s'est excusé envers votre fils! La preuve! Et c'était d'autant plus dur que Swann ne parle pas français!"

Une façon de montrer que Oui, swann avait été puni. Et Carlos?

"Je ne me mêle pas de vos affaires, laissez les miennes en paix maintenant!"

Durant son explication, dite, d'un ton aussi calme que possible (et la colère transparraissant de plus en plus au fur et à mesure de ses parôles), Lauranna ressemblait à une louve en colère. On ne marchait pas sur SES plates bandes! Elle avait affronté bien plus féroce qu'une voisine hystérique!

"J'exige que cet enfant soit renvoyé en foyer! Il n'a pas sa place ici! Et vous n'êtes pas suffisemment qualifiée pour le surveiller avec votre handicap!"

Une qualité de Lola Sanchez était indéniable: Elle ne se laissait pas intimider...

"Ce jeune homme restera ici jusqu'à la fin de la semaine. Il n'y aura pas d'autre incident, j'y veillerais, soyez en sure. Sur ce, il faut que j'aille acheter de l'aspirine..."

Elle en avait besoin en effet... La voisine s'en alla après quelques secondes de "je te regarde dans les yeux", sur quelques mots peu flatteurs dans sa langue natale, laissant Lauranna essouflée.

"Are you ok?"

*Toujours aussi casse cou*lles...*

"Melo, langage..."

Y a pas à dire, plus Melody entendait parler d'Alyssa, moins elle la trouvait sympa... Si on devait tuer tout ceux qui nous énerve, pensait-elle régulièrement, on se retrouverai vite seul sur terre! Et là, on avait pas l'air c*n tiens...

"On tue personne dans l'appart, ca fait désordre..."

Quoi, c'était ironique? Ca se sentait temps que ça, que c'était ironique?! Non, mais oh, c'était pas sa faute, quand même! Puis Lauranna aimait pas la violence! si, si, c'était vrai...

"Et puis, elle fait une paella d'enfer..."

Chaque samedi, l'un des voisins était chargé de faire à mangé pour tout le monde. On se retrouvait tous dehors, et on mangeait ensemble. C'était une mesure mise en place par un groupe de voisins motivés, et Lauranna comme Melody l'appréciaient. Sauf quand c'était à elles de cuisiner... Bien sur. Bref, cessons là ces considérations culinaires, et revenons en au "match" que livraient Lauranna et la voisine. Celui ci arrivait à sa fin, pour la plus grande joie de Melody, qui en plus voyait sa soeur vainqueur.

Puis vinrent les excuses de Swann à Lauranna qui se contenta de répondre d'un sourire.

"T'inquiète pas, c'est habituel... Si ça avait pas été toi, elle aurait trouvé un autre prétexte pour qu'on se dispute avant la semaine prochaine. She found me... too young to have children. And also irresponsible cause I left school... and... Dangerous, and..."

La liste pouvait être longue... Mais bon, des disputes comme ça, ça arrivait...

"I'm sure that if you ask her, she won't be able to say WHY exactly she doesn't like me!"

C'était une incohérence de caractère. Pendant que Lauranna rassurait le gamin, Melody poussait un loooooooong soupir en entendant Alyssa...

"Oh, ça va, on va pas en faire un bisounours non plus de "ton" gosse! Franchement, faut pas pousser!"

Ils vont te ramollir le cerveau... Et puis quoi encore?! La fillette était redevenue invisible pour les humains, et sa voix n'était plus audible que par les esprits... C'était pas de suite qu'elle serait à nouveau visible...

"Au contraire, Lau serait plutôt du genre à conseiller d'utiliser un poil plus sa tête que ses muscles... Donc on risque pas de lui ramollir le cerveau! na!"

Oui, bon, la dernière réplique était plutôt... non, disons le franchement... Totalement immature. Mais bon, la petite était fière de son "cassage", donc...

Lauranna ne comprenant pas ce que disait Mélody (et n'entendant pas Alyssa) n'eut plus qu'à se tourner vers Swann, avec une moue interrogative.

Melody tiqua devant les menaces et les jurons proférés par Alyssa... Ou purée... Elle était folle... Réaction tipyque d'enfat, elle se réfugia derrière sa soeur... Qui réagit, d'un ton... blasé...

"Alyssa, Melody connait sufiisement d'injures comme ça, inutile de lui en apprendre plus... Quand aux menaces..."

Le ton indiquait bien ce qu'elle en pensait: Y avait bien mieux à faire, comme... Ignorer la petite? Mais bon, autant Alyssa était plus vieille que Melo (si elle était bien la mère de Swann, elle avait donc au minimum la vigtaine, et encore, dans ce cas, elle était TRES précoce...)

Gné? Qui avait tué qui? Les hurlements hystériques de la voisine rassurèrent l'aveugle quand à l'état de la matronne, déjà. Mais elle aurait une enquête à mener...

Swann sortit l'aveugle de ses pensées, en se levant. Où il allait lui? L'enfant se dirigea vers ses affaires, avant d'hésiter et de revenir vers elle. Il voulait sortir acheter un truc, eh? L'aveugle était sceptique. L'enfant avait déjà volé, après tout.

"Buy? Demanda-t-elle en insistant sur le mot. Or Steal?"

Ben quoi, c'est vrai! Les gosses de l'orphelinat n'avait généralement pas d'argent de poche! Il lui était facile de refuser, l'enfant était après tout sous sa responsabilité. Mais avant, autant se renseigner.

"Where, what, when are you come back, and with wich money?"

Et évidemment, si elle acceptait, ce serait pas seul. Just in case...

Alyssa s'était soudainement calmée et un grand sourire venait éclairer son visage. Par chance seul Swann et sans doute Melody pouvait le voir à ce moment là et l'enfant n'y faisait pas vraiment attention, surtout que Alyssa souriait souvent toute seule, surement une conséquence de sa folie. Cette fois-ci les raisons de sa joie n'avaient rien à voir avec un de ces délires dont l'ex-bourreau avait le secret... Elle venait de trouver un moyen très simple pour récupérer ses droits sur le gosse et ce sans même se fatiguer à marchander avec la demoiselle en cloque et son fantôme de soeur... Décidément elle se trouvait géniale. Abandonnant son protégé pour quelques dizaines de minutes elle quitta donc l'appartement sans dire un mot.

Le gamin de son côté devait faire face aux questions de Lauranna, questions étrangement dérangeantes... Bien sur qu'il partait pour acheter... Il n'avait pas envie de s'en reprendre une en pleine tête, pas que ça soit douloureux mais quand même... Imaginez vous être possédé par une psychopathe qui tuait à elle seule une dizaine de personnes par jour, être suffisamment dérangé pour que votre propre mère vous envoie dans un autre pays pour être rééduqué et au final vous faire latter par une fille qui avait à peine le double de votre age, vêtu d'une robe qui évoquait celles portées par sa grand mère et enceinte et vous comprendrez pourquoi Swann ne souhaitait pas revivre ce douloureux moment...

-Juste acheter...

Comme s'il allait répondre le contraire... Même si ses intentions auraient été autres il ne se serait certainement pas vanté... Et puis il ne pouvait pas lui raconter que les deux fois ou il avait volé c'était parce qu'il convoitait des objets bien trop cher pour lui (des jeux vidéos XD). Lauranna enchainait sur d'autres questions... Elle aimait les interrogatoires apparemment... Et après elle lui demanderait les raisons de ses choix? De pourquoi cet endroit et pas un autre? de pourquoi il avait envie de sortir maintenant et pas le lendemain? Toutes ça l'agaçait, serrant les poings pour se contrôler le gamin répliqua avec une pointe de colère dans la voix

-C'est un contrôle de police? Je vais... Le marché... Avec Alyssa et rentre après...

Dit-il, ponctuant sa phrase par son départ vers la chambre où il récupéra ce dont-il avait besoin dans son sac avant de se diriger vers la porte. C'est seulement à ce moment qu'il remarqua l'absence de Alyssa, mais il ne s'en inquiétait pas, au contraire il pouvait ainsi aller trainer où il voulait. Malheuresement son plaisir fut de courte durée, l'ex-bourreau était de retour, un grand sourire joyeux qui ne trompait pas... Elle complotait quelque chose... Mais quoi???

Le marché? Lau n'en connaissait qu'un seul: le marché noir. Qu'est-ce que Swann comptait y faire?! Lauranna s'y était rendue plus d'une fois après l'enlèvement de Lukia, mais elle trouvait toujours cet endroit peu sur et dangereux. Sans parler de la qualité de certaines marchandises. Comme les rumeurs de faux médicaments, par exemple...

Le ton du gamin ne plaisait pas non plus à Lauranna, qui se contenta d'énoncer les règles de façons très simple.

"If you're not come back in... two hours, I come and take you home. And Melody come with you. If you get in trouble, she can call help. And don't be angry, it's for your safety."

Non, mais c'est vrai, quoi! Alors, elle lui faisait confiance (si elle se mettait à le fliquer, le gosse se détendrait pas avec lui), mais fallait pas pousser non plus, elle allait pas le laisser rentrer n'importe quand, ni faire n'importe quoi! Il avait beau jouer les caids, et quoi qu'en dise Alyssa, c'était qu'un gosse de huit ans!

"Un conseil, n'achète pas tes médicaments là bas. Tu ne peux pas être sur de leur qualité."

Après tout, c'était si simple de mélanger du talc (par exemple) à de la poudre de médoc...

Bon, elle laissait sortir le gosse, mais il fallait sérieusement qu'elle discute avec la directrice...

[J'espère que ça vous plait, comme entrée en matière x) Par contre, je sais pas si il faudrait commencer un nouveau sujet, pour ça...]

L'odeur âcre de la fumée de cigarette s'insinuait dans les narines de Da comme un doux parfum, et la jeune femme inhalait la fumée avec une délectation sans pareille. Postée devant la porte d'un appartement qu'elle n'avait jamais vu, mains dans les poches, Da savourait l'instant à venir.
D'après les informations qu'elle avait récolté, ou parfois arraché, son petit poussin échappé s'était réfugié ici. A les en croire, y habitait juste une gonzesse, sans aucun danger, donc.
Il était vrai que, même dans ses rêves les plus fous, l'enfant -Swann, si elle se souvenait bien- n'aurait jamais osé s'enfuir de chez elle, malgré les nombreux avertissements, où plutôt menaces qu'elle avait pu proférer à son encontre s'il tentait de se soustraire à son autorité.
La jeune femme jubilait à l'idée de lui couper un ou deux doigts. Ce qu'elle ferait, sans aucun doute. Ses menaces n'étaient jamais des paroles en l'air...

Elle renifla une fois de plus l'odeur de la cigarette, puis défonça la porte en bois d'un violent chassé, projetant des échardes de bois dans tous les sens. Et elle apparut dans l'embrasure de la porte, souriant d'un air mauvais, triomphante, sa cigarette aux lèvres, scrutant le moindre mouvement possible.

-Chériiiiii, c'est maman !

Avant qu'elle ne puisse hurler autre chose, sur qui que ça soit, son visage se tordit dans une grimace de pur dégout, à telle point qu'elle laissa tomber sa cigarette sur le sol (ou plutôt sur la porte préalablement défoncée). L'air, la maison entière exultait cet immonde parfum visqueux de d'harmonieux bonheur. Tout était bien rangé, propre, nettoyé et ordonné, et s'il y avait bien une chose que Da haïssait au plus haut point, c'était les épinards. Et l'harmonie. Aussi.
L'endroit la rendait presque malade. Répugnée, elle écrasa sa cigarette sur le bois de la porte et hurla.

-SWANN ! À MA BOTTE ET TOUT DE SUITE AVANT QU'JE PÈTE LES PLOMBS !

Un observateur averti aurait compris, grâce aux tics de la jeune femme (notamment son œil gauche qui tressautait sans arrêt), ses hurlements barbares, son expression ressemblant fort à u rictus de douleur abjecte et globalement toute son attitude, que c'était déjà le cas...

[Bof... Si t'as une idée de titre vas y, mais pourquoi s'embetter?]

Enfin le CALME! Swann étant sorti avec Melody, Lauranna pouvait retourner à ses livres de compte en toute quiétudes pour une bonne heure au moins... Avec de la chance, elle pourrait peut-être lire un peu avant qu'ils ne rentrent...

Un vacarme provenant de la porte ota toute illusions à la future mère, en même temps que quelques jours de vie, vu la surprise provoqué (parait que c'est pas bon pour la santé d'être surprise...). Mais c'était quoi cette folle?! Eh! Mais enplus, elle se gênait pas, cette brute! Sa porte était pas un cendrier! Et qu'est-ce qu'elle voulait à Swann?!

Une main sur le ventre, l'autre (la droite) tenant son bâton, Lauranna se leva, calmement.

"Qui êtes vous, et que faites vous ici?"

Ne pas parler de Swann. Le petit n'était heureusement pas là, et n'aurait pas peur de cette folle...

*Melo, Danger, Garde Swann Loin de la maison!*

Bon, d'accord, c'était pas un message aussi élaboré que ça. Plutôt un "danger swann eloigner danger swann danger swann..." Mais bon, fallait espérer que ça suffirait... En attendant, ne pas se laisser effrayer. Si possible convaincre la femme qu'elle s'était trompée, sinon, ce qui risquait d'arriver vu l'"aura" que dégageait la folle, se préparer à la bagarre... Mais ne pas se laisser effrayer. Surtout pas...

Da n'avait que très peu dormi ces deniers temps, aussi, lorsque la petite femme rondelette s'avança, son bâton à la main, elle ne put qu'imaginer une sorte d'ermite sortant de recueillement. Les cheveux blancs-gris n'arrangeaient rien. La jeune femme se retint plus ou moins bien de pouffer de rire.

-Ok, ma grosse, les questions c'est moi qui les pose ici! reprit-elle en prenant l'air le plus intimidant possible (emprunté à Terminator, qu'elle avait récemment vu...).

D'un coup, les rouages poussiéreux et rouillés qui faisaient tourner son esprit se mirent en marche et elle comprit que l'énorme bide n'était pas qu'un surplus de graisse, mais qu'il abritait une merveille de la nature, petit être doté de ce magnifique cadeau qu'est la vie. Elle réprima son envie de vomir, mais pas l'abominable grimace qui allait avec. Ce qui, combiné avec sa tignasse noire en bataille et sa façon de bouger la tête dans tous les sens, n'était franchement pas rassurant.

-La première, mon gros dindon, c'est : pour quand c'est ? Que j'me libère un aprèm' pour pouvoir admirer le spectacle de l'horreur, j'ai toujours adoré les numéros de monstres et là ça promet.

Alors qu'elle remettait une cigarette entre ses lèvres et l'allumait d'un mouvement sec de la main, elle sortit de l'autre une longue dague effilée comme un rasoir, laquelle était prévue pour "retirer" délicatement quelques doigts dont Swann n'aurait sans doute pas eu l'utilité. Aussitôt, elle entreprit de se curer les ongles avec...
Le regard fixé sur la pointe de la lame qui venait caresser le bout de ses doigts, un sourire bienveillant sur les lèvres, Da poursuivit, visiblement enchantée de son petit numéro.

-La deuxième, bide à bière, c'est où est mon gamin ? Et t'avise surtout pas de mentir, parce que, les menteurs, c'est pas les doigts qu'on leur coupe...

Toujours souriante de toutes ses dents, comme s'il s'agissait de la plus anodine des conversations, elle lui tira la langue. Pas pour se moquer... du moins pas complètement. C'était bel et bien une menace.

Rester calme. A la peur succédait la colère. Non mais c'était quoi cette grognasse?! Non contente de démolir sa porte, et de débarquer en gueulant comme une truie, elle l'insultait?! Non... Calme... Garde ton calme. La colère ne résous rien... Ignore la, c'est le mieux... Ne réponds pas.

Elle aurait été assez calme pour cela, elle se serait contentée de se rasseoir et de reprendre ses comptes, ce qui aurait fait les pieds à l'autre co... Mais là, elle arrivait à peine à toiser Da de ses yeux blancs, la main sur son bâton (plutôt crispée la main, d'ailleurs), et attendant la fin des stupidités.

Oh, tiens, encore mieux, des menaces... Elle était terrorisée... Reste calme, et... Vas y. Maintenant t'as plus qu'à te lâcher...

"Je n'ai aucun besoin de vous mentir..."

La jeune femme gardait un ton aussi calme que possible, presque léger, comme si Da n'avait aucun intérêt pour elle. C'était à la limite de l'insulte pour certains, et dangereux. Mais Lauranna, bien que n'ayant pas besoin de voir Da pour sentir à quel point elle pouvait être dangereuse, n'avait pas l'intention de se laisser faire. Elle vivait dans cette ville depuis suffisamment longtemps pour savoir que la plupart des types qui se comportaient ainsi avaient deux types de réaction lorsqu'on leur parler ainsi: Ils se calmaient, ou ils attaquaient. Et elle était prête à parer. Sa main tenait son bâton à la manière d'une simple canne, mais était posée sur la jointure entre les deux parties, masquant la cessure au milieu de l'arme.

"La porte se trouve derrière vous. Soyez assez aimable pour la remettre en place en sortant."

Alors? Allait se fâcher? N'allait pas? Lauranna espérait qu'elle sortirait, mais bon, elle y croyait peu...

[Pardon, PARDON pour ce retard. *se flagelle*]

De plus en plus agitée par le manque d'attention que la grosse bonne femme lui portait, Da aurait effectivement attaqué sans poser de questions si la représentation de la fille dont elle avait déjà oublié le nom ne s'était pas matérialisée sous ses yeux. Langoureuse, affichant un sourire suffisant, comme si elle était la personne que tout le monde attendait. Rien que son attitude énervait Da presque autant que l'autre aux cheveux gris.
Ainsi, elle aurait pussé son petit poussin à s'enfuir... Elle tenait vraiment à le voir perdre un doigt, ou quoi ?
L'esprit l'ignora quelques instants, moment que Da mit à contribution pour réfléchir un tantinet. Même si elle n'avait rien contre une partie de chasse au garçonnet, la jeune femme appréciait très peu d'être manipulée de cette façon.

-Bonnet D, ça faisait longtemps qu’on s’était pas vus, toi et moi... Tu serais pas en train de me... Arrête de m’ignorer, pouffiasse! Qu’il se démerde tout seul, ton corniaud de môme!

Da était passé d’un ton plus ou moins amical et relativement détendu à celui, suraigu, d’un être en train de péter un câble.

-La question que j’te pose, c’est pourquoi t’as enfui le gamin, pourquoi il est v’nu là, et pourquoi... Ha!

La jeune femme inclina soudainement la tête à 90° sur le coté gauche, affichant une grimace monstrueuse, une filet de salive s’écoulant de ses lèvres entrouvertes et figées dans un rictus féroce. Son œil droit s’agitait nerveusement et montrait des signes de révulsion. Depuis que le gamin l’avait assommée en se barrant, "vivre pour se venger" était devenu la nouvelle devise de Da, et chaque jour sa folie se révélait plus apparente.
Un grognement vicieux lui échappa et sa tête revint à sa place habituelle. Mine de rien, et malgré son œil droit toujours agité de convulsions sporadiques, elle réfléchissait à un plan, non seulement pour récupérer le môme, mais pour limiter le champ d’action de l’esprit. La pouffiasse allait tenter de la manipuler, sans aucun doute, mais comment ?
Finalement, elle se permit un sourire vicelard. Bah, tant que leurs objectifs restaient plus ou moins communs, elle pouvait se le permettre...
La jeune femme se pencha dans une révérence gracieuse qui se termina en un geste carrément obscène à l’encontre de la grosse dame.

-Pardon pour la porte, t’auras qu’à en faire du feu, lança-elle en se retournant, avant de finalement partir à toutes jambes...