Balade dans un endroit un peu étrange [PV: Shemhazaï [28/08/09]]

C'était le début de soirée, le temps était doux et l'ambiance plutôt calme à Heaven... Non mais vous y croyez vraiment à ce mensonge? Comme d'habitude l'ambiance était électrique à Heaven... La chaleur estivale qui étouffait tout n'arrangeait rien et les quelques personnes qui avaient osé sortir de chez eux étaient complétement à cran... Si je vous dit tout ça c'est que je suis en train de narrer les actions de Ayu et si à Heaven il y a bien un perso qui peut faire sortir les gens de leurs gonds c'est lui...

Comme à son habitude l'esprit errait dans les rues, allant d'un endroit à l'autre de la ville sans destination précise... Il cherchait seulement à se divertir... Au dépens des autres s'il le fallait mais à se divertir tout de même... Et jusque là il n'avait rien trouvé qui vaille la peine qu'il dépense sa précieuse énergie...

A force de marché ainsi sans regarder où il allait il finit par atterrir du côté de la plage, puis sur les quais. Ayu n'y avait encore jamais mit les pieds, n'éprouvant que peu de curiosité pour un lieu où il ne se passait apparemment jamais rien. Pourtant ce soir là il pouvait voir des silhouettes un peu partout, entendre des bruits de voix portés par le vent... Fermement décidé à en savoir plus sur ce qui se passait ici, Ayu s'avança un peu plus, ignorant alors dans quel genre d'endroit il venait de mettre les pieds...

Au début les personnes qu'il croisait, majoritairement des femmes, ne lui adressait qu'un regard surpris. Ayu n'y faisait même pas attention, il n'était pas là pour socialiser mais bien pour se promener mais une fois la surprise passée certaines des occupantes des lieux commencèrent à l'appeler, ne lui arrachant aucune réaction...

Ayu avait enfin fini par comprendre dans quel genre d'endroit il était, oh ça n'avait pas été bien sur, il n'avait qu'à écouter les promesses que les femmes lui faisait... Le genre de promesses pour lesquelles certains hommes auraient vendu foie et reins... L'esprit poussa un soupir... Étaient-elles si pauvres pour aller jusqu'à coucher avec un gamin? Car Ayu s'il n'en avait pas l'age avait le physique d'un ado quant à la mentalité...

L'esprit commençait à se lasser d'être apostrophé tout les trois mètres... Il commençait à avoir du mal à se retenir d'en balancer une à l'eau... Il eut un petit sourire en imaginant la scène... Si elles ne savaient pas nager ça serait encore plus amusant de les foutre à la flotte, il entendait presque les appels au secours et... Son fantasme fut rompu par un bruit... Il y avait quelqu'un non loin de lui... Ayu ne pouvait voir de qui il s'agissait vu que la nuit était tombé entre le moment où il avait commencé à trainer en ville et l'instant présent... Mais une chose était sure c'était quelque chose de vivant... Encore une prostitué? Mais jusqu'où allaient-elles le suivre (nan elles ne le suivent pas il est parano)

-Bon ok j'accepte mais c'est toi qui paye...

Accepter quoi? A votre avis (pour ceux qui veulent se taper Ayu c'est maintenant XD)

Invité

Moi, pour ma part, je trainouillais paisiblement sur les quais. Paisiblement : en apparence... Les mains dans les poches de mon pantalon noir, ample, à multiples poches et zippettes en métal argenté inutiles extremement bruyantes, que je chérissais tant, ces derniers temps... Moi, Shemhazaï la calme, la perfide, mais la calme, j'était tout bonnement largement, amplement, sublimement insatisfaite par ma journée. Aujourd'hui, je n'avais pas encore tué... Ca me rendait dingue de savoir que je n'avais pas réussi à exterminer Xain parce qu'il avait pris du repos... Ce sale petit ver de terre meuble... Oh, il pensait sincèrement que prendre une semaine de congé pour se reposer, se remettre d'aplomb, le sauverait de mes griffes. Mais malheureusement, il était tombé sur moi. Et moi, je ne laisses jamais tomber. Jamais.

Oh, je ne pouvais pas m'en empêcher, je ne pouvais pas lutter contre cet horrible sentiment d'insatisfaction... C'était trop dur pour mon égo surdimensionné de supporter l'humiliation de n'avoir aucune obligation et de n'avoir rien fait de ma longue et interminable journée. Dans ces cas là, je me disais que je ne faisais rien de mon existence et je me mettais à déprimmer inlassablement, jusqu'à ce que mort s'ensuive... Pas la mienne, de mort, bien sûr. Celle d'un autre... Et dès que j'avais tué, même sans inventivité, je me remettais à aller mieux. Deprimmer, ça m'énervait. Et là, c'était en train de me tomber dessus. Je ruminais ma haine, ma colère, et mon admiraton tellement fort que j'en avais l'impression que la luminosité ambiante était plus sombre.... Que quelque chose changeait parce que mon aura était devenue menaçante... J'étais un esprit, après tout, ça expliquait pas mal de choses... Mais non : si l'éclairage baissait, c'était parce qu'il faisait nuit noire, à présent et que les rares luminaires des quais ne suffisaient pas à éclairer la route.

On ne discernait que des formes, des ombres, des camarades en perdition... Des gens passablement vicieux, tordus, cassés, qui, ce soir, avaient prévu de se faire une petite péripathéticienne dans un coin ou un hôtel miteux, un viol violent et dénué de toute passion, un meutre sanguinaire qui laisseraient des marques sur les murs et dans les coeurs, jusqu'au lendemain, en tout cas, une agression inutile faite par deux hommes qui ne sauront pas se partager la somme équitablement et qui finiraient par se poinarder mutuellement... Avec la même arme qui leur aurait servi à détrousser des passants innocents... Ou deux, ou trois, ou quatre. Qui sait ce qu'il se passe dans l'ombre de la nuit, des ténèbres, lorsque tout le monde va se coucher? Au fond, tout le monde sait ce qu'il se passe dans l'ombre, sinon, pourquoi les gens iraient-ils se coucher de si bonne heure et vérifiant scrupuleusement avoir fermé la porte d'entrée et la porte de derrière? À Heaven, c'est comme ça... Et selon moi, ça n'est pas près de changer.

Ces gens-là, ces voyous, ces dealers, ces voleurs, ces violeurs, ces repris de justice, ces tueurs etces psychopathes en puissance ne valent pas mieux que moi... Car après tout, moi aussi je suis en quête d'une âme perdue que je pourrais déchirer, mutiller, anéantir, blesser, marquer, torturer, faire gémir, étrangler... Je la cherchais, tous mes capteurs en alerte, prête à lui bondir dessus à la seconde même où je l'aurais enfin débusquée... Je la cherchais encore, car la nuit venait de tomber et que la journée allait bientôt s'achever... Je n'avais plus beaucoup de temps, et je n'avais plus beaucoup de patience.... Quelque chose en moi grognait, et ce grognement me terrifiait moi-même.

Eh, mais justement, en voilà une. Alpaguée allègrement par des prostituées de bas étage, une forme assez indistincte se mouvait dans ce noir... Je m'arrêtais de marcher, jaugeant la silhouette de loin... Diagnostique : corpulence interessante... En termes plus simples : la chose avait mon gabarit. Un adolescent fugueur, en colère contre ses vilains parents qui le nourissaient, le logeaient et l'aimaient de toute leurs forces? Probablement... Ou alors un drogué venu chercher sa dose.

- Bon, okey, j'accepte, mais c'est toi qui paye... qu'il murmura.

Une voix d'homme. Bon, si je fermais les yeux, probablement que je pourrais imaginer tenir le corps froid et sans vie de ce lâcheur de Xain. La grande question, c'était : me parlait-il à moi? Ou à une autre chose indistincte munie de bas résille et talons de quarante-sept (attention, j'ai bien dit quarante-sept) centimètres de haut? Je regardais autour de moi. Ou plutôt, autour de nous. Des filles, trop jeunes pour ce sale boulot, mais qui avaient perdu leur beauté en même temps que leur dignité... Je tentais ma chance.

- Et tu m'emmènes où, chéri?

Je n'avais absolument aucune expérience de drague depuis ma mort... Et, ça ne me tentais pas tant que ça de réessayer... Mais c'était probablement ma seule et unique façon de foutre quelqu'un dans un lieu vide, en ma compagnie et en celle de mon rasoir, ce soir... En songeant à ça, je ne pus m'empêcher d'effleurer du bout des doigts la poche de mon pantalon noir (que j'adorais toujours autant) et de sentir le contact du bois, en dessous du tissus. Ca me fit frissonner. Assez pour que j'ai envie qu'on se tire derrière un navire....

Ayu ne s'était pas vraiment attendu à une réponse, il se tourna lentement dans la direction d'où venait la voix... Cette personne avait quelque chose de différent des autres filles qui l'avaient abordé depuis le début, je veux dire par là qu'elle n'avait rien du style exhibitionniste, mais ça Ayu s'en moquait, il s'ennuyait et quelqu'un venait de répondre à son invitation à se divertir même si l'esprit ne savait pas encore comment ce "divertissement" allait tourner.

L'esprit grimaça au mot "chéri"... Comme s'il avait une tête à se faire appeler ainsi... Il n'y avait qu'une seule autre personne qui osait le faire sans craintes, mais là n'est pas le sujet, il ignora l'envie de frapper qui l'avait saisi et répondit comme si de rien n'était:

-Où tu veux tant que c'est toi qui paye...

En clair démerde toi... Il n'était déjà pas fichu de savoir quoi faire de sa soirée c'était pas pour savoir dans quel genre d'endroit aller. Quoique à y réfléchir il n'aurait pas dit non à un endroit luxueux avec plein de nourriture... Et de l'alcool... Cela faisait tellement longtemps qu'il n'en avait pas bu... Mais quel genre d'endroit en ville pouvait proposer tout ça? Aucun... Quoique l'emmener au QG de la résistance pourrait être amusant... Et surtout ça choquerait cette bande de bien pensant qui se prenaient pour des justiciers... Ça serait encore plus marrant que de jeter des cailloux sur les gens au cimetière (hem oubliez ça)

-En fait je sais où t'emmener...

Continua-il sans préciser le fond de sa pensée... Trop la flemme, ou bien attendait-il d'elle qu'elle devine où il voulait en venir.

A aucun moment Ayu ne se demanda pourquoi cette fille avait accepté son invitation fantaisiste... Il ne lui était pas venu une seule seconde à l'esprit que les filles qui se vendaient ici n'iraient certainement pas dépenser un argent gagné au détriment de leur fierté pour passer une nuit avec un gamin de quinze ans. Il n'y avait pour ainsi dire pas réfléchit et attendait patiemment que l'autre réagisse afin de peut-être le divertir...

-Et c'est quoi ton nom fillette?

Juste pour savoir...

Invité

À bien y réflechir, j'aurais bien joué un rôle, ce soir... Ca m'aurait changé de toutes ces conneries habituelles de combats, de larmes, de cris... J'adorais ces conneries, mais le changement me plaisait bien aussi. Cette fois, je me serais appelé Mary, une jeune adolescente maltraitée par ses parents depuis sa naissance, j'aurais été mise à la rue par mes tortionnaires de parents. Bien sûr, j'aurais été une grosse niaise, et comme je n'aurais pas su quoi faire, où aller, je me serais réfugiée sur les quais, à la recherche d'une âme sensible qui pourrait s'occuper de moi, en échange de moi et de mon pauvre petit corps meurtri... Oh oui, ce serait beau... Tellement beau... Il pourrait peut-être même y croire.

Mais je ne me faisais pas d'illusions, parce qu'autant, il pouvait y croire, autant l'histoire était belle, autant, je serais incapable de rester sérieuse en jouant ce rôle.... Pendant que je me trémousserais, mettant ma poitrine en valeur, je serais obligatoirement prise d'un terrible fou rire... J'étais sûre que je ne tiendrais pas... Quelques minutes peut-être... Mais pas beaucoup plus. Donc, pas le rôle de l'adolescente.

Il me restait par conséquent, deux rôles. Celui de la junkie venue chercher sa dose et qui lui aurait répondu parce qu'elle était complètement défoncée, mais ça ne collait pas parce qu'il se tirerait en courrant au plus vite, ou alors, le rôle de la prostituée. Autre problème : je ne ressemblais pas tant que ça à une prostituée.

Mon pantalon noir, était ample et cachait mes formes, la ceinture que je portais pour le retenir (car, il était trop grand de trois ou quatre tailles) était loin d'être sexy. En cuir, elle semblait avoir de l'âge car elle était toute frippée, assez petite, sans grande valeur... J'avais juste mon corsage, qui pouvait passer comme un accesore de prostitution. Il mettait assez exagérément ma poitrine en valeur et avait de l'âge, aussi. Je pouvais peut-être me faire passer pour une sadomaso qui cacherait un fouet dans son sac à main... Bon, je n'avais pas de sac à main, mais pourquoi pas.

Je continuais de songer, ignorant sa première phrase, calculant mes chances de le délester de quelques litres de sang, me trouvant une histoire, un passé, une excuse... Je pourrais tout de même utiliser l'histoire de l'adolescente et celle de la junkie pour faire celle de la prostituée, s'il posait des questions. Je n'avais qu'à faire comme ça, et si jamais je ne m'en sortais plus dans mes mensonges, mon grand ami le rasoir viendrait, volerait à mon secours et me délivrerait du mal et le tentation... Amen.

- Alons y, alors.

Je lui avais parlé avec une douceur, une sensualité, presque un plaisir ! que j'ignorais pouvoir avoir en moi... Je lui avais même lâché un gentil sourire. Un sourire sincère et engageant. À s'en taper la tête contre les murs : je tenais vraiment quelque chose de la prostituée de luxe... Je m'igmaginais en train de me fracasser le crâne sur le mur à côté de nous quand j'eux l'idée de faire quelque chose. Ca me révulsait, ça me répugnait, je n'avais qu'une terrible envie : vomir, mais je le fis quand même : je le touchais.

Le contact entre sa peau et la mienne, je ne sais pas s'il ressentit la même chose que moi, ou s'il le trouva agréable, mais moi, je crus que j'allais lui vomir dessus. Ca me faisait la même chose qu'avec Seth, au début de notre amitié... Je lui avais sauvé la vie une fois, en le rattrapant de justesse alors qu'il allait gentillement se casser la gueule du haut d'un immeuble, et résultat, je l'avais presque lâché de déplaisir. C'aurait été con. Douze étages...Maintenant, ça allait, mais avant... Urk.

Le fait était que le toucher, ça me donnait des nausées... Ce gamin de pacotille... Je retirais ma main en essayant de camoufler mon dégoût derrière des gestes lents et assurés et un sourire toujours aussi provocateur. Il me demanda mon nom...

- Je... Shemhazaï. Enchantée, et vous?

Le vous... Venant d'une pute c'était rare. C'était peut-être une erreur que de l'avoir dit. Mais trop tard. C'était sorti, à lui de voir s'il avait une once de jugeaute ou non...

Le cerveau de Ayu fonctionnait à plein régime. Il se voyait entrer dans le QG avec cette fille qui n'avait à première vue aucun lien avec les résistants. Ils traverseraient le couloir, tomberait surement sur quelques membres qui le regarderait la bouche bée avant de courir jusqu'au bureau de leur chef. Celui-ci soupirerait mais il ne dirait rien, car il savait que si Ayu était un horrible poison il savait aussi se rendre utile, très utile pour peu que l'on arrive à le pousser dans la bonne direction...

Et donc ce soir encore Ayu s'amuserait au dépens de quelqu'un d'autre, bien que cette fois c'était plutôt gentil comme amusement comparé à ce qu'il pouvait faire. Alors qu'il réfléchissait à tout ça la demoiselle réagissait enfin à ce qu'il avait dit et... Osait le toucher. Bien que son visage était inexpressif ont pouvait voir une once de colère dans les yeux de l'esprit... Il n'aimait toujours pas le contact physique avec les étrangers... Par chance il n'en était plus comme de son vivant à faire exploser les membres des personnes ayant eut l'audace de commettre un tel acte...

-Si tu m'touche faut passer à la caisse après...

Simple avertissement pas vraiment sérieux, d'ailleurs il l'avait dit si bas qu'il n'était même pas sur qu'elle l'ait entendu... A présent elle répondait à sa question en se présentant et chose toute naturelle lors d'une rencontre lui demandait également son nom... Il fallut encore quelques secondes de réflexions pour se décider si oui ou non il répondait... C'est qu'il aimait pas vraiment ça...

-Ayu Horrow, inutile de le retenir, la plupart des gens ne me supportent pas assez pour avoir envie de me revoir...

Autant être honnête puisque de toutes façons elle ne tarderait pas à cerner le tempérament de l'énergumène qu'elle aurait mieux fait de ne pas interpeller.

-Puisque les présentations sont faites autant nous en aller, cet endroit ne me plait pas...

Et sans vérifier si elle suivait il se mit en route. Sortir des quais fut très facile, les prostitués ne l'interpellait plus, traverser les rues de Heaven fut tout aussi facile. La plupart des gens étaient enfermés chez eux et ceux qui n'étaient pas tapis dans leur nid avaient bien autre chose à faire que de trainer dans les rues qui donnaient sur le QG.

Au final les quais n'étaient pas éloignés de leur point de chute. Ayu s'arrêta devant l'entrée principale du bâtiment, arrivé devant la première porte passa son badge puis passa la seconde grâce à la reconnaissance digitale.

Ainsi qu'il l'avait prévu il y avait plusieurs membres dans le bâtiment. Il y avait même une secrétaire qui haussa les sourcils jusqu'à ce que ceux ci disparaissent derrière son épaisse frange rousse. Ayu leur adressa un grand sourire avant de leur lancer sur un ton ironique:

-Faites comme si j'étais pas là... Vous ne voudriez pas que j'aille balancer que vous faites semblant de travailler n'est-ce pas?

C'était plus une menace qu'une demande bien sur, car ils savaient que Ayu n'hésiterait pas à se venger et s'ils s'en sortaient avec une simple dénonciation ils auraient bien de la chance. L'esprit continua son chemin jusqu'à une porte. Sur cette porte se trouvait une pancarte avec le nom d'un employé quelconque. Ayu avait décidé depuis bien longtemps que ce bureau serait le sien, aussi quand il entra il n'y trouva rien d'autre que son bordel habituel...

[Je te laisse continuer au QG]

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