Remise sur pied

Sujet: Remise sur pied (23/03/10) Mar 23 Mar 2010 - 11:07

Sous la dureté de la lumière artificielle, la fillette semblait en bien triste état. Ses cheveux noirs avaient beau avoir été nettoyés, la blessure de qu'elle avait à la gorge les avait en partie à nouveau poissé de sang. Le bandage ne devait pas être assez serré mais les médecins ne voulaient pas risquer de l'empêcher de respirer, ils n'avaient pas pu faire autrement. La perfusion devrait compenser les pertes, les diagnostiques étaient plutôt positifs malgré les apparences. Le bandage lui faisait comme une écharpe autour de son cou trop maigre, mais il était moins impressionnant que celui qui lui entourait les cottes. Tout son avant bras gauche avait du être recousu puis bandé de la même manière, et le file de la perfusion était planté dans le droit. Elle n'avait pas donné le moindre signe d'éveil alors que les médecins l'avaient remonté dans cette chambre depuis quatre heures. Une infirmière passait régulièrement voir comment la petite patiente se portait. Elle semblait se remettre lentement, au moins son rythme cardiaque était régulier...

Les médecins n'avaient pas été capable d'analyser ces étranges fumeroles noires qui s'échappaient des blessures de l'enfant comme des feu follets d'ombre, mais ils ne semblaient pas causer de dommages et il était bien plus urgent de recoudre les plaies. Les blessures avaient été causées par des armes, aucun doute. De plus, les contours des lésions semblaient comme brûlé par quelques poisons, mais si les lames avaient été en effet empoisonnées, la fillette en serait morte vu la profondeur de ses blessures. Le chirurgien avait aussi pu s'étonner des localisations des coups de couteau. Tous avaient été portés très proche d'un point vital, soit la jugulaire, le cœur, le foie et les veines des avant bras. Elle avait aussi reçu des coups de poings sans doute car elle était couverte de bleus, mais toutes les taillades avaient été portées pour tuer. Aucun des coups n'avait atteint son but, pourtant, comme si la fillette savait exactement quel point elle devait protéger. Ou était-ce de la chance ? Sans doute en grande partie...

Allongée sur le dos, l'enfant commençait à bouger légèrement. Les traits de son visage se crispaient de douleur alors qu'elle s'éveillait lentement. Elle ne semblait pas pressée de sortir de la douce inconscience... Son cœur s'accéléra, prévenant son réveil, et sa respiration perdit sa régularité. La lumière tapait beaucoup trop brutalement contre ses paupières, sans même ouvrir les yeux, elle su qu'elle n'était pas chez elle. Son pouls devint encore plus rapide comme la peur commençait à l'envahir. Son bras était retenu, l'avait on attaché ? Cédant à la panique, elle ouvrit les yeux et s'assit dans le lit d'hôpital, l'air égarée. Sans réfléchir, elle arracha la perfusion et bondit sur le sol. Elle avait perdu trop de sang et s'était redressé trop vite pour tenir debout, et elle finit sa course couchée en chien de fusil sur le sol. Sa main se porta dans un geste naturel vers sa ceinture, mais les médecins lui avait bien sûr retiré ses armes. D'ailleurs, que faisait une gamine aussi jeune avec pas moins de trois dagues cachées dans ses vêtements et une dernière à sa ceinture ? Il y avait de quoi se poser des questions.

Persuadée qu'elle avait été capturée, l'enfant pris enfin le temps de regarder autour d'elle. Étrange comme salle de torture quand même... Et la femme qui se trouvait dans la pièce n'avait rien d'une bourreau. Mais si elle avait été en sécurité, sa mère aurait été à ses cotés ou au moins un membre de sa famille, donc elle ne l'était pas. Se redressant péniblement, elle chercha tout de même le sombre visage familier et appela d'une voix effrayée.

- Maman ? Maman !

Mais de toute évidence, elle était seule. Brusquement, son visage perdit la peur enfantine qu'il avait d'abord reflété pour prendre une expression rebelle et bornée. A genoux sur le sol malgré les vertiges qui menaçait de la forcer à s'allonger à nouveau, elle fixa ses yeux bleus pâles très froid sur la femme et pris la parole d'une voix à la limite de l'agressivité. Elle réagissait violemment par peur, mais ce n'était pas si évident et surtout, un enfant de son âge et dans son état aurait plutôt fondu en larmes.

- Qu'est qu'vous m'voulez ! Vous êtes qui ? !

Invité

Elle avait finit par s'endormir dans le fauteuil réservé aux accompagnants. La nuit avait été longue. Il était déjà assez tard lorsqu'elle avait été éveillée par un cauchemar de son fils. Est-ce que l'enfant avait pressenti ce qu'il se passait? Difficile à dire, et franchement elle s'en moquait. Elle avait eu bien d'autres soucis en tête... C'est Melody qui avait remarqué en premier le nuage d'ombre. C'est elle qui avait aussi transmit l'image de l'enfant à sa sœur, la coupant dans son "Mais bordel, l'orphelinat c'est pas ici!", tandis que l'aveugle se précipitait vers l'enfant, puis composait le numéro de l'hôpital. Ensuite tout était allé très vite. Elle avait pris ses dispositions pour que Lukia ne se retrouve pas seul pour le reste de la nuit. Heureusement, il devrait passer la journée suivante à l'école. La voisine avait son numéro, et Lauranna pensait appeler l'enfant dans la matinée, afin de le rassurer. Et Melody était restée avec lui, pour le veiller. Elle avait fini par s'attacher fortement à l'enfant, quoi qu'elle puisse dire.

Ensuite, il y avait eu le transfert à l'hôpital aux urgences, entouré du bruit de la sirène, et des exclamations du personnel. Puis les questions. Qui était-elle? Que faisait-elle chez Lauranna? Que lui était-il arrivé? Sans compter les questions plus pratiques. Telles que son groupe sanguin, ou ce qu'elle faisait avec assez d'armes pour tout un régiment, ou encore ce qu'étaient les trucs noirs autour... Cette question, comme celle de la gravité de ses blessures avaient pu être esquivée par l'aveugle grâce à sa cécité, mais les autres l'avaient épuisée.

Et maintenant, elle attendait... Elle avait fini par s'endormir dans le fauteuil, Liryel (qu'elle n'avait pas osé confié à la voisine qui n'acceptait Lukia que d'assez mauvaise grace et parce qu'elle avait compris que Lauranna ne pouvait pas faire autrement) dans les bras. L'état de la gamine "restait inquiétant, mais le pronostic vital n'était plus engagé", dixit les médecins, et il n'y avait donc plus qu'à attendre.

Un bruit l'éveilla en sursaut, et elle eut du mal à se souvenir d'où elle se trouvait. L'odeur du sang qui coulait de la perfusion arrachée (la cinquième poche depuis qu'elle était remontée du bloc) lui monta au narine lui rappelant les évènements, ainsi qu'à Lyriel, d'ailleurs, qui commença à geindre.

"Mais... Qu'est-ce que tu fiche debout toi! Remets toi au lit enfin, t'es complètement inconsciente!"

- Qu'est qu'vous m'voulez ! Vous êtes qui ? !

Lauranna s'immobilisa dans son geste de se lever pour se porter au secours de l'enfant en entendant l'agressivité dont elle faisait preuve. Non qu'elle ne soit particulièrement surprise, elle en avait vu d'autres qui cachaient leur peur sous la colère. Mais pas aussi jeune. Pas aussi fortement.. Elle posa Liryel dans le fauteuil, le recouvrit de la couverture dont l'avait elle-même recouvert l'infirmière un peu plus tôt, et s'approcha de l'enfant doucement.

"Tu te calme, s'il te plait. Tu es blessée, et te mettre en colère ne va pas t'aider. Tu es à l'hopital. On t'as rafistolé comme on a pu, mais tu es loin d'être guérie..."

L'aveugle s'agenouilla devant l'enfant.

"Ta maman m'a demandé de m'occuper de toi quelques temps, d'accord? Et comme tu étais blessée, je t'ai amenée ici."

Elle essayait de parler doucement, sans geste brusques. Elle n'avait pas son bâton (posé quelque part à coté du fauteuil), et c'était une bonne chose.

"Allez, recouche toi... L'infirmière va arriver, sinon, et j'ai pas envie de me faire gronder... Tu crois pas?"

L'humour. Ca avait toujours été une arme de Lauranna. Faire rire ou au moins sourire les gosses quand ils avaient peur d'entrer chez elle... Ou d'en partir... C'était pas dit que ça marche... Mais elle avait pas mieux...

Sujet: Re: Remise sur pied Mar 23 Mar 2010 - 13:51

La fillette s'apprêtait à tenter de fuir bien qu'elle n'en soit physiquement pas capable quand la femme se releva trop brusquement à son gout. Ce n'est qu'après qu'elle remarqua le bébé qui pleurait. Qu'est-ce qu'elle faisait ici ? Est-ce que cette femme était aussi prisonnière ? Était elle elle même enfermée d'ailleurs ? Elle avait d'abord cru être attachée mais en fait, non. La "corde" avait cédé dès qu'elle avait tiré pour se dégager. Mais, dans un nouveau sursaut de panique, elle se rendit compte que ce lien avait en fait servi à lui mettre quelque chose dans le sang. Instinctivement, elle attrapa son bras à pleine man et le serra pour former un garrot. Même si on lui avait, comme elle semblait le penser, injecté du poison, son geste aurait été inefficace vu le temps durant lequel elle était restée inconsciente, mais elle ne pouvait pas rester sans rien faire ! Un liquide pourpre coulait du tuyaux et l'aiguille était toujours plantée dans la bras de l'enfant. D'un coup de dent, elle l'en arracha et la recracha par terre avant de regarder la trace de la perfusion. Pas de réaction à cet endroit... Un léger soulagement sembla passer dans ses yeux et elle relâcha doucement sa prise.

La dame se remit à parler avec plus de douceur. La fillette était loin d'être tranquille, mais son agressivité s'était émoussée. Elle était dans un hôpital ? Bien qu'elle n'y ai jamais mis les pieds auparavant, elle connaissait de nom ce genre d'établissement. Sa mère l'avait laissé là ? Abandonné ? Son teint blanchit encore comme elle prenait doucement conscience de sa situation. L'inconnue n'avait probablement aucun rapport avec sa famille, ni avec aucune des familles importantes d'ailleurs. Mais comment sa mère avait elle pu la laisser seule ici ? Ou la laisser à cette femme, même ci elle s'occupait d'elle, ce n'était pas bien différent dans l'esprit le l'enfant. Les larmes ne coulèrent pas même si elles semblaient bien proches. On lui avait appris très jeune à ne pas pleurer et elle n'en serait probablement même plus capable si on lui en donnait le droit maintenant. Mais même avec les yeux secs, elle souffrait comme n'importe qu'elle enfant dans sa situation. Trop d'aléas s'étaient produit en trop peu de temps, même pour elle qui était habituée à une vie de violence. De plus, sa mère avait été le seul lien affectif de toute son existence, et cette femme venait de lui annoncer qu'elle ne l'aurait plus. "Quelques temps"... Elle ne se faisait aucune illusion. Quelques temps c'était toujours car on ne quitte pas les Ehilbars si aisément. Si Absence avait choisi de l'en écarter, elle ferait tout pour qu'ils ne la retrouvent pas. Si elle voulait y retourner, elle devrait se débrouiller seule...

Elle ne compris absolument pas le trait d'humour de Lau évidemment. Que cette femme se fasse punir parce qu'elle avait quitté son lit ne l'étonnait pas, en plus. Non, pour elle, ces paroles recelaient plutôt une menace malgré le sourire et elle se releva pour se hisser sur son lit en serrant les dents. Le sang s'était remis à couler sur sa gorge et les blessure de son torses faillirent lui arracher un cri quand elle se mit à plat ventre pour grimper sur le lit. Les larmes lui montèrent aux yeux cette fois ci, mais ce n'était que des pleures silencieuses dues à la douleur. Sans un cri, elle se roula sur le dos en tentant de reprendre sa respiration. Elle avait la tête qui tourne et quelques blessures s'étaient réouvertes. Sans prendre en compte sa souffrance, elle plaqua sa main sur le point de contention de sa gorge pour arrêter le sang et ferma les yeux un instant.

Que devait elle faire maintenant ? Si sa mère l'avait confié à cette femme, elle y resterai dans l'espoir d'être retrouvé. Et puis elle avait besoin de quelqu'un pour l'aider, là. Quel comble pour une apprenti assassin de ne même pas être capable de se lever. Il fallait déjà qu'elle sache si il y avait du danger ici, si elle pouvait dormir sans garder les yeux ouverts. Peut être que les jeunes enfants ont un sommeil de plomb, mais ce n'était pas son cas. Aussi loin qu'elle se souvienne, elle n'avait jamais dormit une nuit complète d'une traite. prenant une inspiration saccadée, la fillette s'adressa à nouveau à l'inconnue, mais d'une voix bien moins agressive.

- Où on est ? Vous êtes sûre qu'ils peuvent pas nous trouver au moins ? Ou maman elle les a tué ?

Elle semblait parfaitement sur ses gardes, prête à resauter à terre si besoin. Mais elle était aussi bien plus calme que quelques instants auparavant et sa respiration était étonnement régulière. La fillette faisait ces exercices autant pour retrouver son calme que pour se forcer à réfléchir posément à la situation. Inspirer longuement, même si les cottes se soulèvent douloureusement, puis souffler... Crisper les différents muscles de son corps pour les tester... Enfin, elle n'était pas couchée depuis trente secondes qu'elle se redressait déjà, s'appuyant sur ses coudes dans une posture mi-assise, mi-couchée. Elle n'était pas sans savoir que quand on est blessé, il faut se relever doucement. D'ailleurs, si elle avait été en présence de son maître lors de sa première réaction inconsidérée, elle aurait subit une sévère correction. Quand elle se fut à peu près reprise, elle demanda enfin d'une voix légèrement tremblante :

- Pourquoi maman elle m'a abandonné ?...

Sujet: Re: Remise sur pied Mar 23 Mar 2010 - 14:38

[Permission de venir poster dans ce sujet par Melle Ehilbars, comme initialement prévu avant création du personnage]

La malchance avait voulu que cette nuit là Lyriel ne soit pas le seul à faire un cauchemar... En temps normal l'enfant démon se serait simplement rendormit à présent complètement habitué aux scènes effrayantes qui peuplaient ses rêves sauf qu'un détail avait attiré son attention achevant de le réveiller. Le détail était de taille tout de même puisque Lukia s'aperçu qu'il n'avait rien fait de moins que de changer de pièce, voir d'appartement pendant son sommeil.

Légèrement inquiet le gamin s'était redressé, se demandant pour quelles raisons il avait atterrit ici. L'enfant s'imposa de rester calme face à l'élan de panique qui l'avait saisit et quitta la chaleur réconfortante du lit dans lequel il se trouvait pour partir en quête d'une réponse.

La voisine ne fut pas vraiment ravie d'être tirée de son sommeil une seconde fois pour faire face aux craintes du gamin, d'autant que ce dernier s'opposa à elle avec méfiance. Pourtant d'habitude il n'avait rien contre elle, cependant il avait lui aussi comprit que cette nuit n'était en rien habituelle. La pauvre voisine renvoya finalement le gamin finir sa nuit puis une fois celui-ci recouché retourna à son propre sommeil...

Le jeune démon tenta bien de retrouver le sommeil, conscient que sortir en pleine nuit comme lui soufflait son instinct n'était que pure folie. Il se retourna bien une dizaine de fois pendant l'heure qui suivi mais impossible de se rendormir malgré la fatigue qui lui piquait les yeux et l'empêchait de réfléchir correctement. Finalement c'est vers cinq heures qu'il se glissa hors de ses couvertures pour s'habiller. Quitter l'appartement sans se faire remarquer fut un peu plus dur. Ses pas sur le sol semblait raisonner doublement plus fort et le bruit du verrou qui tournait lui semblait être audible jusqu'au dernier étage du bâtiment...

Finalement le gamin fut rapidement dehors, ne revenant même pas lui même de l'audace et de la chance qui le caractérisait cette nuit là. Dehors la nuit enveloppait encore les environs bien que la ligne d'horizon semblait déjà s'éclaircir et les oiseaux commençaient à se réveiller. L'enfant respira une bouffée d'air avant de se mettre en route, prenant soin de se dissimuler aux yeux d'une quelconque menace. L'hôpital fut rapidement en vue et l'enfant poussa un soupir de soulagement à sa vue. Il n'avait pu empêcher de repenser à toutes les mises en gardes reçues sur les dangers de la ville et s'était cru suivi et attaqué une bonne dizaine de fois.

Malgré que les visites ne soient permises qu'à partir d'une certaine heure la porte vitrée s'ouvrit sans problème devant lui. Passer sans se faire remarquer et retrouver Lauranna promettait toutefois d'être un cran de difficulté au dessus. La chance semblait toutefois décidée à ne pas abandonner Lukia à son sort puisque l'accueil de l'hôpital était désert. Ne cherchant pas à en comprendre les raisons, l'enfant se dépêcha de rejoindre les escaliers les plus proche afin de se mettre en quête de celle qu'il cherchait.

L'enfant eut bien du mal à se repérer dans les étages en dépit du nom des différents services qui étaient aussi compréhensibles pour lui que du chinois. La meilleure façon de procéder lui parut donc être d'inspecter chaque endroit jusqu'à trouver ce qu'il cherchait... Par chance le premier étage était le bon comme en témoignait le nom de sa baby sitter griffonné sur une feuille prisonnière d'une pochette plastique punaisée sur la porte. L'enfant allait frapper quand des bruits de voix lui parvinrent depuis le fond du couloir... Le gamin ne chercha pas à savoir si elles venaient vers lui et poussa la porte avant de s'engouffrer dans la chambre.

Par chance personne de l'extérieur ne l'avait remarqué et bonne nouvelle il était bien dans la chambre où se trouvait Lauranna. La mauvaise nouvelle c'était que il mesurait maintenant l'inconscience de ses actes et les conséquences qu'ils auraient, aussi loin de faire le fier le gamin baissa aussitôt le regard vers le sol en bredouillant de vagues excuses:

-J'ai fait un cauchemar... J'arrive pas à dormir là bas...

[Comme les esprits sont sensé également dormir la nuit comme en témoigne l'un de nos premiers rp, j'ai prit ce fait en compte pour la cohérence de la fugue de Lukia]

Invité

Le premier réflexe de Lau fut de venir en aide à l'enfant, mais un pressentiment l'arreta dans son geste. L'enfant avait fait preuve de trop de méfiance pour accepter de se laisser manipuler par une inconnue... Elle se contenta donc de prendre Liryel, et de le bercer doucement. Dans le même temps, elle appuya légèrement sur le lit avec son pouvoir, pour éviter que la puce ne laisse ses blessures trop en contact avec le matelas. La fillette ne resta pas calme très longtemps.

"Allonge toi, s'il te plait... Je te redresse le lit si tu veux mais tu reste allongée..."

Tout en parlant, la jeune femme se dirigea (un peu à tatons) vers le lit, et en actionna une commande. Heureusement que les dessins étaient en relief. Les oreillers se redressèrent un peu, assez pour permettre à l'enfant de la voir sans devoir se redresser complètement. Lauranna avait continué à parler dans le même temps.

"Je ne sais pas de qui tu parle, mais je n'ai vu personne d'autre que toi et ta maman... Sauf si tes poursuivants sont capables de se transformer en courant d'air, mais j'ai des doutes... Quand à te trouver... Je n'ai pas pris la peine d'agir discrètement pour te faire venir à l'hôpital, mais je pense que si ta mère est capable d'apparaitre comme ça (elle claqua les doigts) dans un appartement fermé à clef et protégé... Elle s'est arrangé pour qu'on ne la voit pas t'amener chez moi..."

Lauranna était une espionne. Bien différente de la mère de l'enfant, mais cela ne l'empêchait pas de savoir lire entre les lignes. Elle avait donc exposé les faits de manière claire, sinon professionelle, et savait ce qu'elle disait. Alors qu'elle s'apprétait à rassurer la fillette quand à sa mère (même si elle n'en savait rien) elle entendit du bruit à la porte.

"Lukia?! Mais qu'est-ce que tu fais là?!"

La stupeur et la colère s'effacèrent après la réponse du démon court sur pattes, pour laisser place à un mélange d'exaspération et de lassitude...

"Et bien sur, tu ne pouvais pas aller voir la voisine, il a fallu que tu fasse trois kilomètres de marche en pleine nuit pour venir me voir? Tu sais que la voisine a aussi des enfants, et qu'elle est donc championne pour chasser les cauchemars?"

Bien meilleure que ne l'était la pauvre Lauranna, d'ailleurs... Mais bon, c'était pas le sujet. Sans laisser le temps à Lukia de répondre, elle lui désigna le fauteuil.

"On en reparlera demain. Mets toi là, et dors. Et bien sur, tu sera bon pour écrire une lettre d'excuse à madame piedodu pour l'inquiétude qu'elle ne manquera pas d'avoir en se rendant compte que tu as disparu..."

Le ton était assez froid. Lauranna était irritée de voir que, encore une fois, Lukia s'était mis en danger. Les punitions, il s'en foutait, les explications claires, il les écoutait pas, et les sermons lui passaient au dessus de la tête...

"Quand à toi jeune fille, on va appeler l'infirmière pour qu'elle te remette une poche de sang... T'en as déjà perdu assez comme ça... Et ensuite, tu dors, tu guéris, et quand ta mère vient te chercher, je lui passe le savon du siècle... Tu te rends compte qu'elle ne m'a même pas dit ton nom?"

En parlant, encore une fois, elle avait agi et appelé l'infirmière. Elle avait aussi pris soin de prendre un ton assez enjoué pour ne pas trop inquiéter les deux enfants. Mais sa propre inquiétude fasse à la situation était audible. Elle ferait quoi si la mère reveniat pas? Elle avait déjà du mal avec Lukia, alors une deuxième cas social désespéré... On pouvait pas lui confier des gosses normaux, non?

(si l'un de vous se sent de jouer l'infirmière vous gênez pas, sinon je la ferai intervenir au tour prochain.)

Sujet: Re: Remise sur pied Mar 23 Mar 2010 - 20:58

La fillette se figea quand l'inconnue commença à redresser le lit. A quoi servait ce mécanisme ? Jamais il n'y avait eu de tels dispositifs uniquement dédiés au confort chez elle. Mais elle se rallongea quand même, appréciant de pouvoir regarder autour d'elle sans effort. Son corps lui faisait toujours mal mais comme elle s'immobilisait, la douleur devint à peu près supportable. Elle remit quand même la main sur sa gorge pour comprimer à nouveau la veine maintenant qu'elle avait les mains libres, et le sang cessa de couler. Les quelques larmes qui avait vaguement humidifié ses yeux étaient maintenant sèches, et pas une fois elle ne s'était plainte. Elle avait reçu un entrainement pour apprendre à supporter la souffrance sans rien dire, alors quelques plaies déjà recousues ne la ferait pas flancher. Mais contre l'abandon, elle n'avait rien appris. Les exercices de respiration lui permettait de garder son calme, pas de repousser ce terrible sentiment. Heureusement, la dame était gentille... Elle ne s'attendait pas à tant de sollicitude quand elle avait ouvert les yeux.

Le discours de la femme la rassura. Elle ne semblait au courant de rien, ce qui ne la surprenait pas, mais sa mère avait du se débarrasser de leurs poursuivants si elle l'avait laissé là, ou alors elle était reparti les éliminer après. Quoi qu'il en soit, si elle s'était faite tué, elle ne ferait que risquer de se faire repérer en s'en allant. Mieux valait qu'elle se fasse discrète pour un moment, le temps que les choses se calment. Puis elle retournerait chercher sa mère. Elle n'allait tout de même pas rester ici... Absence devait savoir qu'elle chercherait à revenir et elle avait donc du la laisser ici pour qu'elle puisse se soigner, simplement. Évidemment, la fillette ne connaissait pas encore les propriétés de cette ville. En sortir ne serait pas si facile et sa mère avait justement compté sur ce détail.

- Non, ils n'savent pas s'transformer en courant d'air. Eux ils jouent avec les sons. Répondit elle avec un grand sérieux, comme si elle était persuadée que certaines personne pouvaient en effet avoir ce genre de pouvoirs.

La porte s'ouvrit brusquement et la fillette porta à nouveau la main à sa ceinture, mais l'arme n'y était toujours pas. La ceinture non plus d'ailleurs, on lui avait mis une chemise de nuit d'hôpital et ses vêtements d'origines n'étaient pas récupérables. Un petit garçon entra dans la pièce, pas une menace. La fillette se laissa aller contre le matelas en serrant les dents car elle avait encore fait un geste brusque, ce qui n'avait pas amélioré son état. Mais elle devait déjà être bien plus en confiance puisqu'elle n'avait pas sauté du lit. Le garçonnet avait des cheveux blancs et des yeux rouges, ce qu'elle nota comme relativement inhumain mais pas non plus extraordinaire. Il devait avoir quelque chose de spécial ce garçon quand même... Sans doute des pouvoirs lui aussi, mais de quelle branche ? Et la femme, en avait elle ? La fillette se rendit compte qu'elle ne savait rien de sa protectrice et s'en voulu de lui avoir accordé si facilement sa confiance. Si elle s'en sortait, elle aurait de la chance avec toutes les erreurs qu'elle avait commis. Mais elle n'avait que huit ans, comment aurait elle pu réagir avec la même froideur qu'un adulte ? La femme fit quelques remarques à l'enfant, et la fillette en conclu que sortir la nuit sans autorisation n'était vraiment pas très grave au vu de la punition. Mais la vie semblait bien différente de chez elle...

Enfin, la dame appela une infirmière pour remettre une certaine poche de sang. A aucun moment la fillette ne fit le rapport avec les tuyaux qu'elle avait arraché. Comme elle ne ressentait aucun effet de ce qu'on avait pu lui mettre dans les veines, elle n'avait pas de théories quant à son utilité et avait bien d'autres choses à penser. Les seules injections de sang dont elle avait connaissance n'étaient vraiment pas positives. Pour les assassin, la sang était un poison, ou plutôt, certains sangs l'étaient. Un en particulier, très connu et très prisé dans sa profession. Mais il ne s'agissait pas de celui là puisqu'elle était toujours en vie. Et cette histoire de "passer un savon" à sa mère, que voulait elle dire ? Tout ce que la fillette compris, finalement, c'est que la femme voulait qu'elle reste calme et qu'elle lui donne son nom. C'était un payement bien léger pour les soins qu'on lui avait fourni et elle s'en acquitta donc sans le moindre sourire.

- J'suis membre d'la famille Ehilbards et j'ai pas d'noms, encore. J'suis pas encore assassin alors on m'en a pas donné. Quand je serais plus grande j'en aurai un.

L'infirmière entra quelques seconde plus tard et fit une drôle de tête en voyant le désordre. L'aiguille trainait toujours par terre et la poche de sang s'était presque vidée sur le sol. Après une exclamation stupéfaite, elle se mit en devoir de réparer rapidement les dégâts non sans demander ce qui s'était passé. Elle s'adressait plutôt à Lauranna mais la fillette répondit avant elle d'un air de défit.

- C'est moi qui l'ai enl'vé, Et j'en veux pas, j'vais très bien !

La pâleur de son visage disait le contraire, mais les taches de sang sur ses vêtements semblaient plus urgente à prendre en compte qu'une poche de sang. L'infirmière ressortit donc tout aussi rapidement pour aller chercher le médecin. Heureusement qu'elle se trouvait à Heaven et que le personnel était un minimum habitué aux bizarreries... Dès qu'elle sortit, la fillette demanda d'une voix un peu incertaine :

- Vous savez qui j'suis mais moi j'sais pas qui vous êtes... ?

Sujet: Re: Remise sur pied Mar 23 Mar 2010 - 22:40

Comme l'avait judicieusement fait remarquer Lauranna un peu avant, Lukia n'avait que faire de toutes remontrances visant à le mettre face à son inconscience. Habituellement il se contentait de les écouter sans mot dire, se disant que de toutes façons il avait obtenu ce qu'il souhaitait en désobéissant même si en contrepartie il héritait d'une punition. Pourtant ce jour là l'enfant n'arborait pas son air insolant , sa gêne n'était même pas feinte et son regard ne semblait pas pouvoir quitter le sol blanc et lisse de la chambre d'hôpital. Et pourtant Lauranna n'en était pas à crier ou le frapper, il me semble même qu'elle n'avait pas haussé la voix et pourtant le gamin ne changeait pas de comportement.

-Si... J'ai été la voir...

L'enfant ne prit pas la peine de dire que le cauchemar n'avait pas été "chassé", d'ailleurs ce n'était pas vraiment un problème de cauchemar dans ce cas puisque Lukia avait depuis quelques temps déjà cessé de réveiller son entourage au moindre mauvais rêve.

-Puis j'ai fait attention sur la route... Je suis passé par la rue où y a la résistance et j'ai fait le tour pour pas passer prêt des soldats...

Alors qu'habituellement il se fichait des dangers et n'imaginait pas une seconde que les soldats puissent être un danger. La télé lui en avait donné une telle image qu'il ne pouvait les imaginer autrement et ce malgré l'altercation avec l'un d'eux quelques mois plus tôt...

-Pardon...

Ca aussi c'était nouveau... Une petite discution avec Melody ayant eut lieu pas moins de quatre mois plus tôt n'était pas étrangère à ce changement. Il est vrai qu'entre temps le gamin s'était contenté de simples bêtises, pas le genre qui donnent à réfléchir ou qui mettent en danger... Malgré la demande de Lauranna l'enfant restait planté en plein milieu de la pièce, acquiesçant simplement après que sa punition soit énoncée. Finalement après cette dernière phrase l'enfant se dirigea vers le fauteuil, la tête et les épaules basses comme s'il portait toute la misère du monde à lui seul.

Les paroles de Lauranna ainsi que, plus rares mais non moins présentes, celle de la fillette blessée lui parvenaient en bruit de fond tandis qu'il s'installait sur son lit de fortune. Il ne tarda pas à nicher son visage dans le creux de ses bras tant pour échapper à la lumière crue du plafonnier que pour se cacher aux yeux des autres, ou du moins ceux de la fillette.

Sans doute était-ce le résultat de quatre mois à retenir ses larmes ou de la fatigue résultant de sa nuit trop coute. Toujours est-il que les larmes ne tardèrent pas, suivie par des sanglots bien moins discrets qui secouaient les épaules de l'enfant. Il entendait toujours les voix autour de lui et percevait les mouvements mais n'y faisait aucunement attention.

-Je voulais juste pas rester là bas!!!

La dernière phrase n'avait probablement pas été très audible en raison de la position de l'enfant mais qu'importe, car celui-ci semblait se calmer au moins un peu bien qu'il ne puisse s'empêcher de pleurnicher.

(Je sais que sa réaction semble démesurée mais elle est parfaitement logique à mes yeux. Faut bien que ça explose un jour tout ça...)

Invité

La réaction de Lukia, honteuse, et démontrant un zeste de prudence (même si, honnêtement, c'était pas ce qu'il y avait de plus intelligent quand même) surpris Lauranna. Les excuses qui suivirent l'étonnèrent encore plus. Une seconde, elle pensa à une tentative de manipulation, mais ce n'était pourtant pas le genre de Lukia... L'enfant grimpa sur le fauteuil, et fit silence un moment, permettant à Lauranna de répondre à l'enfant.

"C'est pratique, ça... Et j'suis supposée t'appeler comment, dis moi?"

Nan parce que c'était pas franchement cool ça... Un gosse se devait d'avoir un nom, voire un surnom... Un sanglot l'interrompit dans ses réflexions...

"Eh! Mais pleure pas, enfin!"

La phrase qu'il lacha était incompréhensible, mais bon... Lauranna récupéra la couverture sur laquelle Lukia s'était assis (en le poussant un peu avec un "attend une minute..."), avant d'attacher la dites couverture au fauteuil et au lit (en s'aidant un peu avec son pouvoir, d'ailleurs), et y déposa Liryel (qui ne se réveilla même pas, et se contenta d'un grommellement endormi), avant de prendre Lukia dans les bras...

"Allez viens là... Ouuuuuf, t'es lourd... Allez, fais moi un gros calin..."

Elle aurait pu continuer un petit moment, mais l'entrée de l'infirmière l'areta dans son flot de paroles. Ce qui ne l'empêcha pas de continuer à masser le dos du petit garçon pour le calmer...

"J'suis pas médecin... Mais vu la quantité de sang que tu as perdu (et que si j'en crois mon odorat, tu continue de perdre), tu AS besoin de sang. J'suis sure que même les parents de Lukia sont moins blancs que toi... Allez mon grand, pleure plus va... Pourquoi t'as pas appelé Melody, hein, je lui avait dit d'aller dormir avec toi... Tu croyais pas que je t'avais laissé tout seul, si? Allez chaton... Calme toi... Dors, va... Tu vas à l'école aujourd'hui, non? tu voudrais pas y aller tout fatigué et avec des vilains cernes non?"

Le ton avec lequel elle parlait à Lukia était doux et rassurant, un peu bas, tandis qu'elle continuait sa Litanie. Le sens des mots n'avait pas vraiment d'importance, dans ce genre de cas.

"Je m'appelle Lauranna Arreyss, 18 ans, mère du petit bout qui dort juste à coté de toi, babysitter de Lukia, et accessoirement de toi aussi jusqu'au retour de ta mère..."

C'est sur ces entrefaites que le docteur entra. Lauranna le connaissait assez bien. C'était lui qui l'avait soignée lorsqu'elle avait perdu la vue, lui qui s'occupait, depuis peu, des enfants de l'orphelinat (raison pour laquelle Lauranna le suspectait d'être de la résistance, et de tenter de garder un oeil sur eux, mais elle n'en avait pas de réelle preuve), et lui encore qui avait soigné Liryel d'une grosse angine la quinzaine précédente. Un homme assez bourru au début, que cinq ans à Heaven avait rendu assez amer et cynique.

"Eh bien, jeune fille, vous sentiez vous si bien que vous ressentiez le plaisir de foutre en l'air mon travail? Et qui vous a assis?!"

"Ca, c'est moi..."

"Et vous êtes infirmière, peut-être?"

"Euh..."

Tout en continuant ses remarques acides sur les jeunes gens, l'homme remit le lit dans la bonne position, avant d'ordonner à l'infirmière (plutôt ene lui demandant si elle comptait les amener avant le déluge) une nouvelle poche de sang. Et d'examiner d'un oeil critique les blessures de l'enfant.

"Quand à vous, jeune fille, vous allez vous laisser soigner sagement, ou je vous met sous sédatif jusqu'à votre guérison, est-ce clair?"

Ben oui, au moins, une patiente qui dort est une patiente sage...

Sujet: Re: Remise sur pied Mer 24 Mar 2010 - 10:36

"Ici aussi les adultes sont les maitres..." Pensa t-elle en regardant l'attitude de l'enfant démon. Il y avait bien longtemps qu'elle ne s'était pas écrasé de la sorte devant son maître, mais le petit garçon était beaucoup plus jeune qu'elle. Il devait avoir cinq ans peut être, du moins en apparence, mais comme il n'était probablement pas humain, elle ne s'y fiait pas. Peut être que les paroles de la femme recelaient plus de menace qu'il n'y paraissait après tout, ce ne serait pas surprenant. Mais si elle croyait qu'elle aussi se montrerait soumise, elle serait déçu ! Ce stade, la fillette l'avait passé depuis longtemps et savait tenir tête aux adultes, même si ses défis lui apportaient les plus dures réprimandes. Pas question de faire profil bas, même blessé, elle voulait un minimum de liberté ! Le gamin monta sur le fauteuil et la femme se réintéressa à elle.

Évidemment, ici ils donnaient des noms aux enfants à la naissance. La tradition consistant à donner un nom aux assassins une fois qu'ils étaient capables de remplir leur fonction était typique des Ehilbards. Sans doute venait elle de la trop grande mortalité durant l'entrainement... Tous ceux qui n'étaient pas apte au métier pour lequel on les destinait mourraient avant d'atteindre l'âge requis, la formation était des plus efficace. Mais si elle vivait ici, il allait sans doute falloir qu'elle choisisse un nom, même si elle devait le perdre en retrouvant sa famille. Ce n'était pas un problème, ce ne serait pas la première fois qu'elle adopterait un nom factice pour quelques temps. Elle avait déjà du en donner sans réfléchir quand elle se faisait repérer, afin qu'on ne devienne pas qui elle était. Elle aurait d'ailleurs pu s'en inventer un pour ne pas que l'inconnue en sache trop sur elle, mais elle n'était pas des famille et la fillette n'avait pas envie de mentir. Encore une chose que sa mère lui avait appris, le mensonge était parfois nécessaire mais quand on pouvait s'en passer, c'était préférable. Mais elle du bien vite abandonner sa réflexion car l'enfant s'était pis à pleurer.

Pourquoi ? Pour de simple réprimandes orales ? Complètement ridicule, il ne pouvait pas verser des larmes pour si peu. Peut être la punition n'était elle pas ce qu'elle semblait, mais même si écrire une lettre était affreusement douloureux, jamais elle ne se serait permise de pleurer, même quand elle avait l'age du garçonnet. Pourtant, elle en compris très vite la raison... Ou du moins cru le comprendre. La femme posa son bébé pour prendre l'enfant en larme dans ses bras et le réconforter. Était-ce aussi facile, ici, de faire oublier leur rancunes aux adultes ? Pour la fillette, la réaction du petit garçon ne pouvait qu'être une manipulation. Impossible qu'il soit si sensible... Il exagérait tellement qu'elle ne comprenait pas pourquoi sa "mère" si laissait prendre. Absence avait toujours été là pour la réconforter, mais pas de cette manière. Les câlins, elle ne connaissait pas, les marques d'affection se résumaient à des départs en mission pour l'aider à échapper à un maître qui n'était pas de bonne humeur. Mais sa mère ne lui avait jamais passé ses caprices pour la simple raison qu'elle n'en avait jamais fait, bien trop occupée à tenter de survivre. En même temps, était elle vraiment une enfant ? Physiquement, oui, quoique même pour cet aspect, son entrainement ait pousser son corps dans les extrêmes. Elle était trop finement musclée pour une fillette, avec une peau trop tannée, trop rude. Elle retint pourtant la réaction de l'enfant tout en le regardant d'un air soupçonneux. Il pleurait vraiment ce bébé ! Dégoutée par cette scène, elle écouta quand même les quelques informations que lui donna cette Lauranna et se trouva un nom à son tour puisque cette dernière en voulait un.

- V'pouvez m'app'lez Limbe s'vous voulez. Le bébé il a pas de nom aussi ?

Elle ne savait pas non plus ce qu'était un babysitteur mais le médecin entra avant qu'elle n'ai le temps de demander. Cet homme grognait, sans pour autant sembler dangereux, alors la fillette le laissa la soigner sans rien dire, la mine boudeuse et la mâchoire serrée. Elle n'était pas ravie de se retrouver à nouveau couchée. Heureusement, elle s'était bien calmée par rapport au début et se sentait presque ici en sécurité. Elle n'émit pas la moindre protestation quand le docteur examina ses blessures. L'homme avait beau en avoir vu de toute les couleurs, une gamine qui ne bronche pas avec des plaies pareilles devait quand même le surprendre. Mais elle avait appris à ne pas montrer sa souffrance et n'était toujours pas sûre d'être en territoire ami puisqu'elle n'avait pas encore pu y faire ses marques. Elle s'adressa quand même au médecin d'une voix franchement agressive quand il menaça de la mettre sous sédatif.

- Vos trucs de sang, j'accepte, mais si vous essayer d'm'endormir, j'vous tuerai avant ! J'veux bien qu'on m'soigne mais j'dois pouvoir m'enfuir si i's r'viennent ! J'ai pas l'intention d'mourir avant d'être adulte !

Puis, le ton s'adoucit et elle baissa la tête. La fillette était toujours aussi effrontée, mais ce docteur ne lui avait fait aucun mal, il était juste idiot. Enfin, non... Il ne vivait tout simplement pas dans le même monde, ne faisait pas face au même dangers. Mais l'éducation de la gamine ne lui permettait pas de se reposer sans crainte, de s'en remettre à d'autres. Son maître lui avait mainte fois prouvé qu'elle devait être sur ses gardes même vis à vis de son propre camp. Mais cet homme la soignait et elle avait besoin de guérir. Rien ne l'y forçait, il n'était pas de sa famille.

- Merci de vous occuper de moi. J'veux juste rester consciente, vous avez vu c'qu'ils m'ont fait.

Sujet: Re: Remise sur pied Mer 24 Mar 2010 - 12:07

Tandis que le gamin continuait de pleurer il pouvait entendre Lauranna qui s'affairait à ses côtés après avoir récupéré la couverture posée sur le fauteuil où il était sensé finir sa nuit. Comme il dissimulait son visage dans ses bras croisés, eux même posé sur l'accoudoir afin de dissimuler son visage baigné de larmes à la petite inconnue (des fois qu'elle soit sourde on sait jamais) il ne remarqua pas de suite que Lauranna avait déposé Lyriel dans un espèce de hamac créé avec la couverture. Cela n'empêcha pas l'enfant d'accepter la marque d'affection en se blottissant dans les bras de la jeune femme, ignorant le "t'es lourd" qui n'aurait pas manqué de le faire râler s'il avait été dans son état normal. (Pis d'abord c'est Lauranna qui est pas assez entrainée xD)

Les paroles de Lauranna calmèrent progressivement les sanglots du petit qui passa ses bras autour de son cou et déposa sa tête sur son épaule. Quitte à passer pour un bébé autant en profiter jusqu'au bout. Même l'infirmière qui vint pour s'occuper de la gamine -qui soit dit au passage n'avait surement rien à faire ici puisqu'elle refusait tout soin- ne lui arracha pas le moindre mouvement de recul. Finalement l'enfant s'apaisa, bercé par les mots réconfortants de sa Baby-sitter... Un peu plus et il allait vraiment s'endormir si ça continuait...

-Nan y a pas école...

Phrase prononcée sans grande conviction. Il n'y à pas d'age pour commencer à sécher après tout et puis qui s'apercevrait de son absence?Lauranna se présenta, de même que la fillette. L'enfant n'avait même pas entendu son prénom trop occupé à se redresser avec un air outré. Il n'était pas très ravi de devoir partager sa baby-sitter il faut dire...

-Mais y a pas assez de place à la maison!!!

Il en avait oublié qu'il devait faire profil bas au moins pour aujourd'hui. Nan mais c'est qu'il était hors de question qu'il partage sa chambre, sa vie ou pire encore l'affection de Lauranna avec une étrangère qui n'était même pas sympathique!!!

Le médecin suivit rapidement l'infirmière, coupant court aux paroles du gamin. Celui là Lukia ne l'aima pas dès le premier regard. Il avait un ton trop sec et un regard trop dur pour inspirer vraiment de la sympathie. Remercions tout de même le ciel car l'enfant se contenta de détourner la tête plutôt que de provoquer l'homme. De toutes façons celui-ci était plutôt occupé à houspiller son infirmière ou Lauranna et la gamine qu'à lui prêter la moindre attention. L'enfant se tut donc, fermant les yeux en reprenant sa place contre l'épaule de la jeune femme. Peut être que si on croyait qu'il dort on le laisserait tranquille...

Invité

La réaction pour le moins violente de "Limbes" (c'était pas franchement cool comme nom...) surprit le docteur (qui certes, en avait déjà vu d'autres, des agressifs mais rarement aussi... court sur pattes) qui fit un pas en arrière, avec un regard étonné à Lauranna.

"Mais c'est qu'elle mordrait en plus?! vous pouvez pas la tenir, non?!"

Lauranna se contenta d'hausser les épaules. En même temps, on lui avait pas demandé son avis... Enfin, si, mais elle avait pas vraiment eu le temps de le comprendre...

"On verra quand l'antidouleur cessera de faire effet si tu fais la folle! Plutôt que de foutre en l'air mes soins en gigotant!"

Lauranna et l'infirmière, qui ramenait une nouvelle poche, se jetterent un regard d'incompréhension, avant que l'infirmière ne corrige le docteur...

"Elle n'a pas reçu d'antidouleur..."

"Vous vous foutez de moi?!"

"Non, docteur... Elle n'a rien reçu..."

Le docteur revint sur la gosse avec un autre regard... Que la gosse soit "calme", ça ne l'avait pas étonné, mais là... Il n'avait pas compris exactement de qui elle parlait (mais bon, à Heaven, il y en avait pas mal dans ce genre...)

"Mais vous attendez quoi pour aller en chercher?! Une autorisation en plusieurs exemplaires?!"

Lauranna retint un rire, tandis que le médecin revint sur l'enfant pour refaire les pansements.

"Et toi, bien sur, tu pouvais pas le dire bougre d'annesse?! T'as le ciboulot à l'envers ou quoi?!"

Encore des gentillesses... Lauranna s'était installée aux pieds du lit avec Lukia pour ne pas géner le docteur. De sa place, elle fit un léger signe de la main (dans le dos du docteur), afin d'inciter la gosse à laisser tomber... Le docteur parlait comme ça à tous... Mais bon d'un autre coté, il faisait du boulot correct... Pendant que le médecin s'occupait de la jeune fille, toujours en maugréant, la jeune fille revint sur Lukia. Avec l'intervention de l'adulte, elle n'avait pas eu le temps de répondre à Lukia...

"Quand à toi, tu peux me dire où est le problème? On a un appart pour 6 personnes à 3, on peut parfaitement accueillir cette demoiselle!"

Demoiselle n'était peut-être pas le terme, mais bon... La réaction de Lukia lui en rappelait une autre...

"Et puis les gamins le week end, ça te pose plus de problème, non? C'est pareil..."

Après tout elle abandonnait pas Lukia au profit des gamins... Bon la différence c'est qu'elle emmenerait pas les gosses en ballade tous les jours, mais bon...

[Gemme, je prend en compte qu'il faut environ un à 2 tours au doc pour te soigner, et après ils partent ^^]

Sujet: Re: Remise sur pied Mer 24 Mar 2010 - 21:58

La fillette fut surprise de voir le médecin reculer devant sa menace. Jamais un adulte ne s'était laissé à ce point impressionner par ses manières jusque là, ils n'étaient pas les chefs ? Son expression effrontée et trop froide pour une gamine de son âge ne se modifia pas pour autant. En d'autres circonstances, peut être aurait elle profité de la situation pour accentuer la gène que l'homme semblait éprouver vis à vis d'elle, mais là, elle était gravement blessée alors ce n'était pas franchement le moment. Puis, elle n'avait rien contre ce médecin. Si ses manières bourrues ne devaient pas plaire aux enfants, elles lui semblaient plutôt rassurantes au contraire. La petite assassin aurait sans doute beaucoup moins bien supporté un soigneur sans cesse inquiet et cherchant à tout prix à l'empêcher de ressentir la moindre douleur. Elle l'aurait trouvé louche et lui aurait sans doute prêter de mauvaises intentions, ou l'aurait au moins mépriser.

Pourtant, la fillette se vexa quand le docteur commença à douter de ses capacités à supporter la douleur. Elle avait déjà fait ses preuves et même si elle n'aimait pas souffrir, elle éprouvait une certaine fierté à endurer sans mot dire. L'infirmière n'eut pas le temps de sortir de la pièce que la jeune patiente affirmait déjà son point de vue avec une certaine mauvaise humeur, bien qu'elle ait abandonné l'agressivité.

- J'ai pas b'soin d'anti douleur, j'vais très bien. On m'en a jamais donné t'façon, c'est pour les politiciens ces trucs. Puis les blessures elles sont déjà recousues alors pourquoi vous voulez m'faire avaler des drogues ?

Elle ne semblait absolument pas fanfaronner, mais le docteur aurait sûrement des doutes car si ils l'avait opéré, il avait pu voir les multiples cicatrices qui couvraient son corps, dont certaines très anciennes. Pourtant elle ne mentait pas. Et pas question de les laisser la droguer, ce serait aussi dangereux que des tranquillisants, à haute dose !

Elle se laissait soigner sans causer de soucis par contre, cherchant même à faciliter le travail du docteur. Comme il refaisait les pansement, elle observa elle même les plaies et n'eut aucun mal à deviner que les lames avaient été empoisonnées. Pas besoin d'être un professionnel pour s'en rendre compte en même temps, des liserés noirs marquaient toutes les lésions. Mais le poison ne s'étendait pas, il avait donc été soigné. Elle reconnu aussi l'emprunte de la magie des ombres dans un assombrissement de sa peau à ces endroits. Absence avait arrêter le poison avant de la laisser, et cette constatation lui réchauffa le cœur. Elle ne s'était pas simplement débarrasser d'elle, elle avait vraiment chercher à la protéger... Pourquoi était-ce si important alors qu'on l'avait élevé sans lui cacher que sa mère pouvait mourir du jour au lendemain lors d'une mission ? Pourtant, sa mère lui manquait. La fillette ravala ses larmes avant même que celle ci ne montent à ses yeux et fit son possible pour garder un visage impassible. Quelqu'un avait il remarqué son accès de faiblesse ? Elle le mit sur le compte de la douleur et de la fatigue, s'en voulant de ne pas se montrer à la hauteur, une fois de plus.

Pour se distraire, elle s'intéressa à la femme à laquelle sa mère l'avait confié. La garçonnet l'accueillait bien mal mais elle s'en moquait. L'excuse de la place disponible était vraiment mauvais en plus, comme si on ne pouvait pas la caser dans un coin... Mais cette Lauranna semblait prendre très au sérieux les sentiments des enfants. La fillette n'avait jamais eu l'occasion d'observer une famille "normale", même si celle ci n'en était pas franchement une, aussi elle ne savait pas grand chose de l'affection ou de la jalousie des enfants. Elle aurait pu rassurer le gamin sur la "partage de la maman" si elle avait compris ce qu'il ressentait, mais elle compris simplement qu'elle n'était pas franchement la bienvenue.

- J'irai ailleurs si vous voulez pas d'moi, j'peux m'débrouiller. Puis t'façon, j'vais bientôt rentrer chez moi... Juste quand j'aurai moins mal.

Sujet: Re: Remise sur pied Mer 24 Mar 2010 - 23:06

Lukia était bien content de ne pas être à la place de la fillette tant pour la douleur que pour les remarques acides que lui distribuait le docteur. Il se contentait donc de rester silencieux, attendant tranquillement que le sommeil ne lui revienne.

Comme il pouvait s'y attendre, Lauranna ne laissa pas passer sa remarque sur le manque de place dans l'appartement et en plus il devait en donner les raisons... Elle voyait pas qu'il faisait semblant de dormir? Finalement le gamin répondit non sans exprimer son exaspération par un léger râlement:

-Papa veux pas que je fréquente des filles avant que je soit grand!!

Oui le fameux père alcoolique qui l'avait séquestré pendant presque 5 ans en le battant. Bien sur, cette phrase ne venait pas de cet homme qui possédait la délicatesse des ivrognes mais plutôt des feuilletons à l'eau de rose que l'enfant avait pu voir en de rare cas lorsque poussé par l'ennui il échouait devant la télé. (sauf que bien sur c'est la phrase inverse qui est dite en général)

De toutes façons Lauranna ne semblait pas dupe. Forcément vu que le coup de la jalousie il lui avait déjà fait avant. Pas sa faute s'il avait peur de se retrouver une nouvelle fois sans foyer. Après tout parmi les protégés de Lauranna il y en avait souvent des plus sages que lui, bien que même en sachant ça le gamin ne parvenait que trop peu souvent à se modérer dans les bêtises...

-Mais si elle est plus gentille que moi après ça sera moi qui sera à l'orphelinat...

Ca par contre il n'avait pas voulu le dire... Ca lui avait échappé sans qu'il réfléchisse, de même qu'il n'avait pas réfléchit au fait que si Lauranna le repoussait il n'aurait qu'à retourner auprès de ses parents.

La gamine choisit ce même moment pour exprimer son opinion. Elle voulait partir? Bah qu'elle parte songea l'enfant sans en dire un mot. Pourtant Lukia savait que Lauranna ne la laisserait pas partir alors autant se faire à cette idée. Le gamin poussa un soupir en répondant:

-T'as le droit de venir si tu me ramène un chat...

Mauvaise idée quand on savait de quelle façon le précédent animal de Lukia avait fini sa vie (oublié dans le manoir des Van Gilder pendant quelques mois sans nourriture ni eau) mais bon il avait bien le droit de rêver.

Le docteur qui s'affairait autour de la petite malade se tourna alors vers lui, sans doute agcé par le flot de paroles débités par l'enfant, pour parler à Lauranna ou plus vraisemblablement par hasard. L'enfant se tut alors immédiatement, coupé dans son élan.

-Je suis pas malade moi! Et puis je dors de toutes façons!

Avant de se réinstaller contre l'épaule de la jeune femme... Pas sa faute si ce toubib lui faisait peur...

Invité

L'air du docteur montrait bien ce qu'il pensait de la gosse: Soit elle était siphonnée, soit elle était masochiste...

"Car, bien sur, tu t'y connais mieux en médecine que moi..."

Oui, c'est vrai, en général, les gosses, ça y connait rien en soins... C'est bien pour ça qu'on put facilement leur soigner des migraines ou des égratignures avec de l'eau, du sucre et un peu de jus de citron... Mais bon la gosse en face du doc, là, elle avait peu de chances de se laisser avoir... Et le médecin en avait bien conscience... Il avait vu le dossier de la gosse, et s'il gardait son caractère désagréable (même plus que d'habitude) c'était bien parce qu'il venait de franchir un nouveau cap dans le "je vois mes valeurs mises en pièces et piétinées par un troupeau d'éléphants"...

Les pansements étant finis, le docteur quitta donc la salle en bougonnant, manquant de renverser l'infirmière (qui se fit traiter d'idiote au passage, et renvoyer à ses autres patients). Au même moment ou presque, la fillette fit une remarque qui fit rire Lauranna, d'un rire plutôt sarcastique...

"C'est ça, oui... Et quand ta mère va venir te chercher, je vais lui répondre "oh, je sais pas madame, cherchez bien, elle doit pas être loin... c'est pas comme si la ville était dangereuse, après tout... Y a juste les vampires qui ont tendance à prendre pas mal d'humains pour des casses croutes, les démons mégalo, les esprits qui sont toujours ravis de trouver un nouveau coprs à posséder... J'oublie quoi là... Ah, oui, les soldats qui tirent sur tout ce qui bouge aussi... Ma mère, j'lui dirait pas, et si ta mère est comme toi, j'irai encore moins lui dire un truc comme ça..."

Lorsqu'elle s'immitait en train de faire le "compte rendu" à la mère de l'enfant, Lauranna avait pris une voix légèrement plus aigue, et surtout un ton vraiment sarcastique. Et elle avait encore oublié une partie des dangers. Même si, techniquement, ni l'ombre i la résistance ne s'attaqueraient à elle... Enfin, fallait l'espérer...

"Quand à toi, Lukia, j'ai déjà dit non pour le chat, ton père n'a pas voix au chapitre en ce qui concerne ton éducation compte tenu du fait qu'il n'est plus responsable de toi, et en plus je te demande pas de dormir avec, et enfin, je te ferai remarquer que tes parents me paient pour te garder, donc non, tu n'iras pas à l'orphelinat, le pire que tu risque c'est que je te rendre à Grey..."

C'est sur ces paroles que revint le docteur, armé d'un verre d'eau et d'un gobelet de cachets, ainsi que de deux sucettes... Le genre qu'on trouve chez le dentiste, sans sucre, mais pas mauvaises en soi... Il se dirigea en premier vers le gosse, qui prit peur (de quoi, difficile à dire), et fit lacher une pique au dit docteur...

"Ben t'as une façon bruyante de dormir!"

L'homme posa le verre et les médicaments à coté de l'enfant alitée, avant de lui flanquer une sucette sous le nez, et une autre sous celui de Lukia.

"Allez, vous prenez ça, les gosses, et toi, j'veux plus te voir avant longtemps dans cet hôpital!"

Et de repartir en laissant les sucettes, et en ralant quand aux horaires de dingues et patati et patata... Laissant Lauranna deriière lui pousser un gros soupir...

"J'adore ce type..."

Oui, c'était un peu ironique... Mais bon...

Sujet: Re: Remise sur pied Jeu 25 Mar 2010 - 23:40

La fillette ne répondit rien à remarque acide du docteur sur ses capacités en médecine, se contentant de surveiller tous ses gestes d'un air soupçonneux. Elle en savait bien plus qu'il ne le croyait même si elle n'avait pas beaucoup de notions de la médecine moderne. Elle savait où se trouvaient tous les points vitaux, quels étaient les limites du corps humain en terme de perte de sang, les gestes de premier secours à accomplir sur soit même pour éviter la mort... Tout ce qu'une petite assassin a absolument besoin de savoir pour survivre à l'entrainement des Ehilbars. Elle connaissait pour avoir pratiquer ces gestes, surtout. Mais l'absence de douleur ne faisait pas partie des priorités, ni même des connaissances secondaires, dans sa famille. Inutile de vexer le médecin pour ce détail... Il faisait correctement son travail et en plus, il lui semblait bien nerveux. Et peu lui important ce qu'il pensait d'elle. Il n'était ni de sa famille, ni de celle à laquelle sa mère l'avait confié. Enfin, l'homme fit une sortie fracassante et la fillette pu reporter son attention sur Lauranna.

Absence avait du insister pour qu'elle prenne sa tache tellement au sérieux. Ou était-ce dans sa nature ? Peut être vu comme elle traitait les deux autres enfants. Pourquoi sa mère l'avait elle confié à une telle femme ? Pour qu'elle la protège, forcément. Mais Absence avait aussi du décider qu'elle ne continuerait pas sa formation d'assassin pendant qu'elle serait ici, sinon elle aurait choisi une autre tutrice. Pourquoi ? Elle ne l'en croyait pas capable ? D'accord, elle avait faillit se faire tuer mais ce n'était arrivé qu'une seule fois et puis elle était toujours vivante... La petite Ehilbars était un peu vexée du manque de confiance de sa mère, mais surtout, elle aurait voulu être avec elle et non séquestrée dans un hôpital avec une gentille jeune femme qui lui faisait la moral sur les dangers qu'on pouvait trouver dehors alors qu'il y en avait de bien pires de là où elle venait. Pourtant, comme elle allait devoir rester avec Lauranna au moins jusqu'à ce qu'elle soit remise, elle décida de faire bonne figure.

- J'voulais juste pas vous gêner... Mais vous inquiétez pas, j'sais m'défendre.

Limbe allait demander si elle pouvait récupérer ses armes quand le docteur revint. Elle garda d'instinct le silence devant lui, doutant de les récupérer un jour si elle en parlait devant cet homme. Jamais elle n'avait vu quelqu'un aussi assidu dans le métier ingrat de soigneur... Il faut dire qu'elle n'avait pas vu beaucoup de docteurs. Il ne devait pas être interdit d'être armé pour se défendre si il y avait autant de créatures étranges dans les rues que Lauranna semblait le penser, mais vu que l'homme s'offusquait déjà de la moindre imperfection dans le fonctionnement de l'hôpital, il ne devait pas être de cet avis. Elle avait huit ans ? Et alors ? Tant qu'elle savait s'en servir... Mais justement, on risquait bien de les lui refuser pour cette dernière raison. Les dagues étaient toutes parfaitement affutées et destinées au meurtre, pas à la décoration ou à l'autodéfense. Mais il s'agissait d'armes de la famille Ehilbars, et elle étaient vraiment précieuses pour la fillette. Toutes portaient sur la garde le blason de sa famille gravé en signes noirs.

Le docteur rapporta des comprimés et des bonbons. Elle pris la sucette sans rien dire et se mit en devoir de la déballer. Du sucre ? Tant mieux, son corps en avait besoin pour récupérer. Et puis c'était drôlement bon... On ne la gâtait pas franchement chez elle alors elle apprécia beaucoup le gout de la friandise. En plus, le docteur avait oublié l'histoire de la perfusion apparemment, à moins que ce soit l'infirmière qui ne s'en charge, or, Limbe ne tenait vraiment pas à se retrouver à nouveau avec un tuyaux dans le bras.

Après un regard vers Lau et l'infirmière, elle pris les comprimés d'anti douleur avant qu'on ne la force à les avaler. Pas question de se laisser droguer... Il n'avait qu'à lui expliquer leur effet si il voulait qu'elle les prenne, ce docteur. Si il affectaient ses facultés, elle risquait de se faire tuer selon sa vision du monde. Bon, dans l'hôpital d'Heaven il n'y avait pas tellement de dangers, mais comment l'aurait elle su ? En plus, avec tout ce que la femme avait dit... Elle laissa glisser les comprimés dans les draps, faisant semblant de les avaler, puis elle but une gorgée d'eau et ferma les yeux, toujours en alerte. Maintenant, elle devait se reposer jusqu'à qu'elle soit capable de marcher sans réouvrir ses blessures. Elle resterait calme et ne poserait pas de problème tant qu'on ne cherchait pas à la droguer.

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