Une arrivée fracassante...[11/10/09] [PV Lukia et Lau]

Engoncé dans sa vieille camionnette, Aleyfalen voyait s’approcher la ville d’Heaven avec un grand soulagement. En effet, pour quelqu’un d’aussi grand, conduire pouvait vite devenir très pénible, les constructeurs prévoyant peu ou pas de véhicules à la mesure des gens dépassant deux mètres. Il ralentit graduellement et prit le temps d’observer le paysage géométrique et harmonieux de la cité, moderne, plutôt belle à regarder, même pour un campagnard. La limitation descendit à cinquante à l’heure. Il s’adapta à l’allure, grimaçant à cause des brûlures musculaires que lui infligeaient ses jambes emprisonnées.
La pluie tombait faiblement sur le pare-brise depuis quelques minutes déjà. Etrangement, il semblait à Al que le temps était radieux à son arrivée…Un temps aussi changeant ne se rencontrait donc pas qu’en montagne…

Il n’eut pas vraiment l’occasion de se poser d’avantage de questions sur la météo.

La seule qui lui parvint dans la seconde qui suivit fut la suivante :

Pourquoi est ce que je suis la tête en bas ?

La seule réponse qu’il obtint fut un fracas affreux tandis que la camionnette exécutait une série de tonneaux spectaculaires. Lorsqu’elle s’immobilisa enfin, éventrée et déchiquetée, les roues continuèrent de tourner quelques instants avant que l’élan ne soit dissipé. Un long moment, le bruit de la pluie fut le seul son audible dans les environs.
Quand Al reprit connaissance, il sut que son côté gauche avait copieusement dégusté de la tôle. Il tenta de bouger, coincé qu’il était dans un habitacle écrasé. Miraculeusement, ses jambes, à part quelques vilaines coupures, n’étaient pas cassées. Son bras droit lui obéit aussi mais le gauche, restant presque inerte, éveilla à lui seul la douleur de son corps entier.
Il hurla jusqu’à ce que sa gorge finisse par lui faire mal tandis que des larmes de souffrance se mêlaient au sang qui lui couvrait le visage.

_Va fa Napoli maledetta città !!!! Pas question de mourir aussi connement !!! Hurla t-il de nouveau.

Utilisant toute la rage que son corps pouvait lui donner, il trancha la ceinture en deux endroits avec son coutelas (toujours attaché à son côté) et s’extirpa de la carlingue fumante en grognant. Il lui fallut au moins cinq minutes pour se sortir d’affaire. Par réflexe, il s’éloigna le plus possible de la carcasse en boitillant puis s’affala sur le dos. Dans un premier temps, il put s’ausculter sommairement et découvrit qu’il s’était fêlé au moins deux côtes et qu’il avait quelques morceaux de carrosserie dans le flanc et le biceps. Une belle collision avait fait éclater la peau de son crâne. Mis à part ça et quelques égratignures, il s’en sortait très bien. Non,….en fait il était carrément le type le plus verni de la planète. Survivre à un choc pareil dans un tacot qui n’avait même pas un airbag….Ca relevait du miracle.

_Mais punaise…Qu’est ce qui s’est passé ?....Fit-il dans un souffle.

Et là il vit. La cité. Telle qu’elle était depuis bien longtemps. La route, devenue inutile pour entrer à Heaven, n’avait pas été rénovée depuis on ne sait quel incident qui l’avait laissée complètement défoncée…Al n’avait fait que foncer tête baissée dans des gravats….Sans rien voir de ce paysage apocalyptique avant maintenant.

_A peine entré, cette foutue ville essaie déjà de me faire la peau. Marmonna t-il avec un sourire crispé.

Il resta allongé au sol, essayant de ne pas paniquer. Bon bon bon….Le coin était tout sauf net…magnifique…Ce n’était certes pas la première fois qu’il se retrouvait dans ce genre de situation. Le problème c’est que ça n’avait encore jamais été à pareille échelle…
La première chose qui lui vint à l’esprit fut de se mettre à l’abri. Malheureusement, son flanc décida qu’il était très bien là où il était.
Après un vote interne, il prit donc la décision de faire une pause.

Pour ne pas changer de d'habitude Lukia était encore une fois à l'extérieur. Cette fois-ci en revanche et au contraire de mes autres posts je ne vous conterais pas quelle connerie il avait imaginée cette fois ou à quel point il était en retard après avoir trainé des heures pour une chose insignifiante mais comment il arriva dans la rue ou se trouvait le préfabriqué qui abritait le bureau du logement, endroit où il était sensé revenir après une heure passée au parc selon le règlement établit par sa baby-sitter bourreau d'enfant officielle.

Le jeune démon se trouvait donc dans ladite rue quand un fracas de tôle vint briser le silence relatif de la ville. Le gamin sursauta avant de se retourner pour voir qu'est-ce qui pouvait faire un bruit pareil... Il s'était retourné juste à temps pour voir une camionette qui quittait la route pour être projetée dans le décor. Le gamin resta figé tellement il ne s'était pas attendu à ça... Il réagit cependant très vite... Si camionette il y avait, conducteur il y avait aussi et vu la tronche du véhicule son conducteur devait être dans un sale état, peut-être même mort...

Lukia ne s'attarda pas plus prêt du tas de ferraille et se remit en route vers sa destination initiale. Il n'était plus très loin mais il se mit à courir bien que si la personne qui conduisait était effectivement morte elle ne risquait pas d'aller loin mais si elle était vivante il fallait faire vite car elle ne le resterait peut-être pas très longtemps.

Le préfabriqué était en vue. Lukia poussa la porte puis, oubliant les règles d'usage telles que ne pas mettre de la boue partout (je rappelle qu'il pleut) ne pas crier, ne pas déranger les clients et se montrer discret qui auraient put ou pas être établies et qui en général étaient naturellement appliquées, se précipita vers Lauranna, tirant sur sa manche pour attirer son attention tout en ignorant le client dont elle s'occupait et lui coupant la parole par la même occasion, il balança d'une traite:

-Y a quelqu'un de mort là dehors... Faut l'aider...

Oui bon on excuse le manque de précision, l'essentiel était là après tout... Le gamin n'attendant pas spécialement de réponse alla finalement s'assoir un peu plus loin... Il ne s'était pas rendu compte à quel point il était essoufflé et avait chaud à faire la course contre la pluie qui tombe... Remarquant alors à quel point son petit numéro avait pu faire sensation il baissa le regard, murmurant un vague "désolé"...

"Oui, monsieur, je comprends bien votre problème, mais je ne peux rien faire!"

Avec patience et diplomatie, Lauranna essayait d'expliquer au plaignant que non, il n'y avait pas de logement libre assez grand pour toute sa famille, ET avec l'électricité... Surtout que l'homme avait la chance de vivre près de l'hôpital, qui fournissait entre autre divers services... Donc les plaintes, hein...

"Je ne crois pas que vous comprenez le problème, non! Je vous dit que..."

La porte s'ouvrit à la volée, faisant sursauter l'homme, et laissa passage à un Lukia échevelé et en sueur, visiblement affolé. L'enfant se précipita vers elle, sans prêter attention à l'homme.

"-Y a quelqu'un de mort là dehors...Faut l'aider..."

Hein? Qu'est-ce que c'était que cette histoire?

"Dis donc gamin, on t'as jamais dit de ne pas interrompre les adultes?! Je vous ai demandé de me changer de logement!"

Et le bébé qui commence à pleurer... Bien... Génial... Bon parer au plus pressé.

*Mélodie?*

*J'suis déjà sur place! Le conducteur est blessé, mais il est vivant, il se situe à 200 metres environs!*

Bien, maintenant... Lauranna attrapa la trousse de premier soins dans son sac (vous savez, un peu de sparadraps, alcool à 90°, et trucs du genre!), et la tendit à Lukia.

"Lukia, calme toi. Tiens moi ça une minute, tu veux?. Monsieur, poursuivit-elle en se relevant, et en allant chercher son fils, je suis désolée, mais je dois vous demander de sortir. Je ne peux pas vous laisser seul ici."

"Pardon?! Non mais vous vous moquez de moi?"

Bon d'accord... La jeune femme prit son bâton, la route étant encore plutôt accidentée, attrappa le bras du plaignant, et le traina dehors, sans autre forme de procès, avant de fermer (laissant Lukia sortir juste à temps pour ne pas se trouver coincé à l'intérieur) à clef, et de se diriger, Lyriel contre la poitrine, le bâton dans la main, la trousse à pharmacie, reprise au bout de chou, dans l'autre, et on se dirige vers le lieu où doit se trouver l'homme.

"Monsieur? Vous allez bien?"

D'accord, il est au minimum à 50 mètres, allongé par terre, mais bon... Il respire, vu qu'il y a un mouvement d'air à son niveau.

"Tu vois Lukia, il est pas mort!"

Rassurer le gosse. Important, ça...

Alertes, les sens d'Al l'inondèrent de messages nerveux contradictoires (fuir,se cacher, attaquer) lorsqu'une voix de jeune fille lui parvint d'un peu plus loin. Faisant d'abord en sorte de ne pas montrer qu'il était encore capable d'agir, il pivota mollement sur son côté déchiré, grimaça, puis chercha du regard l'émettrice de ce son à la fois rassurant et effrayant.

N'étant pas né de la dernière pluie, Al avait conscience de sa tendance à baisser sa garde devant les femmes (qui selon son jugement propres étaient des créatures quasi obligatoirement bénéfiques). Mais dans un trou à rat pareil, n'importe quelle chose doté de métamorphisme pouvait en imiter l'aspect. De même, une femme, perdue dans un environnement aussi hostile, risquait fort de devenir aussi dangereuse que possible pour survivre.
Instinctivement, l'homme gigantesque se doutait qu'il n'était pas aussi facile de sortir de cet endroit, auquel cas soit l'accès aurait été barré, soit les autorités auraient quelque peu rénové les lieux. De toute façon, il semblait clair que très peu de gens connaissaient l'existence de cette ville.

_Ben bravo tu viens de te faire une trouille monstre tout seul mon gros.... Marmonna t-il entre ses dents.

Essayant d'ignorer les élancements ignobles de son flanc, il prit le parti d'appeler la jeune fille pour mieux la repérer (depuis l'endroit où il se trouvait, un surplomb l'empêchait de voir ce qui était en haut de lui).

_Je suis vivant mais c'est pas vraiment la grande forme. Lança t-il. Où êtes vous?...

Voilà...La perche était tendue. Après, ami/ennemi...Il verrait bien...Mais franchement, si pour une fois il pouvait avoir une peu de chance, ce ne serait vraiment pas du luxe...
Il se mit sur son bras valide, la tête comme une pastèque, et serra contre lui son coutelas, priant de tout son cœur ne pas avoir à s'en servir.

Il repensa à Effie, puis de fil en aiguille à Lua et à Sîn. Il ne pouvait décemment pas mourir comme ça.Il avait trop de responsabilités.
Sans qu'il n'en ai conscience, il prit un air sauvage, qui laissait transparaître une certaine rage de vivre:
Non,Aleyfalen Sagimoore ne mourrait pas aujourd'hui.

Lauranna réprima un sourire à la remarque défensive de Lukia. Un mort qui fait semblant de pas l'etre... Elle aurait ptet pas du le laisser regarder l'étrange noel de Mr Jack à la télé... Même si le gamin n'était plus le trouillard d'il y a un an, il avait toujours une imagination délirante... La phrase du blessé confirma cependant les dire de l'aveugle, au grand dame de Lukia qui en laissa échapper un gros mot.

"Langage, jeune homme... Les garçons pas poli, on leur lave la bouche au savon!"

Trop tard, le gosse avait déjà disparu aux coté du blessé. Mais Lauranna ne doutait pas qu'il ait entendu la phrase. A son tour, elle descendit le surplomb, plus doucement que Lukia cependant. Se casser la figure n'aiderait pas le blessé. Elle le rejoignit donc une minute ou deux plus tard, souriant de le "voir" un peu éloigné de l'homme. Homme qui, si elle ne se trompait as, se méfiait. Lukia avait peut-être raison de rester éloigné.

"On ne vous fera aucun mal, vous savez?"

Oui, bon c'était bateau, mais bon, hein?! La jeune femme posa son bâton, et s'assit sur ses talons, juste à coté de l'homme.

"Vous pouvez marcher? J'ai pris la trousse de secours, mais ce serait plus simple de vous soigner au centre... Il y a le chauffage, au moins..."

Et ce serait mieux pour Liryel, même si le bébé ne semblait pas sentir le froid, et faisait des bulles de salives, indifférent au reste... La jeune femme prenait garde à ne pas faire de geste pouvant être menaçant, au cas où. Mais bon si elle avait été prise au centre, c'était bien parce qu'elle avait l'air peu dangereuse, et assez rassurante... D'un autre coté, les trois ou quatre idiots qui avaient voulu la frapper s'étaient vite rendus compte que non, elle n'était pas inoffensive... Mais bon... C'était une autre histoire...

[si encore trop court, j'éditerai ce soir avec + de détails, mais la trame est là...]

Quand il entendit le gamin lui demander si il allait mourir, Aleyfalen sourit avec lassitude.
D’après ce que pouvait laisser supposer la voix, la pertinence de la question et l’aspect du gamin qui l ‘avait posée, il comprit qu’il n’était pas vraiment en danger de mort. Quoique, à bien y réfléchir, les doppleganger soient très bien capables de faire pareil. (rooooh mais tu vas cesser de faire ta mémé parano ?!)
L’apparition, peu de temps après, de son accompagnatrice, très jeune, l’air pourtant mature, apaisa néanmoins ses dernières craintes, en même temps que la vision du nourrisson qu’elle avait contre elle. Il aurait été attendri si la douleur n’avait été si forte.
Quelques secondes après, la proposition d’abri qu’il reçut fut accueillie avec joie. Or, il ne savait pas si il était capable de tenir debout longtemps. Pour arranger le tout, aucun des membres de ce trio inattendu ne pourrait soutenir ses cent soixante kilos…Néanmoins s’ils avaient accouru si vite après l’accident, c’était que l’endroit d’où ils venaient ne devait pas être bien loin. Optimiste, il tenta de s’asseoir en jurant à mi-voix dans sa langue natale. Il s’accroupit dans un mouvement rapide mais maladroit. Celui-ci contracta les muscles malmenés de son buste. La souffrance lui fit révulser les yeux. Il posa alors un genou à terre, en sueur.

_Attendez…Attendez…Murmura t-il à la jeune femme, les yeux clos.

Il prit le temps de reprendre son souffle emporté qui soulevait ses côtes avec une fréquence paniquée, ce qui était bien la dernière chose dont il avait besoin. Du sang lui coula dans l’œil mais il l’ôta avec irritation. Une fureur sourde le prit. Il ne resterait pas sur le carreau. Ah ça non ! Pas à cause d’une voiture à la con !
Avec un grognement enragé, il reprit appui et se remit sur ses jambes. Il se redressa le plus qu’il put sans se faire mal puis laissa échapper un long soupir saccadé, frémissant.

_Si vous pouviez juste…Immobiliser les chairs je…Ca irait peut être mieux. S'il vous plaît...

Quel idiot…Il avait du ouvrir ses blessures plus encore qu’elles ne l’étaient auparavant par peur d’être jugé comme un homme lâche et geignard…Enfin, il savait déjà depuis un moment que l’honneur des Sagimoore faisait leur perte depuis des générations. Maintenant, mieux valait garder contenance, même si les larmes se faisaient pressantes. Il serra de nouveau le manche du coutelas et serra les dents.

Euh... C'était très prudent, de se lever comme ça? Pas que, mais bon, le zozo là, il était blessé, non? Lauranna sentait le sang... Et le géant vacillait. Par réflexe, elle tendit la main, mais savait déjà son geste inutile. Pas comme si elle pouvait l'aider beaucoup, mais bon...

Si vous pouviez juste…Immobiliser les chairs je…Ca irait peut être mieux. S'il vous plaît...

Euh... Ouais, bon, on allait tenter... Et Melo qui était elle ne savait où, injoignable!

"Lukia, tu peux me dire où il est blessé?"

"Partout! Il saigne partout c'est dégueulace..."

D'accord... La jeune femme réprima un soupir, avant de reprendre.

"Mais encore?"

"La tête, le ventre sur le coté, la jambe, le bras..."

Ah, en effet, bon...

"Je vois... Lukia, sors moi une bande, s'il te plait!"

La jeune femme s'approcha de l'homme,lui tendant sans façon son bâton d'une manière de dire "tient moi ça", et fouilla dans sa poche de manteau. Elle en resortit un portable, qu'elle coinça sous son menton, attrappa la bande entorse fournie par Lukia, et... arracha le morceau de métal du flanc ou il était encore planté...

"Désolée... Allo, l'hopital? Ici le centre d'accueil de Heaven, il y a eu un accident et on a un blessé... Nan, j'peux pas le transporter, j'ai pas de véhicule... Et je ne m'approcherai pas de celui du blessé même pour cinq milliards!... Très bien merci..."

Tout e ayant sa conversation téléphonique, la jeune femme banda... grossièrement le torse de l'homme, assistée par Lukia (pas franchement ravi de devoir s'approcher de l'homme et continuant ses commentaires à mi voix), avant de fermer d'un noeud...

"Voilà... Pas du grand art, mais bon... Un docteur devrait arriver d'ici cinq minutes..."

(m'enfin mais....T'as pas honte vilaine sadique? ^^)


Aleyfalen, put y réfléchir qqs instants plus tard mais à son souvenir, si l'on mettait de côté sa naissance, sa chute d'un pin de 30 mètres, le jour où son épouse (alors bonne amie) lui avait fichu la main au panier par surprise et la fois où il avait vu la petite jouer avec un couteau à viande affuté, il n'avait jamais gueulé aussi fort.

_SANTA MARIAAAAAAAAA !!!!!!!

Il ulula comme un saint Bernard à l'agonie quelques secondes puis lâcha, un peu compulsivement.

_Ca y est! Ca y est bordel!! J'ai un trou! J'ai un TROU dans le BIDE!!!!

Sur cette phrase hautement juste et poétique, il éclata d'un rire tonitruant, parfaitement dément, et vacilla fortement sur les deux colonnes qui lui servaient de jambes. Pour autant, il ne se laissa pas tomber au sol car il savait pertinemment qu'il ne se remettrait pas debout une seconde fois.
En marmonnant des jurons peu retranscriptibles devant un public bien pensant, il regarda sa tortio....Sa bienfaitrice et lui afficha un sourire mou du type "j'en ai vu d'autres"

Tandis qu'il se préparait à glousser de nouveau comme une pintade, cette scène charmante fut interrompue par une première explosion, bientôt suivie d'une seconde, largement plus puissante. La voiture décolla du sol sur cinq bons mètres et retomba sur les gravats, en miettes.
Une pluie de morceaux de métal, de plastique et de plexiglas brûlants s'abattit sur eux.
Un peu confus, Al eut le réflexe viscéral de se mettre devant ce qui était plus petit.

Ayant mystérieusement recouvré ses esprits, il regarda, horrifié, si le bébé était intact, ce qui s'avéra être le cas. Il souffla comme une locomotive, encore plus amoché qu'avant.
Il prit conscience que si sa sœur était ici, elle était en grand danger (sic) et qu'il ne pouvait pas perdre de temps à faire sa jeune en fille en fleur coupée au doigt par une enveloppe.

_ On y va, vite. Grogna t-il.

Joignant le geste à la parole, il commença à s'éloigner, le coeur battant la chamade. Terrifié.

Il en a un beau vocabulaire tient... Un trou dans le bide?

"Vous préfériez y avoir un morceau de ferraille?"

Et Lukia qui en rajoutait... Lauranna le gratifia d'ailleurs d'un regard "et c'est toi qui dit ça?" un peu blasé, tout en terminant son pansement et en fredonnant une berseuse pour Lyriel qui commençait à hoqueter... Faut dire qu'un hurlement dans les oreilles y a mieux pour le bien être...

Et il y a aussi mieux qu'une explosion... Même si sur le coup, Lauranna sursauta, et sa main se crispa sur son bâton, prête à contrer une attaque quelconque... Oui, vivre à Heaven pouvait rendre limite parano... Oh, des trucs qui tombent du ciel... Et... Le blessé qui se met devant en protection... Ben bravo... Enfin bon, il pouvait pas savoir que Lauranna comme Lukia avaient largement les moyens de se défendre... Comme la vague de chaleur qui dévia certain débris, ou le bâton de Lauranna qui para deux morceaux de carrosserie plus gros que les autres...

Cependant, l'idée de rentrer était excellente, et ce n'est pas Liryel qui dirait le contraire, l'enfant pleurant maintenant franchement, effrayé par les bruits.

"On rentre aussi, oui Lukia... Tiens, d'ailleurs, tu veux bien nous devancer pour ouvrir la porte?"

Occuper l'aîné des deux enfants semblait une bonne idée, tandis qu'elle berçait le plus jeune d'un bras en fredonnant sa berceuse favorite, restant aux cotés de l'homme pour l'aider si besoin. Elle avait même rangé son baton dans sa ceinture, pour libérer l'autre main, au cas ou elle devrait l'aider.

Doucement, les trois hommes et la jeune femme retournaient au préfabriqué. Lauranna avait régulièrement accueilli des gens, mais celui là il remportait la palme de l'originalité!