Les simples pensées engendrent de simples rencontres [John Novack Jr.] [12/03]

J’ai écrasé ma clope contre la semelle de ma botte. Fumer c’est interdit dans les églises. Je suis pas spécialement croyant et tout -pas du tout en fait- mais je fais pas dans la provocation non plus. Puis je suis rentré dans le bâtiment crasseux.
Même si je suis purement athée, j’ai rien contre le fait de me balader dans une église. Puis y’a 90 piges, j’y trainais encore tous les dimanches dans les jupons de ma mère. J’ai été un bon croyant pendant un temps. Mais bon. Quand il nous arrive trop d’emmerdes dans la vie et tout le tintouin, on finit par décider que personne devrait vous la dicter.
Bon. J’ai quand même du respect pour les pauvres poires qui croient en un truc comme Dieu. Quoique respect c’est peut-être un mot un peu fort.
D’habitude je rentre pas dans ces endroits. Là c’était des circonstances spéciales. Je devais avoir rendez-vous avec une nenette, mais comme j’étais en retard elle avait du se barrer avant que j’arrive. Du coup je me suis retrouvé seul sans rien à faire. Et puis dehors il faisait super froid, aussi je suis entré.

Une des premières choses qui surprend le plus quand on devient un loup-garou -et de mon point de vu c’est une des pires- c’est que on sent toutes les odeurs. A des kilomètres à la ronde et tout. Je vous jure. Odeurs dégueus, parfums, on sent tout. Mais bref. Expliquer ça c’est comme décrire des couleurs a un aveugle. Et ça me gonfle.
Ben les églises, ça a une odeur détestable. Les cierges, les hosties et tout -je connais pas mal de trucs sur la religion tellement on m’en a gavé quand j’étais môme- ça empeste. Et les curés qui abusent du vin de messe, c’est pas ça qui manque.

Bref, juste après que j’aie écrasé ma cigarette, y’a ce drôle de type qui est sorti. Quand je dis drôle, déjà il avait des longs cheveux blancs -plus longs que les miens- mais alors vraiment tout blanc. Des fois des types ont les cheveux plutôt gris et tout, mais lui c’était du lait qu’il avait sur le crâne. Sérieux. Et puis surtout, il sentait bizarre. Comme j’ai déjà dit, c’est comme décrire les couleurs a un aveugle. Jamais j’avais senti un truc pareil. J’ai froncé les sourcils, parce que je comprenais pas trop de quoi ça venait. Il m’a lancé un regard que j’ai pas aimé. Pas du tout. C’était pas un regard méchant ou quoi -même s’il a froncé les sourcils- mais ça m’a foutu un cafard monstre. Mis mal à l’aise. Dur à expliquer. J’ai pas mis le doigt dessus tout de suite.

Je l’ai regardé sortir, les bras croisés. Puis il a fait demi-tour -il devait avoir oublié un truc- et il est descendu au sous-sol. J’en ai profité pour m’asseoir sur un banc près de l’entrée. Y’avait un peu de lumière qui filtrait par les vitraux, mais à cause de ça on pouvait plus facilement voir que la bonne était pas passée depuis longtemps. Sérieusement, c’était cradingue.
Bref. L’odeur du gars me travaillait toujours. J’ai fixé une vieille statue de la Vierge pendant que j’y réfléchissais. Toute vieille et couverte de poussière. A la regarder comme ça j’ai senti comme une présence invisible, une force derrière moi. Non, je rigole.
Et là d’un coup ça m’est revenu. Je sais pas si il faut parler d’odorat, d’instinct ou de sixième sens -il paraît que les loups ont un sixième sens ou un truc du genre- mais là j’ai su que ce type ressemblait à la bestiole qui avait manqué de me zigouiller 60 ans plus tôt. Sérieux. J’ai réfléchi trente secondes à la machinerie. Puis il est remonté.
Sans me retourné j’ai levé la main et claqué des doigts. Pas super poli, je l’avoue. Je l’ai même pas regardé et j’ai dit "T’as deux minutes, chef ? Faudrait qu’on cause."

Quand je fais le mariole, j'appelle les gens des chefs. Ou des princes. C’est une façon de pas m’emmerder ni rien. Je me suis rendu compte que j’avais pas été trop chaleureux et tout, alors que ça m’aurait arrangé qu’il vienne s’asseoir. Aussi j’ai ajouté "Histoire de loups" histoire de lui faire comprendre. Subtil, quoi...
Je sais pas si les loup-garous ça a quelque chose à voir avec Dieu et tout. Parce que l’homme est mortel et pas le loup-garou. Genre je violerais les lois de Dieu ou quoi. Je sais pas. Mais si c’est ça, tant qu’un éclair m’aura pas grillé sur place, je continuerais à penser qu’il existe pas.

[C'est court et en retard... manque d'inspi, désolé T.T]

J’avoue, j’étais pas trop d’humeur à faire le mariole avec ce type en face de moi. Enfin si, mais je le sentais mal, sur ce coup-là. Y’a des types, faut pas trop les énerver.
Le tout était de la jouer finaud. Mais ça, vraiment, non. J’étais pas vraiment le genre de gars qui allait lâcher au premier venu "Alors comme ça toi aussi t’es un loup-garou ?". Si je faisais ce genre de conneries, je me serais retrouvé sur un bucher depuis longtemps. Mais bon, la subtilité et moi ça fait deux. Aussi j’ai dit "T’as été mordu, toi aussi... nan ?"
Je savais qu’il comprendrait, étant donné que le seul moyen de devenir comme ça c’était de se faire mordre.
Après tout, quel taré voudrait faire un gosse qui choperait des puces dès qu’il foutrait un pas dehors. C’est ce qui me casse le plus les pieds là-dedans -l’immortalité, franchement, c’est pas mal- les puces. Ça rate jamais. Je vous jure. A chaque fois j’en ramène des tas.

Bref. De plus près, j’ai vu qu’il avait une tronche de môme. Pas plus de vingt ans, j’aurais dit. Mais ce genre de trucs ça veut rien dire. Il pouvait en avoir vingt comme cent.
A sa façon de froncer les sourcils j’ai vu aussi qu’il se méfiait. Un bon point. On fait pas long feu dans ce bled pourri si on fait confiance au premier péquenot. Honnêtement je flippais. Sérieusement. Si ce type était vraiment comme moi, je veux dire, je ferais quoi ensuite ? Je veux dire, c’est pas comme si on était de la même famille ou quoi, qu’on devait tout d’un coup se serrer les coudes et tout.
Je suis quand même parti du principe que c’était qu’un môme et que je devais lui foutre une peur bleue. Enfin pas vraiment une peur bleue au point d’en faire une crise, mais au moins l’impressionner un peu. Aussi j’ai tendu la main en disant "Au fait moi c’est John"
"John Novack" j’ai ajouté juste après. J’ai laissé passer le Junior. Trop ringard. Après les gens m’appellent plus que comme ça. Junior. Aussi je laisse tout le temps tomber.

Y’avait pas grand-monde dans l’église. Parfois je passe devant mais j’y vois jamais personne. Je me demande ce qu’ils foutent dans le sous-sol. Déjà que le rez-de-chaussée est pas super clean, j’aimerais pas voir la tronche d’en bas.
Bref, comme j’ai dit, il avait une tronche de gamin à peine pubère et tout. Pas une tête genre premier de la classe mais vous voyez le genre. Pas super bien bâti. Mais beau gosse, plus dans le genre de la froide beauté et tout. Un peu comme dans les films. Pas dégeu, donc. Enfin pour une gonzesse, s’entend, hein.
J’ai tourné la tête quand un couple est entré dans l’église. Faire sa prière sans doute. Si on devait avoir une discussion, fallait le faire à voix basse. Ou mettre les voiles. Mais je me sentais pas trop de bouger -même si j’aurais pas craché sur un peu de chauffage. Ouah, la vieille avait des diams presque à tous les doigts. De quoi me la couler douce pendant des mois avec ça.
Quand j’y pense, je dois être le type le plus obnubilé par le pognon de toute cette foutue planète. C’est horrible l’effet que ça me fait.
Bon.
M’enfin quand même. Il avait pas une tête de mendiant, mais pas loin. J’avais presque envie de le plaindre un peu, le pauvre. Avec sa tête de chien battu et tout. Il faisait pas vraiment une tête de chien battu, mais bon, il pétait pas le feu et sa se voyait. J’ai préféré attendre qu’il dise un truc -n’importe quoi- avant de lui proposer des plans. Au cas où. Non pas que j’aurais des remords à arnaquer ma propre espèce, mais si je peux, je préfère plumer ceux qui rendent pas les coups...

[Disons que mon post n'est pas super non plus...]

Il y avait un silence lourd qui pesait sur toute l'église et c'était bien embarrassant. Ça devait bien être le premier silence que Denzel n'aimait pas. Il y avait une sorte de tension entre lui et l'homme... et c'était sûrement lui qui l'avait créé. Il ne lui faisait pas confiance et en plus, cet homme semblait bizarre... Jusqu'alors, il n'avait pratiquement rien dis, se contentant de fixer son interlocuteur de ses yeux azurs, il ne faisait que le jauger pour l'instant. Il n'avait pas vraiment l'intention de lui répondre. En fait, son but était de répondre à sa question et de s'en aller. Il n'était pas sociable et détestait parler du fait qu'il soit un loup-garou. Cependant, quelqu'un à l'intérieur de lui n'était pas d'accord avec le "plan" que Denzel avait.

Ce que l'homme venait de dire devait bien justifier le fait qu'il soit lui aussi un loup-garou. Denzel se détendit de moitié. Cet homme pouvait toujours mentir, bien que la sensation, elle, semble dire la vérité. Il se contenta donc de croire ce qu'il venait de dire, n'ayant cependant pas vraiment l'intention de lui répondre. Cependant, Joshua était intéressé par cet homme plutôt bizarre. Il n’allait donc certainement pas laisser son frère partir ainsi sans qu’il n’ait rien dit.

— Si tu veux pas lui parler, laisse moi y aller !

Denzel ne pensa même pas au fait que l’homme près de lui n’ait pas entendu ce que son double venait de dire. Il ne voulait pas changer pour une raison qu’il ignorait. Surtout que la douleur que le changement de personnalité engendrait n’était en rien agréable. Il répondit donc immédiatement à son double.

— Non.

Denzel hésita, prenant tout d’un coup compte qu’il venait de dire ça à haute voix. Par chance, la réponse qu’il avait adressée à Joshua était la même qu’il aurait adressé à l’homme aux cheveux roux. Il hésita malgré tout à justifier sa réponse.

— C’est mon père qui s’est fait mordre.

Il n’entra pas dans les détails, comme le fait qu’il soit en fait demi-lycan. Il aurait voulu partir, mais l’homme se présenta alors ce serait la moindre des politesses de lui répondre. Denzel n’était pas impolis à ce point là non plus. Malgré tout, il savait que quand deux gens se présentaient, il était encore plus impoli de s’en aller tout de suite après. Il se sentit donc forcé de rester contre son gré, faisant sourire Joshua.

— Denzel Wolf.

— Hé, tu pourrais me présenter moi aussi, riposta Joshua.

— La ferme.

Un silence lourd revint alors sur les deux lycans. Le regard de Denzel devint glacial. Décidément, Joshua faisait exprès, comme toujours. Il faisait toujours en sorte que Denzel lui réponde à voix haute pour que la personne avec qui il parlait (et c’était plutôt rare que ça arrive) découvre son secret ou pense qu’il est fou. Joshua l’énervait vraiment, pendant un instant, il aurait aimé être tout seul dans son propre corps. Il décida de s’excuser, sachant que John pourrait penser qu’il s’adressait à lui.

— Désolé…heum…

Rien à dire là-dessus, rien à spécifier. Denzel ferma les yeux, esquissant un léger sourire embarrassé et passa sa main dans ses cheveux. Bon… qu’est-ce que cet homme allait bien pouvoir penser de lui maintenant ?

[Perso je trouve tes posts très bons ^^]


J’ai haussé un sourcil.
"Hum"
Dans le genre cintré ce type ça devait être le champion. Ou alors il entendait des voix. En même temps dans une église... Bref. A part ça j’étais plutôt rassuré. J’étais à moitié content de la réponse qu’il m’avait filée. J’aurais bien aimé en savoir un peu plus et tout -nan parce que franchement sur le sujet j’y connaissais goutte- mais bon je voyais que à moins de le presser comme une orange il cracherait pas le morceau. Dur de parler aux gens quand ils ont pas envie de vous répondre. Pour une fois que je tombais sur un type comme moi, fallait que ça soit un demeuré. Un coup à vous foutre le cafard. Y’a toujours des gens pour vous foutre le cafard.
Wolf. Wolfy. Franchement. Non, quoi. J’aurais su son nom avant, j’aurais même pas demandé si c’était un loup-garou. Franchement ça craint. Il y a des jours comme ça ou je suis content de m’appeler Junior quand je vois qu’il y a pire.

J’aurais eu pas mal d’autres questions à lui poser et tout mais je me sentais pas de le faire. Et puis sans doute qu’il m’aurait pas répondu. Mais j’ai vite fait marcher mes méninges et tout. Au final j’ai décidé qu’il devait avoir l’âge qu’il semblait avoir -genre la vingtaine. Mais dans un sens ça me renseignait sur un autre point. C’est que la malédiction d’être un loup-garou -où bénédiction, comme on veut- ça se transmet de père en fils.
Bref. J’avais une flemme monstre de réfléchir à toutes les implications que ça pourrait avoir et tout, mais je l’ai quand même à moitié fait, en mettant de coté le reste pour plus tard.
J’étais pas vraiment avancé non plus. Je veux dire, sur la question de ce que je devais faire. J’avais pas envie de me concentrer sur le pourquoi du comment de si il entendait la voix du Seigneur ou autre connerie du même genre.
Honnêtement, et c’est pas pour me vanter ou quoi, mais j’ai plutôt un bon instinct. Pas un sixième sens à proprement parler et tout, mais pas loin. Bon. Et donc je sentais qu’un truc était pas net avec ce môme. Enfin peut-être que je me trompais, mais bon...

"Moi je me suis fait mordre y’a plus de soixante piges" j’ai lâché. Je me suis affalé sur le banc. "En plein pendant la guerre". Pour vous épater un gamin, quoi de mieux, sérieusement ? D’une main j’ai ramené une mèche de cheveux derrière mon oreille, pour qu’il voie mieux mon cache-œil -au début je faisais tout pour que personne le voie, mais avec le temps j’aime assez bien. Bon, comme ça je lui montrais que j’étais pas un rigolo. Si il avait un tantinet de cervelle, il devait comprendre qu’un type qui avait survécu à la guerre et qui avait presque cent piges d’expérience, valait mieux pas se le mettre à dos.
Sérieusement, je m’adore. Ça m’a fait sourire.

"Et...." J’ai laissé plané le reste de la phrase. Avec les jeunots, un peu de suspens, c’est jamais mauvais pour le business. "Ça fait quarante ans que je suis bloqué ici". Et le grand final. J’imaginais déjà trop bien la tête décomposée du marmot. Enfin, si il me croyait, évidemment.
J’aimais pas trop dévoiler toute mon histoire comme ça -quoique là c’était vraiment la version abrégée, mais j’appréciais quand même pas spécialement- mais je pensais que ça pourrait m’aider par la suite. Je veux dire, c’est quoi le moyen le plus efficace pour gagner la confiance d’un môme ? Ben j’en sais foutre rien. Alors je me suis dit qu’un peu -mais vraiment un tout petit peu- d’honnêteté me ferait pas trop de mal.
Mine de rien j’étais déjà largement plus à l’aise. Du coin de l'œil j’ai regardé le couple de vieux se tirer.

"Et dans ton genre, hum, Denzel, ça fait longtemps que t’es là ?"

[Moi j'adore ton style de rp. C'est rare qu'on tombe sur des gens qui font des rp au "je"]

"On ne choisis pas ce qu'on est", n'est-ce pas ? Cette phrase devait bien s'attacher à Denzel, que ce soit pour le fait qu'il est loup-garou ou pour le fait qu'il ait une deuxième personnalité. Dans les deux cas, il n'avait rien choisis de tout ça. On peut aussi dire qu'on ne choisis pas son destin, mais la première phrase que j'ai écrite s'attache aussi au destin... ce n'est en fait qu'un dérivé qui vient cependant de la même source. Souvent, quand on regardait quelqu'un comme Denzel, on était bien loin de s'imaginer que ce garçon pouvait tuer qui que ce soit. On le verrait plus comme quelqu'un qui a peur du sang, une chochotte, quelque chose comme ça. Quelqu'un de sage, de réfléchis. Quelqu'un de plutôt gentil. Bon... Denzel n'était pas vraiment gentil... C'était plus un grand solitaire qui aimait seulement s'enfoncer dans de profondes pensées. De ce côté-là, on pouvait penser que le fait qu'il fuit les gens fasse de lui un loup-garou, mais détestait se battre, c'était presque impossible. Et pourtant, c'était bien vrai.

Tout ça avançait bien mal. Si Denzel n'arrêtait pas de parler à haute voix, sa deuxième personnalité serait dénoncée...

— Quoi ? Tu ne veux pas qu'il ne rencontre ? Lança Joshua en riant.

Cette fois, Denzel se retint de répondre. Ce n'était pas qu'il ne voulait pas qu'il le rencontre... En fait, oui. Mais c'était compliqué... Denzel n'aimait pas qu'on sache sa vie, qu'on le prenne en martyr ou qu'on ait pitié de lui. Tout ce qu'il demandait était qu'on le laisse tranquille.

— Alors vas-t'en. Répondit encore Joshua.

Non... ce serait impoli de quitter ainsi quelqu'un en pleine conversation. Et puis c'était quoi son problème à Joshua de commenter ainsi ses pensées ? Il devait vraiment vouloir que Denzel bavarde avec cet étranger s'il lui parlait ainsi. De toute façon, il pouvait bien s'en aller, lui poser un lapin, tiens ! Alors pourquoi ne le faisait-il pas. Il n'était quand même pas attiré par le sentiment qui naissant en lui, celui que deux loups-garous avaient en se croisant ! C'était complètement absurde... bon... ce n'était qu'un homme en fait, c'était normal qu'il finisse par parler à quelqu'un. Peut-être qu'au fond, il manquait un peu de sociabilité dans sa vie.

40 ans ? Il était si vieux que ça ? En regardant dans ses yeux, on avait l'impression qu'il l'était encore plus. Il devait avoir un moins une centaine d'année. Denzel trouvait ça bien cruel comme vie... de ne jamais pouvoir mourir. Jusqu'à maintenant, ça ne paraissait peut-être pas qu'il était immortel, mais dans plusieurs années, alors qu'il aurait peut-être trouvé l'amour de sa vie... amour qui serait peut-être humaine et qui finirait par mourir alors que Denzel, lui serait voué à vivre pour le reste de ses jours. L'immortalité est quelque chose de bien cruel... et le pire, c'est qu'on ne s'en rend compte que quand on la reçoit.

Alors qu'il s'était soudainement plongé dans une réflexion, Denzel entendit John lui posa une question. Il revint à la réalité juste à temps pour en comprendre le sens. Il se leva, tout en répondant.

— Ça ne fait qu'un an.

— Rajoute du piquant ! Allez, engage la conversation !

— Je vais aux toilettes, ça ne sera pas long.

Oui, parce qu'il avait bien des toilettes dans les églises. En entrant, il se planta devant un miroir et récita une courte incantation. Le reflet de Denzel dans le miroir se brouilla finalement pour prendre la forme de son frère, Joshua. Cette formule se transmettait dans la famille du garçon pour lui permettre de parler en face à face avec son double. C'était très utile... sauf que l'inconvénient c'est qu'il ne pouvait toujours pas le frapper... parce qu'à ce moment là, il aurait vraiment aimé pouvoir lui placer un bon coup de poing au visage.

— Tu vas la fermer ?

— Pourquoi tu dis ça ? Je t'aide c'est tout.

— Si tu veux vraiment m'aider tait toi seulement le temps que je reste ici.

— Et pourquoi tiens-tu tant à garder ça secret ?

Denzel garda le silence. Puis, un bruit retentis près des toilettes. Denzel lança quelque chose d'une langue incompréhensible qui rompa le sort puis, il fit semblant de se laver les mains alors que quelqu'un entrait dans la salle de bain.

[Ben... merci ^^]


Je l'ai suivi partir aux chiottes du coin de l'œil sans piper mot. De plus en plus bizarre, ce mec. J'ai essayé de réfléchir à ce qu'il venait de dire et tout, mais j'y suis suis pas arrivé.
A part grogner les bras croisés j'ai strictement rien fait. Le gosse me baratinait. Ou un truc dans le même genre. Aussi j'ai laissé mon œil dériver vers la petite statue miteuse de la Vierge.
"Hum"
Forcément. Si je voulais une réponse, fallait pas que je l'attende d'elle. Je me suis rogné un bout d'ongle, puis recraché juste après.

J'ai envisagé de me tirer en douce pendant que le mioche était occupé. Globalement il m'avait appris quelques trucs pas totalement inintéressants. Et franchement à moins de le presser un peu plus -ou avec violence- la conversation resterait au point mort -déjà qu'elle avançait pas super.
J'ai grogné.
Je savais que je pouvais me montrer plus persuasif. Mais bon. Pas dans une église, quand même... Nan sérieusement j'ai des principes -pas beaucoup mais quand même un peu.
Il avait pas l'air d'être le parfait croyant. Sans doute qu'il venait là pour se chercher des fringues et faire la charité. Un an. Un an c'est court. Pas assez pour prendre ses marques. Difficile de se faire sa place et plus de survivre. Surtout dans cette foutue ville.
Encore plus pour un gamin j'imagine. Ma frangine et moi on avait pu le faire quand on était encore mômes, mais on était deux et enragés -et c'était pas Heaven !
Bref. Donc il avait l'air de pas avoir un rond. Dommage pour lui, dommage pour moi. Je pourrais rien lui refiler. Autant décaniller d'ici.
J'apprécie pas spécialement les enfants à la base. Loup-garous ou pas.
J'avais le choix entre partir en douce maintenant et partir plus tard. Pas besoin d'y réfléchir à deux fois. Le môme allait rien dire de plus -une vraie pierre celui-là- et puis même. Qu'est ce que je pourrais foutre avec un gamin de 16-17 piges ? J'ai largement passé l'âge. C'est pas comme si on était devenus potes ou quoi.
Aussi j'ai juste sorti mon vieux carnet de ma poche et vite fait griffonné un mot dessus. Pas super poli de ma part, c'est vrai.

"Des affaires urgentes me réclament, aussi me vois-je obligé de partir sur le champ. Navré de n'avoir rien dit, cependant je reste disponible, dans le cas ou tu aurais besoin d'une quelconque aide.
Tu me trouveras au 23 rue Nordmann, 2e étage, appartement 6095 si l'envie te prend de me chercher.

John Novack."

J'ai relu le message deux fois, il était nickel. Je me débrouille pas mal à l'écrit. Sans rire. Une vraie dissert' quand je m'applique un peu. J'ai rajouté mon numéro de bigophone en PS.
Des affaire urgentes, cette blague. J'allais rentrer dormir ou me prendre une pinte.
Bref, j'ai laissé le mot sur le banc et je suis sorti discrétos, ni vu ni connu. Tôt ou tard je le reverrai, le môme. C'est pas comme si je croyais à des conneries comme le destin ou quoi mais bon. Bref.
Chiasserie. Le temps s'était pas réchauffé dehors. Le temps d'allumer une clope et j'ai gardé mes mains dans mes poches. Foutu temps.


[Topic clos, à moins que tu veuilles faire un dernier post. Je me suis bien marré à écrire ^^ Au plaisir de Rp de nouveau avec toi =D]