Première Réunion [16/04]

Invité

La villa était flambant neuve. Les siècles qu'elle avait passés abandonnée et sans entretien ne l'avaient pas épargnée. Mais Il avait suffi d'un soir, d'une nuit, pour tout remettre à neuf. La Pierre d'Etain lui avait fourni le bois nécessaire à la fabrication des planches du parquet et des tuiles (ben oui, y a des bois exotiques qui pourrissent pas et qui font d'excellents composants pour toits). De plus, le même esprit lui avait fourni tout le mobilier. Bon d'accord c'était tout en bois mais allez savoir pourquoi les sièges arrivaient à être très confortables. Peut-être était-ce parce qu'ils épousaient parfaitement les formes du corps, allez savoir ^_^
Saralen O'Brien se retrouvait donc à attendre dans son salon, engoncée dans un fauteuil de bois précieux exotique qui épousait parfaitement les formes voluptueuses de son corps (ça on l'a déjà dit) et qui, étrangement, ressemblait plus à un trône qu'à un fauteuil, en fait. L'aristocrate aujourd'hui portait une robe de soirée en soie noire, dont le décolleté était garni de perles. Sa coiffure comme d'habitude était remontée et structurée en un chignon sévère qui était traversé par une pique en bois de cerisier garnie de perles, elle aussi.

"Bien. Maintenant, il ne me reste plus qu'à sonner ce très cher Aaron et les recherches pourront enfin porter leurs fruits. Grâce à sa capacité de parler aux esprits, les informations seront vite récoltées."

L'aristocrate dégaina son téléphone portable et appela au numéro où elle savait pouvoir joindre Aaron directement.

Aaron ? Il est l'heure.

Invité

La matinée commençait bien pour Aaron... L'enfant s'était levé en retard comme à son habitude pour rejoindre l'école (si si jvous assure il va à l'école et pas que pour y dormir...), il avait presque atteint le portail et commençait même à se dire que pour une fois la journée serait "normale". Seulement comme pour se moquer de lui, le téléphone qu'il s'était procuré par des moyens pas tout à fait légaux s'était mis à sonner. Un instant, un très court instant, le gamin avait été tenté d'ignorer l'appel. Seulement il ne pouvait ignorer les conséquences que ce simple geste aurait plus tard. Aussi décrocha-il à contrecoeur, songeant que sa journée tranquille n'était déjà plus qu'un souvenir.

Il n'y avait qu'une seule personne qui connaissait le numéro de Aaron, aussi ne fut-il pas surpris d'entendre une voix de femme lui annoncer tout simplement que c'était l'heure... En d'autres termes il étant tant pour lui de rejoindre cette personne qu'il aurait aimé ne jamais rencontrer...

Déviant de son chemin l'enfant prit la route pour le quartier riche. Il n'eut pas très longtemps à marcher. Et encore moins à trouver l'endroit où Saralen avait pu élire domicile. Parmis les nombreuses grandes maisons du quartier il n'y en avait qu'une qui en un laps de temps très court était devenue comme neuve... Le gamin s'y dirigea donc sans hésiter pour frapper à la grande porte en espérant que ce qu'il aurait à faire ne durerais pas assez longtemps pour que l'on remarque son absence.

Invité

Saralen, nous l'avons peut-être déjà précisé plus tôt, n'a jamais été patiente de nature. C'est donc une Saralen assez à cran que trouva Aaron en arrivant. Celle-ci tapotait l'accoudoir de son 'fauteuil' lorsque l'on frappa à la porte.

ENTRE !

La jeune irlandaise secoua la tête pour se reprendre. Il fallait tout de même qu'elle se montre un peu plus courtoise ; Aaron n'était pas son serviteur, il ne pouvait pas tout tolérer. Quoique...

L'aristocrate accueillit donc le garçon avec un sourire frais et lui présenta un fauteuil en face d'elle, nettement plus petit que le sien, mais pas moins riche ou ouvragé.

Tu as pris ton temps, eut-elle la finesse de préciser en conservant son sourire.

Invité

Ca commençait bien... Pas de bonjour, aucun des mots de politesse qui viennent habituellement meubler les retrouvailles, courtes ou longues de deux personnes... Rien qu'un ordre prononcé sur une voix froide qui eut au moins l'effet de refroidir le gamin et de lui enlever tout espoir que cette rencontre se passe bien, du moins s'il y en avait eut un...

L'enfant ne se fit pas prier pour aller s'assoir sur le fauteuil "gentiment" proposé, le regard emplit d'une demande muette d'en finir et surtout d'en finir vite... Genre avant que la psy de l'école n'appelle chez lui, ne mette sa soeur au courant de sa petite absence et que celle ci ne l'assomme à son retour... Des fois le gamin se disait qu'il aurait été plus simple de se laisser tuer lors de sa première rencontre avec Saralen... Ca lui aurait évité tout ça.... Et pourtant Aaron était loin de vouloir mourir...

Tiens... Elle trouvait qu'il avait pris son temps.... Il avait pourtant fait au plus vite, allant jusqu'à emprunter ce raccourci entre le parc et l'immeuble et qui passait par cette ruelle mal frequenté (en clair un coin qui lui fait peur) Peut être qu'il aurait du prendre le bus... Mais il n'avait pas assez pour prendre un ticket....

-C'est parce que je devais aller à l'école... Il faudrait que j'y retourne vite d'ailleurs...

Histoire de l'inviter à lui dire vite ce qu'elle lui voulait....

Invité

L'école ? Moui, pourquoi pas... Saralen eut un sourire. La remarque d'Aaron aurait pu passer pour de l'insolence, et c'en était, mais il faut dire que Saralen venait d'avoir une idée grâce à ça. Et cela la faisait sourire, comme à chaque fois qu'elle avait des idées qui lui plaisaient, d'ailleurs.

L'école ? Et bien justement, il faut bien commencer quelque part, non ? Je voudrais que tu parles aux esprits qui circulent à l'école et que tu tentes de retrouver les Pierres, c'est compris ? Et je dirais même plus : à partir d'aujourd'hui, je voudrais que tu viennes tous les dimanches après-midi chez moi pour me faire un briefing sur tes recherches.

Saralen tapota son accoudoir avec ses doigts en regardant Aaron. Le choc des bagues qu'elle portait contre le bois produisait un bruit sec et répétitif, comme un merteau à trois temps.

C'est d'accord ?, demanda-t-elle après un moment de silence.

Invité

Elle l'avait fait venir juste pour lui dire ça? Mais alors à quoi ça servait qu'elle l'appelle...? Ils auraient tout deux gagnés du temps si elle avait tout de suite énoncé ses ordres.... Agacé le gamin se leva d'un bond, sans même se rendre compte de son geste, il avait perdu toute retenue...

-Si c'est pour me faire perdre mon temps autant le dire tout de suite!!! Comment je suis sensé y aller si c'est fermé??

Si encore il avait du passer sa journée à chercher des informations ailleurs, mais non.... Voilà maintenant qu'elle lui disait de venir tout les dimanches... A ce moment, Aaron n'avait plus rien du gosse soumis de d'habitude. Il avait oublié sa peur, que la personne devant lui pouvait très bien le tuer, mais surtout, il se rappelait très bien comment elle avait plié face à son pouvoir ce qui inconsciemment le rendait plus arrogant encore qu'il ne l'était.

-Non, le dimanche je dois chercher Yuh, c'est moi qui décide quand je viens et si ça ne conviens pas je ne chercherais pas d'infos....

Peut-être avait-il été trop loin.... Mais à cet instant il ne s'en rendait pas encore compte...

Invité

Le sourire de Saralen s'effaça aussitôt, laissant place à un visage de marbre, affichant un regard de colère glacée. Les yeux de l'aristocrate, habituellement bruns, venait de virer au oir. un noir si profond que l'on ne pouvait pas distinguer l'iris de la pupille ; si profond que même la lumière ne se reflétait pas sur l'oeil, comme elle aurait dû le faire habituellement. Saralen se leva et sembla grandir de quelques mètres, entourée d'un halo de ténèbres dont les tentacules s'agitaient derrière elle. La femme s'approcha du garçon et le saisit à la gorge, y plantant rageusement ses ongles (et en plus c'est qu'elle avait plus de force qu'on pourrait croire). Cela dit, elle ne pu pas les planter jusqu'au sang même si l'envie ne lui manquait pas.

Tu oublies qui commande ici. Tu n'as eu la vie sauve que grâce à tes malédictions mais ce n'est pas une raison pour profiter de la situation et devenir insolent...

Le visage de la femme n'était qu'à quelques centimètres de celui d'Aaron, elle s'approcha encore plus pour être à côté de l'oreille et poursuivre dans un murmure :

De plus, je finirai tôt ou tard par trouver un moyen de te résister, et c'est sans doute déjà fait, d'ailleurs... Alors maintenant, si tu faisais marcher ta cervelle plutôt que de t'énerver, tu pourrais comprendre que rien ne t'empêche de chercher qui tu veux quand tu veux, je demande simplement des résultats le dimanche. Pendant que tu recherches les Pierres tu peux aussi demander au passage où se trouve la personne que tu cherches... faut-il donc tout t'expliquer ? Moi qui croyais que tu avais un peu plus de jugeote que ceux de ton âge... tu ne reste qu'un enfant de 8 ans, finalement.

Saralen repoussa doucement Aaron avant de se rasseoir sur son trône. Elle sortit une lime à ongle pour se les curer des bouts de peau éventuels et sourit au garçon.

Tu peux disposer, maintenant. On se voit dimanche.

Tout cela, dit sur un ton enjoué, comme si de rien n'était.

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