Retour d’un coin sombre...

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La lumière produite par les quelques réverbères en fonction se déploya, comme une nuée de rayons orange et éclatants qui couperaient les ténèbres de leur chaude et pâle luminosité. Des bruits de pas rapide brisèrent alors d’un coup la quiétude de la nuit et une petite ombre frêle sortit rapidement des sinistres ruelles pour plonger dans les rues vides et froides de la ville maudite d’Heaven. Elle courait à une vitesse irrégulière, tantôt lente, tantôt rapide, comme si à certains moment celle-ci ralentissait pour reprendre son souffle du à une trop grande course où pour vérifier qu’aucun danger n’était à sa poursuite… Une autre ombre accompagnait celle de la silhouette frêle. Cette autre âme, toute vêtue de noir comme pour le manteau de sa porteuse, semblait avoir complètement plongé dans l’inconscience, et paraissait aussi bien trop grande pour être portée par une petite fille.

Etait-ce dû au fait qu’Inori se retrouvait contrainte à porter sur son dos une totale inconnue qui la faisait ainsi rechercher la moindre parcelle, le moindre soupçon d’air qui pourrais entrer dans ses poumons et empêcher son étouffement? Aussi étrange que cela puisse paraître, ce n’était pas du tout ça, bien du contraire. La jeune femme svelte ne semblait ne rien peser sur son dos, ou même sur ses bras, et mis à par que la différence de taille entre les deux fille, elle n’avait aucun mal à la porter et cela passait presque pour un jeu d’enfant. C’était un des pouvoirs d’Inori. Un de se pouvoir qui lui semblait tellement normal, car elle avait vécu avec tellement d’années. Une force surhumaine qui lui permettait de réaliser des choses qu’une ado de son âge n’aurait pourtant dû ne pas savoir faire, comme ce qu’elle faisait à l’instant…

Non. En réalité, ce qui la fatiguait vraiment était cette course. Cette course qu’elle menait, presque contre elle-même, pour arriver le plus vite possible à l’hôpital. Pour amener la jeune dame à un endroit où elle aurait les soins requis pour son état, un endroit où elle pourrait se reposer comme il le faut. L’enfant n’avait jamais été très portée sur les sport et en tout particulier celui-là auquel elle avait toujours eu des notes terribles. Elle détestait courir et ce contentait souvent de tout simplement marcher vite. Mais là, elle n’avait pas trop le choix. Enfin si, elle pouvait tout aussi bien la poser par terre et s’en aller… Mais ça ne semblait pas être dans ses attentions.

Un mince sourire apparu entre les joues rouges de la petite. Elle atteignait enfin son but. Sans plus tarder elle ralentit le pas, permettant à son cœur d’enfin récupérer l’oxygène qu’il réclamait, et entra. La clinique semblait tout aussi déserte que les rues de la ville. Elle s’avança alors et rentra dans une chambre vide pour déposer sur le lit le corps qu’elle avait porté sur son dos. C’est alors qu’elle se rendit compte que durant toute sa course, durant tout le temps où la dame avait été collée à elle, elle avait eu très froid. Mais elle ne porta guerre attention à ses stupides constatations et retourna à l’encadrement de la porte de la chambre.

" Et... Oh! Ici on.. On a une blessée! Je veux bien que vous ayez, pff... Que vous ayez besoin de sommeil mais ici c’est un hôpital! Votre métier c’est de soigner! Hein... Donc bougez-vous! "

Elle avait légèrement haussé la voix, un peu à la limite de crier, mais le fait qu'elle soit exténuée et que sa respiration soit haletante l'en avait empéché. Elle espérait tout de même que cela suffirait à attirer quelqu’un vers elles. Cependant elle ne resta pas à la porte, elle avait autre chose à faire. Attrapant alors un gant sur le lavabo, elle le rinça vivement et apporta le tissu humide près de la jeune femme et commença à essuyer un peu le sang qui avait coulé sur son visage, sans même vérifier si celle-ci était réveillée… Ce fut alors seulement qu’elle la remarqua…. Cette cicatrice qui zigzaguait sur la joue gauche de la fille au teint de lait…

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Une sensation apaisante calmait le coeur de Mélanie. La chaleur d'une autre personne, d'un autre corps. D'un esprit extérieur à elle. Elle n'avait jamais été portée. Depuis sa toute jeunesse elle avait vécu seule, sans amis. Ayant pour seul accompagnement un esprit maléfique, celui de la colère. Ce sentiment qui nous détruit de l'intérieur, ce sentiment que tout tourne mal, que tout est contre nous, que tout n'est pas à nous. Car la colère est un sentiment qui ronge l'esprit puis l'âme et enfin le corps. Petit à petit, elle détruit la personne qui ressent, qui comprend, qui réfléchit. Surtout la réflexion. La colère empêche toute répartie et tous les jugements son faussés. Plus rien n'a le vrai sens qu'on aurait du lui attribuer.

Mélanie ouvrit un instant les yeux. Une douleur lancinante la prit, la blessure a sa tête devait être sérieuse. Elle essaya de bouger, en vain. Son corps ne pouvait toujours pas être contrôlé, son esprit était trop faible. Seules ses lèvres pouvaient bouger avec un gros effort de la part de Mélanie. Elle entendait la petite fille respirer fortement et se demandait par quel enchantement elle arrivait à porter une femme bien plus lourde qu'elle. Alors, elle aussi était différente. Mélanie eut un instant de panique. Où cette petite l'emmenait-elle ? Allait-elle la tuer .. Non, elle avait déjà eu tout le temps pour le faire. Alors, où allait-elle ? L'hopital .. Peut-être. La jeune femme voulait parler, lui demander. Mais elle n'arrivait pas à voir dans l'obscurité, le fait même de penser était trop difficile. Elle avait froid, encore plus froid que tout à l'heure. La mort allait-elle venir la prendre ? Non, bien sûr que non. Colère se débrouillerait bien pour la faire vivre le plus longtemps possible pour qu'elle subisse le plus de souffrance. D'ailleurs, où était-il celui là ? Il se cachait, comme un vulgaire esprit ..

Elle sombra alors encore une fois dans les ténèbres. Elle avait l'impression d'être éveillée mais en fait elle rêvait. Elle voyait encore ses parents. Ils étaient vivants. Mais ils avaient un corps de loup-garou. Ses parents avaient été tués ! Comment était-ce possible ? Elle se vit approcher sans pouvoir se contrôler et planter un couteau dans le coeur de chacun d'eux et un rire diabolique s'échappa de ses lèvres. Pourtant, une larme coulait tristement sur sa joue. Colère et Mélanie. L'esprit et la femme. Le bien et le mal. Deux êtres complètement différents qui pourtant s'assemblaient parfaitement. Et c'était ça qui torturait le plus Mélanie. Comment acceptait-elle de tuer ? Comment avouer le fait qu'elle aimait, tout simplement, ça ? Et bien .. Elle ne savait pas et son coeur s'effritait à chaque meurtre, pour finir de ne laisser qu'un vide au milieu de sa poitrine. Un vide noir et définitif.

Elle se réveilla encore une fois, en sursaut. Enfin, sans bouger. La petite courait toujours. Elle devait en avoir du courage pour l'aider. Evidemment, Mélanie qui ne connaissait pas le mot pitié ne comprit pas son geste. Aider était quelque chose qui la dépassait. Les faibles étaient des faibles, et c'était sa façon de penser. Mais cette fois elle était la faible et pourtant, on l'aidait. Une petite fille même .. Mais qu'était-elle donc ? Elle avait une course hétérogène. Parfois elle ralentissait, et d'autres fois elle accélérait. Elle n'avait cependant pas l'air d'être fatiguée. Enfin, la masse de Mélanie n'avait pas l'air de la gêner. Elle la tenait fermement sur son dos et Mélanie sentait qu'elle ne tomberait pas. Cette petite était décidément bien étrange. Cette petite l'empêchait de paniquer, elle se sentait un peu en sécurité.

Lorsqu'elle ressombra, cette fois-ci, elle ne fit pas de cauchemard. Quand elle se réveilla, elle entendit une voix crier à tout va.

" Et... Oh! Ici on.. On a une blessée! Je veux bien que vous ayez, pff... Que vous ayez besoin de sommeil mais ici c’est un hôpital! Votre métier c’est de soigner! Hein... Donc bougez-vous! "

Elle n'ouvrit pas les yeux mais elle sentit les douces mains de la petite s'occuper d'elle. L'humidité du gant sur sa peau était rassurant. Le sang séché commençait à partir et sa peau retrouva sa souplesse peu à peu. Elle savait que la petite voyait son horrible cicatrice mais la voir aussi faible était encore pire. Elle ne prit donc pas la peine de s'inquiéter pour si peu. Le chaleur de la pièce eut un effet bienfaisant sur son corps et les tremblements se calmèrent peu à peu. Elle bougea le petit doigt mais ne réussit pas à en faire plus. Elle était peut-être à l'hopital. Elle essaya alors d'articuler :

" Où .. où t.. emmené ? "

Mais la blessure à la tête était lancinante, la douleur se fit plus forte pendant qu'elle parlait et ses yeux se crispèrent. Il fallait absolument qu'elle dorme pour récupérer, elle ne savait vraiment pas comment elle finirait sinon, elle n'avait jamais essayé de combattre ce besoin de sommeil et Colère ne lui avait jamais dit ce qu'il pouvait lui arriver si elle le faisait. Son esprit était déjà abîmé alors elle ne voulait pas perdre tout le contrôle qu'elle avait sur son corps et qu'elle perdait déjà bien assez comme ça.

* Tu mourrais ma belle. *

* Hein, Colère ? qu'est-ce que tu dis ? J'ai mal mon amour .. Aide moi .. *

* Je ne peux pas t'aider. Si tu ne dors pas, tu mourras car ton esprit ne pourras pas retrouver le contrôle total de ton corps et tu finiras tel un légume. Allez, dors ma belle. Ce serait du gâchis que tu meurs maintenant, j'ai encore besoin de toi. *

La peur s'empara de chaque trait de son visage, de chaque parcelle de son corps. Les tremblements se firent plus violent et une larme coula sur la cicatrice de sa joue gauche. Il fallait qu'elle dorme, à tous prix. Elle ne voulait pas mourir, elle était trop jeune. Elle avait peur que Colère lui fasse une blague, mais lui aussi avait tout interet à ce qu'elle vive et il ne plaisanterait pas pour une chose pareille.

" Dormir.. "

Elle s'assoupit. Sa main était posée sur le bras de la jeune fille. Malencontreusement, le fait que Mélanie ne se contrôle plus, libéra un peu de son pouvoir sur la jeune fille, très peu. Mais le lien qui les unissait était étrange et vague. Et les esprits auraient pu se contacter par ce lien. Les images que virent la petite fille étaient violentes et sanglantes. Mais ne durèrent qu'un infime instant. La main de mélanie retomba lourdement sur le lit. Elle voulait juste la remercier. Colère envoya un bref message à la jeune fille pendant ce moment là entre deux images morbides.

* Merci petite, tu salueras ton esprit de ma part. *

La jeune fille aurait pu deviner qui venait de parler, car la colère habitait chacune des images qu'elle avait pu voir.

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Inori n'avait arrêté qu'une fraction de seconde le geste répétitif qu'elle faisait sur la joue de la demoiselle, rien que pour observer dans un bref regard plus attentivement cette pâle cicatrice zigzagant sur le beau visage de l'inconnue. Elle ne l'avait pas remarquée avant, et ce malgré le fait qu'elle l'avait fixée sans presque d'interruptions à leur rencontre. Mais la ruelle dans laquelle elle s'étaient vues toutes deux avait été bien trop sombre pour une personne qui n'était pas une créature de la nuit, et elle n'avait donc pas pu remarquer chacun des détails que comportait les traits fin du visage de la jeune fille, appart bien sûr ce teint laiteux qui ne semblait ne jamais pouvoir rougir.

L'enfant recommença à nettoyer le sang presque sec qui résidait sur la joue de la jeune dame. Le contraste de sa peau avec la rougeur sombre du sang avait quelque chose de beau, de passionnant, d’envoûtant même. Et cette vision paraissait à ses yeux telle une sombre peinture faite de main de maître, malgré que cette idée puisse paraître bien tordue et quelque peu malsaine. Peu à peu le tissu humide se recouvrait de la couleur du sang, et la joue reprenait de sa souplesse, de sa douceur. Les tremblements du corps de la jeune fille commençaient à se stopper peu à peu, puis soudain, une voix faible se fit entendre d’entre ses lèvres.

" Où .. où t.. emmené ? "

" A l’hôpital… "

La jeune Kuroi vit les yeux de la jeune fille se crisper. Souffrait t’elle de sa blessure? Cela ne serait pas étonnant. Mais que faisaient donc ces stupides médecins ou infirmiers?! N’avait t’ils donc aucune considération pour leur propre travail? Le monde était bien décadent… Sa tache était maintenant terminée et plus aucune trace de sang ne résidait sur la joue de la demoiselle. Le seul rouge pourpre qui restait était celui de sa blessure ouverte sur sa tête.

Inori s’apprêta alors à partir à la recherche d’une âme qui vive et puisse lui porter secours pour la jeune fille, mais n’y alla pas. Car soudain, sans crier garde, le visage de celle-ci s’était transformé, et chacun de ses traits comportait une peur immense. Son corps qui avait retrouvé un semblant de quiétude s’était mis à produire des tremblements encore plus violents qu’avant. L’enfant ce mis alors à paniquer. Que faire? Un médecin, et vite! Elle approcha rapidement son visage de celui de la demoiselle pour lui murmurer quelques mots.

" Ne vous inquiétez pas, je vais… "

" Dormir.. "

L’enfant eu à peine le temps d’entre ouvrir sa bouche en un murmure silencieux que la main froide de la belle inconnue s’était posé sur son bras. Elle se sentit alors étrange, comme rattachée à elle par un lien lointain, vague et incompréhensible… Et ce fut là que tout commença. D’horribles visions défilèrent dans l’esprit de la jeune enfant, comme si cela se produisait à l’instant sous ses yeux, et elle en resta muette de peur. Ces images qui étaient violentes et sanglantes défilaient à une vitesse fulgurante, tantôt meurtrières et tantôt suicide, comme si un pan de l’enfer s’était ouvert à elle.

La main de la demoiselle retomba lourdement sur son lit et la petite tomba à la renverse son visage remplis une terreur immense. Même si l’horreur n’avait duré qu’un infime instant, elle restait là, à terre, ne pouvant émettre que quelques gémissements alors que des larmes salées coulaient lentement sur ses joues. La dernière vision, cette dernière image morbide qui était restait gravée sur sa rétine semblait avoir été la plus monstrueuse pour elle, et ça l’avait été. Bien qu’habituée depuis longtemps à cette dernière image sanglante qu’elle avait eue de ses parents, ce qu’elle avait vu là était quelque chose qui ne lui était jamais arrivé. Elle s’était vue elle-même, un couteau ensanglanté dans la main et un sourire cruel affiché sur son visage qui paraissait pourtant si doux. Sa mère pleurait à ses pieds, en la suppliant d’arrêter… d’arrêter…

La porte grinça au loin. Mais l’enfant n’y prêta aucune attention. Car, même si son cœur avait retrouvé autant de calme qui l’avait pu, son âme restait encore troublée. Car quelques paroles résonnaient encore dans sa tête comme si elles y avaient été déposées exprès. Déposée par une voix qui lui était inconnue, par une personne qui n’existait pas proprement.

* Merci petite, tu salueras ton esprit de ma part. *

Cette personne connaissait l’existence de son esprit et semblait en être un tout autant… Un inconnu qui, lui semblait t’il, était remplis d’un de ses péchés capitaux que l’on nommait colère…

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Un des medecins de l'hôpital arpentait les couloirs sombres du batiment, cette nuit était celle où il avait été désigné pour être de garde, tache qu'il n'appreciait qu'à moitié mais dont il s'aquitait malgré tout.

Après avoir fait une ronde à travers chaque étage il entreprit de redescendre au rez de chaussée quand il entendit soudain un cri. Il se figea quelques secondes tendant l'oreille se demandant qui pouvait appeler ainsi, et surtout si c'était serieux. N'entendant plus rien il redescendit en oubliant par la même occasion ces cris.

Il était arrivé presque en bas lorsqu'à nouveau d'autres cris se firent entendre, l'homme monta alors cherchant la source des cris, il traversait les couloirs d'une démarche rapide verifiant chaque chambre jusqu'à arriver à celle d'où provenait ces cris.

Voyant une jeune fille à terre il s'approcha, il remarqua par la même occasion la blessure qu'une seconde jeune fille portait au visage mais plus que le sang se fut le visage appeuré qui marqua le medecin.

L'homme s'accroupit à côté de la jeune fille en lui tendant son bras

Ca va mademoiselle?

Demanda-il d'une voix douce.

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Nous pensons toujours être les plus maheureux, chaque défaite nous rabaisse plus bas que terre, chaque mécontentement nous apporte tristesse et déception. Mais sachez que vous n'êtes que de braves assistés et que vos malheurs sont bien pauvres comparés à ceux des gens d'Heaven.

Voilà ce qu'aurait pu vous raconter Colère tandit qu'il était éveillé, dans le corps de Mélanie. Il essayait de calmer sa souffrance par des mots doux mais l'esprit de Mélanie était en perpétuelle torture, elle avait besoin de dormir. Le pouvoir rongeait petit à petit sa conscience et la maîtrise de ses facultés. Bientôt deviendrait-elle un légume ou peut-être une bête sanguinaire, qu'en savait-on. Absolument rien, là était le problème. Mélanie voyait des images affreuses, son contact avec la petite lui avait fait partager son mal-être et Mélanie avait vu les pensées de la petite. Avait-elle tuée sa mère ? Le coeur de Mélanie était torturé comme jamais. Sa respiration se fit plus rapide, on voyait sa poitrine se soulever au rythme de ses halètements. Des gouttes de sueur commencèrent à perler sur son visage, son sommeil était agité. Ses membres recommencèrent à trembler, mais moins fort qu'au début, car elle avait seulement peur. Elle avait une peur atroce de mourir et toute son âme le ressentait. Colère n'avait réussi qu'a augmenter son trouble avec ses mots soit-disant réconfortant.

" Dormir " Répéta-t-elle entre deux prises de respiration.

Son visage était crispé et une expression d'effroi était apparue. Sa main s'agita doucement, cherchant le contact réconfortant la peau de la jeune fille. La douleur à sa tête l'empêchait de se rendormir complètement, elle était pour l'instant trop forte et tant qu'elle ne se calmerait pas, Mélanie ne trouverait pas le repos.Jusque là, seule la présence de la petite l'avait a peu pres calmée. Sa proximité tant avec l'esprit que par le fait qu'elle l'est aidée avait un grand poids sur l'état de Mélanie.

" T.. où es tu ? " Demanda-t-elle.

Elle n'arrivait pas à ouvrir les yeux, cela lui demandait trop d'efforts. Elle ne comprenait pas pourquoi mais c'était la première fois qu'une présence humaine la rassurait. Le fait d'avoir son esprit lui avait rendu impossible la vie en société et elle avait toujours vécue reclue, tuant tant qu'elle le pouvait, par la volonté de son esprit. Parfois, elle aimerait qu'il la laisse tranquille, pour goûter à la joie de la réelle liberté. Car elle n'est pas telle qu'on le pense. La vrai liberté est celle de pouvoir penser à sa guise, car on peut nous empêcher de tout mais on ne peut pas nous retirer nos espoirs et notre esprit. Cependant, la présence de Colère détruisait toutes ces notions et annihilait petit à petit l'humanite de Mélanie, car un corps n'est pas fait pour accueillir deux esprits et il y a alors un problème qui nous dépasse.

" Dormir .. "

Car le sommeil était le seul moyen pour que Colère n'entre pas dans les pensées de Mélanie, étrangement, les rêves écartaient l'esprit et Mélanie pouvait ainsi se sentir libre. Sans ces rêves, aussi sanglants soient-ils, son corps ne saurait pas qui est le vrai propriétaire du corps et finirait pas mettre l'esprit de Mélanie au second plan, la priorité étant aux plus puissants. Or, celui qui contrôle les rêves, contrôle les envies, les pensées, les désirs. Il contrôle tout le corps .. Et c'est alors seulement parce que Colère est un esprit puissant que le corps de Mélanie ne peut pas le faire partir et puis, parce qu'un côté, Mélanie l'aime, après tout ..

[ HJ : Désolée mais là jsuis à cours d'idée pour remplir mon texte .. Elle a juste besoin de dormir et à part vous raconter des rêves sanglants je vois pas ce que je pourrai faire .. à part si vous aimez les détails gores ^^ ]

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La jeune fille tremblait. Son regard bleu était rivé avec insistance sur ce corps allongé, cette voix résonnant encore dans chaque une des parties de son cerveau, la peur dans chacun de ses membres. Les paroles se mélangeaient dans une étrange fêtes aux images qui s'estompaient peu à peu de son esprit, lui laissant le loisir de calmer les battements douloureux de son coeur. Elle ferma les paupières et respira longuement, stoppant les gémissements qu'elle émettait. L'image de sa mère s'effaçait peu à peu elle aussi, cette image cauchemardesque qui resterais maintenant et à jamais gravée en elle. Et elle devait l’accepter, et ce malgré elle, malgré le fait qu’elle savait que ce n’était pas vraiment elle qui les avait assassinés. Mais ça, ses parents n’en n’avaient rien sût. Elle se sentait tellement coupable, tellement mal qu’elle en avait la nausée…

" Ca va mademoiselle? "

Inori tourna sa tête doucement vers ce bras tendu, qu’elle rattacha bientôt à un corps d’homme, de médecin. Son mouvement avait été comme celui d’un automatisme, une machine. Elle posa ses yeux vides sur lui, et ne prononça aucun mot pour lui répondre. Elle paraissait ailleurs. Ailleurs, oui, elle l’avait été. Mais maintenant elle submergeait… Ses yeux se fermèrent. L’image de sa mère était déjà loin et les larmes avaient arrêtés de couler. Elle n’avait plus envie de vomir. Cependant, les horribles visions avaient été remplacées par milles et unes questions, milles et unes suppositions. Etait-ce de la faute de l’inconnue, ce qui venait de lui arriver? Ou bien était-ce la fatigue et la nuit qui avait travaillés sur son imagination trop fertile, sur son esprit épuisé d’une lutte inconsciente avec celui qu’elle avait surnommé Candy? Et cet autre esprit qui résidait dans le corps de la dame, était t’il bien comme elle le pensait, l’esprit de la colère? D’autres questions se mélangeaient dans sa tête comme un vacarme assourdissant... Il fallait qu’elle capte son attention sur autre chose, sur le médecin. Répondre à cette question qui lui avait posée… Elle rouvrit les yeux.

" Je me porte comme un charme. "

Un très léger sourire apparu sur ses lèvres alors qu’elle levait une main pour essuyer le reste des gouttes salées qui étaient tombée un peu plus tôt sur son visage. L’expression qu’elle offrait au médecin n’avait plus rien de terrorisée, bien du contraire. Jamais personne n’aurait pu dire, à moins de lire dans les cœurs, que sont esprit venait d’être soumis à quelques tourments…

" Par contre, elle, c'est pas vraiment ça. Vous devriez la soigner au plus vite, elle s'est blésée à la tête et je crois que… "

" T.. où es tu ? "

L’enfant retourna son visage sur la demoiselle. C’était elle... qu’elle appelait? Elle ne rêvait pas? Elle la croyait pourtant endormie. Elle s’était trompée et d’un sens, c’était normal. La douleur de sa tête devait empêcher son repos. Mais maintenant que le médecin était là, il pourrait la soigner et ça irait mieux… Elle se leva avec ses jambes flageolent légèrement, ignorant la main de l’homme, et épousseta son long manteau qu’elle ouvrit. Elle avait chaud, chaud et sommeil. Elle s’approcha doucement du lit, murmurant quelque chose de presque inaudible et se laissa tomber dessus, prenant soin de ne pas s’asseoir sur la femme. Sa petite main pris alors celle de la femme qu’elle serra légèrement. Elle souhaitait dormir ? Elle n’était pas la seule…

" Faut la soigner, elle veux dormir… "

[ HJ : ~~Gore? Pourquoi pas? XD~~ On va s'arranger pour qu'elle dorme alors. ^^ ]

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"Hum... Oui oui la soigné je veux bien, mais comment voulez vous que je fasse quelque chose si vous ne vous décalez pas un peu ?"

Le ton du médecin n'était pas méchant, ou encore sarcastique, juste quelque peu agaçé que cette fillette se permette de lui donner des ordres. C'était lui le médecin non ? Il avait, pensait-il droit à un peu plus de respect. Il avait un don pour tout comprendre de travers, mais en ce qui était de soigné, il le faisait de tout son coeur, et rare était les fois ou ces patients ne guérissait pas.

Il s'approcha donc de la jeune fille qui souhaitait tant dormir, lui administra un somnifère, la blessure n'était pas profonde mais si elle bougeait il risquait de l'ouvrir un peu plus. Le médecin "jouait" avec toutes sortes d'instruments, pommades et bandages. Quand il eu finit, la jeune fille dormait encore à poings fermées, il jugea inutile de la réveiller, après tout c'est elle qui avait voulu dormir.

"Voila pour les soins, le paiement se passera à l'accueil, si il y a le moindre problème appelez moi"

Sur ce, le médecin sortit de la pièce et disparut.

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"Hum... Oui oui la soigné je veux bien, mais comment voulez vous que je fasse quelque chose si vous ne vous décalez pas un peu ?"

Inori scruta rapidement le regard du médecin qui était entré dans la pièce depuis longtemps maintenant. Pourquoi prenait t'il donc se ton agacé? Appart l'endroit où elle s'était assise, avait t'elle fait quelque chose de mal? Non, pas selon elle... Alors n'était ce pas plutôt à elle de s'agacer sur ce médecin qui était arrivé autant de temps après son appel? Et si la jeune femme s'était vidée de son sang, qu'aurait t'il fait, cet idiot? L'enfant soupira et se recula, tenant toujours la main de l'inconnue dans la sienne. Elle devait se calmer au lieu de s'énerver pour un rien. C'était la fatigue qui lui qui lui provoquait cette irritation et elle le savait bien. Lorsqu’elle était fatiguée, elle pouvait aussi bien s’énerver que rester totalement passive…

Les yeux vides et fatigués de la jeune Kuroi restaient rivés sur le médecin, attentive à chaque mouvement. Elle avait beau avoir eu l'envie l'espace d'un cours instant, de l'étrangler, elle devait avouer qu'il prenait son travail avec attention et presque, avec passion. Après lui avoir administré un somnifère qui se voulait la réponse aux réclamations de sommeil de la blessée, il commença son travail. L'homme jouait avec ses différents instruments presque avec une maniabilité enfantine. Et après quelques temps, quand il eu fini, l'on ne voyait plus la blessure, cachée par un bandage qui semblait être du même blanc que les murs monotones de l'établissement.

"Voila pour les soins, le paiement se passera à l'accueil, si il y a le moindre problème appelez moi"

Inori aquiesta d'un bref coût de tête alors que le médecin disparaissait déjà dans l'encadrement de la porte. L'homme partit, la faible lumière qui lui avait été nécessaire pour faire ses soins avait été éteinte laissant les seuls les faibles rayons orangés des réverbère du dehors éclairer la pièce qui était comblée désormais d'une noirceur et d'un silence lourds.

La fillette se calla alors contre le mur du coté du lit. Ses yeux étaient lourds, tellement lourds. Elle bailla et sa tête retomba légèrement en avant. Elle venait elle aussi, d’être emportée dans le pays des songes…

[ HJ : Voilà, on dort maintenant. xD ]

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