Visite d'un proche [Libre]

Miyoko était sorti de chez elle, comme tous les soirs. Et comme à son habitude la jeune fille n'était pas rentrée de la nuit et sûrement ne rentrera-t-elle pas avant quelques heures. Elle marchait dans les rues alors que le jour se levait, déjà ? Le temps passait si vite, Miyoko décida alors de faire un petit détour au cimetière. Miyoko tournait autour du pot depuis quelques jours, elle savait où elle devait aller mais n'était pas encore prête à s'y rendre pour la seconde fois. Elle dormait donc très peu et pouvait être qualifiée d'insomniaque ces derniers temps. Elle portait un haut et un pantalon blanc, pour la première fois elle avait laissé de côté ses jupes courtes. Ses longs cheveux traînaient bientôt par terre mais les couper serait idiot. Elle s'approchait du cimetière, elle ne pensait à rien de précis et se rendit là-bas pour rendre visite à... à qui ? Ses parents peut-être, après tout elle n'en avait pas très envie mais elle y entra quand même (dans le cimetière).

*Le cimetière... Le jour s'est levé, les vampires ne rôdent pas, du moins je l'espère... Ce vampire, je me demande ce qu'il est devenu.*

Miyoko avait été récemment la victime d'un de ces individus qu'on appellait Vampires, il lui en avait fallu un pour qu'elle se méfient de tous les autres et pourtant elle s'aventurait dans un cimetière, était-ce parce que le jour s'était levé ? Elle regardait en direction du ciel, les mains dans les poches de son pantalon en tissus fin et léger. Sans qu'elle ne s'en aperçoive Miyoko fonçait droit sur un jeune homme et que si elle continuait à marcher en ligne droite, elle allait le percuter et peut-être l'énerver. Cela dit, elle eut comme un pressentiment et baissa les yeux pour regarder devant elle et se décaler au dernier moment, le jeune homme ne semblait pas s'en soucier et manque de chance Miyoko bouscula cet individu, se retrouvant elle-même hors du chemin. Ses chaussures étaient couvertes de boue et elle se trouvait maintenant entre deux pierres tombales. Elle eut tout de même l'initiative de prendre la parole pour.. s'excuser ?

« Je.. m'excuse ? Je ne regardais pas où je mettais les pieds. »

*Il aurait pu m'éviter, lui. Peut-être qu'il ne regardait pas où il allait non plus. Mmh...*

Elle se tourna vers lui, cela pouvait paraître étrange mais il lui rappelait une personne, non pas dans le physique, mais elle sentait une chose en plus qu'elle avait l'habitude de sentir aussi au quotidien. C'était aussi comme ça qu'elle avait deviné pour Jyou. Durant un court instant ses yeux avaient changé pour finalement redevenir rouge sang. Elle se demandait si ce jeune homme allait continuer sans même la regarder, ou s'il allait s'arrêter puis repartir.

Ryoushi continuait d’argumenter contre lui même. En fait, contre Kiju. L’alter refusait, comme à chaque fois que Kuru abordait le sujet, de lui révéler pourquoi il s’était débarrasser de la seule femme qui l’avait aimé. Elle avait même aimé un démon.

Elle savait bien que son fils souffrait de cette maladie de dédoublement de la personnalité et aimait chacun de ces facettes comme si elle avait deux fils.

Il parlait à voix basse. Malgré le fait que Ryoushi et Kiju possédait le même corps, ils avaient des esprits bien distincts. Ils ne pouvaient communiquer que par la parole. Par contre, leurs émotions passaient les frontières de cette démarcation entre les deux entités et pouvaient être ressenties par l’autre. Kuru n’avait pas senti des émotions autre que les siennes autre que la rage et la colère depuis très longtemps…

Il continuait son chemin suivant machinalement le couloir de boue sans prêter attention à ce qui l’entourait. Sa dispute avec son démon occupait son esprit.

Alors qu’il laissa tomber de tirer les vers du nez de ce démon, une personne le bouscula. Il n’avait pourtant vu personne aux alentours et Kiju ne s’était pas manifesté sur cette présence.

« Je.. m'excuse ? Je ne regardais pas où je mettais les pieds. »

Il se retourna vers la personne pour s’excuser de cette bousculade et aperçu la jeune femme qui s’était retrouver en dehors du sentier. Elle portait de long cheveux aux reflets bleutés, non, plutôt un reflet violet. Elle était vêtu simplement de blanc.

- Non mais…

Ryoushi coupa la parole… à lui même? C’était plutôt étrange de ne pas être seul en permanence. Kiju ressentait la colère.

- Mais…Mais, vous-allez bien? Je suis navré de vous avoir bousculé, puis-je?

Il tendit la main pour sortir la jeune femme d’entre les pierres gravés de noms de défunts. Il s’était légèrement penché pour arriver à la hauteur de la personne qu’il avait bousculé. Ses yeux étaient d’un rouge
pénétrant.

*Rouge? Serait-ce… Ne sautons pas au conclusion.*

Et bien non, le jeune homme avait été particulièrement courtois avec Miyoko ce qui se faisait rare dans cette ville. Elle le regarder attentivement et trouva étrange qu'il répète ce même mot trois fois, était-il du genre à bagayer ? Ou bien ses suggestions étaient bonnes. Elle ne fit aucune remarque à ce sujet et se contenta d'attraper la main du jeune homme et de retourner sur le sentier de boue où elle se sentait déjà plus à l'aise. Devait-elle maintenant se méfier ou le prendre relaxe et profiter d'un peu de sympathie de la part d'un inconnu, ce qu'elle n'avait pas connu depuis un certains temps.

« Oui tout va pour le mieux, merci. »

Il était plus grand qu'elle et devait donc lever les yeux pour le regarder, ce qu'elle n'avait pas l'habitude de faire c'est vrai. Elle hésitait à donner son nom, quoique il ne ferait sûrement rien et que s'il était un psycopathe sanguinaire il la tuerait même sans son nom, alors elle se présenta par politesse. De nature curieuse elle espérait aussi que ce jeune homme fasse de même.

« Ce n'est rien, c'est en parti de ma faute si nous nous sommes percutés, je me nomme Miyoko, enchantée. »

Dit-elle en souriant à peine. Peut-être s'était-elle améliorée question sociabilité mais la méfiance était toujours présente et ce même face à un ange tout gentil, tout sage, les apparences trompent souvent et Miyoko préférait ne plus faire l'erreur. Du coup, Miyoko ne se souvenait même plus de la raison de cette venue au cimetière, elle se creusa la tête un instant, reprenant ses esprits en entendant de nouveau la voix grave* du jeune homme (*je suppose que les hommes n'ont pas une voix aigu, bon okay j'aurai pu dire "entre deux" xD).

La jeune femme lui tendis la main et il pu l’aider à revenir sur le sentier. Les traces moulées dans la boue des souliers de celle-ci allaient sûrement paraître jusqu’à la prochaine pluie puisque le soleil allait sécher la boue pour en faire une terre ferme et craquelée.

C’était il y a longtemps que Ryoushi n’avait pas abordé une personne. Son exil il y a un an avait fait oublié son existence à la ville qui avait évoluée depuis. En un an, Kuru n’avait pas créé de lien avec personnes autres que pour s’excuser d’une bousculade ou pour une demande sur le prix d’un aliment à l’épicerie du coin.

« Oui tout va pour le mieux, merci. »

Elle semblait gêné par la taille de Ryoushi. Elle devait lever le regard et lui, le baisser. Elle semblai hésiter sur la continuation de la discussion. Il hésita à prendre la parole afin de lui retirer le malaise de la prochaine phrase à dire. Puis, elle ouvra la bouche.

« Ce n'est rien, c'est en parti de ma faute si nous nous sommes percutés, je me nomme Miyoko, enchantée. »

Elle souriait à peine. Alors qu’il ouvrait la bouche, il sentit que Kiju allait intervenir. Il dû répondre rapidement pour l’empêcher de prononcer quelques mots qui aurait révélé sa véritable nature. D’après ce qu’il ressentait, le démon allait probablement inviter la personne en face d’aller se promener ailleurs.

- Non, non. C’est moi qui m’excuse. J’étais perdu dans mes pensées, j’aurais dû regarder devant moi. Je suis Ryoushi Kuruwasu, mais vous pouvez simplement m’appeler Kuru. Je suis enchanté de même, Miyoko.

Il aurait eu l’habitude de lui baiser la main ou de lui tendre la sienne pour qu’elle la serre mais l’iris rougeâtre de la jeune femme lui faisait suspecter une présence démoniaque, qui sait.

- Puis-je vous accompagner? J’habite de l’autre coté de la ville, je passerais sûrement devant chez vous de toute façon.

De cette façon, il pourrait en savoir d’avantage sur la nature de cette adolescente. Et si il s’était tromper, il passerait sûrement un bon moment avec de la compagnie. Vivre avec Kiju en permanence était plutôt
sombre comme relation.

Miyoko hésitait encore et se demandait s'il n'était pas mieux qu'elle s'en aille sans histoire, mais maintenant qu'elle avait entamé une discution elle devait la poursuivre. Ce jeune homme ne lui paraîssait pas très net mais le danger ne semblait pas rôder en cette matinée. Bien que Miyoko ait vécu à Heaven jusqu'à maintenant, elle ne connaissait personne mis à part deux ou trois "amis". Disons plutôt qu'elle n'avait jamais essayé de parler avec les autres, elle préférait se faire discrète mais cette fois-ci se serait dur. Maintenant qu'elle s'était présentée elle n'attendait plus qu'une réponse en retour, ce qu'elle eut quelques secondes après.

- Non, non. C’est moi qui m’excuse. J’étais perdu dans mes pensées, j’aurais dû regarder devant moi. Je suis Ryoushi Kuruwasu, mais vous pouvez simplement m’appeler Kuru. Je suis enchanté de même, Miyoko.

Kuru ? Bon, si cela ne le dérangeait pas elle pourrait très bien se mettre à l'appeler comme ça, c'était court et simple à retenir ou même à prononcer. Elle se passa une main dans ses longs cheveux et le laissa continuer quand alors il lui proposa de l'accompagner..

- Puis-je vous accompagner? J’habite de l'autre coté de la ville, je passerais sûrement devant chez vous de toute façon.

Oui c'était possible, mais en même temps Miyoko habitait dans une rue très fréquenté vu que certains appartements y étaient gratuit, pour les personnes n'ayant pas les moyens de payer un loyer (T_T) ou simplement pour faire simple. Elle réfléchit mais ne resta point longtemps muette, trouvant que le jeune homme lui montrait une certaine sympathie dont elle n'aimerait pas être déçue.

« Bien alors vous pouvez m'accompagner si vous le souhaitez. Un peu de compagnie ne devrait pas me faire de mal. »

Elle avait remarqué qu'il était souvent plongé dans son regard rougeâtre, peut-être parce qu'il était rare de trouver des humains avec des yeux rouge sang, ou bien parce qu'il doutait justement de son innocence qui n'en était peut-être pas une, enfin vu de son oeil bien entendu. Disons qu'elle ne présentait pas une grande menace. La jeune fille se retourna et partit donc dans l'autre sens, celui qu'empruntait le jeune Kuru avant qu'ils ne se bousculent. Elle se stoppa et attendit tout de même Kuru, n'étant pas très pressée.

Miyoko ne montrait pas la gêne qu'elle avait de se faire fixer par ce jeune Kuru. Elle se demandait ce qu'il avait vraiment avec ses yeux, était-ce parce qu'ils étaient rouges ? Bref, elle ne se posa pas d'autres questions et le suivit ensuite pour sortir du cimetière. Elle sentait que le silence n'allait pas durer bien longtemps, après tout ils venaient de se rencontrer. Elle marchait à ses côtés sans trop savoir que dire, elle attendait que ce soit lui qui brise le silence et il le fit avec un compliment mais tourné bizarrement. Il toussota ensuite comme pour cacher sa phrase précédente, étrangement elle avait bien cru l'entendre et sous un autre timbre de voix. Cela dit elle n'était pas sûr à cent pour cent qu'il ait vraiment dit une telle chose, elle ne voulait pas se croire trop prétentieuse non plus au point de s'imaginer qu'on la complimente. Elle secoua légèrement la têtr comme pour ôter certaines de ses pensées malsaines et écouta alors ce que Kuru avait à lui demander.

- Alors, vous habitez plutôt loin?

Elle réfléchi un instant, le cimetière était assez loin de cette rue d'après elle, mais en réalité elle ne savait pas vraiment. Mais comme elle connaissait cette ville comme son propre appart, elle estima une bonne quinzaine de minutes pour traverser une partie de Heaven. Elle aurait préféré emprunter les grandes rues principales mais si elle voulait faire plus vite, il valait mieux couper par les petites ruelles sombres et étroites. Miyoko opta tout de même pour la première solution, en vue du portail ouvert du cimetière, elle répliqua:

« Il y a environs une quinzaine de minutes d'ici à chez moi. Cela ne vous gêne pas de marcher si longtemps ? On peut faire plus rapide ou plus lentement aussi. »

Elle lui sourit gentiment et leva les yeux vers le ciel, le soleil ne tapait pas fort, il était encore très tôt et Miyoko n'avait pas fermer l'oeil de la nuit. Allez savoir ce qu'elle fait de ses nuits.. nan nan elle ne traîne pas sur les trottoires (=.=). Elle enfouit ses mains dans les poches de son pantalon et fixa désormais le sol, n'osant pas prendre la parole pour dire des propos stupides comme à son habitude.

Miyoko marchait aux côtés du jeune Kuru sans trop savoir quoi penser. Elle n'était pas sûr du tout qu'il ait dit qu'il la trouvait jolie. Elle trouvait ça étrange de la part d'un homme qu'elle venait de rencontrer et commençait à se demander s'il ne s'agissait pas là d'une ruse pour l'isoler et qui sait, c'était peut-être un psycopathe finalement. Elle pressentait que non pourtant, oh elle était vraiment perdue. Elle sortit alors son portable de sa poche, elle n'avait aucun ami comme toujours, Sey et Kam devaient dormir. Le jeune homme reprit alors la parole pour répondre que cela ne le gênait pas de marcher autant, surtout en sa compagnie. Il était vrai que se balader avec une fille souriante et bien sage était plus agréable que de se balader avec Ayu le sadique, psycopathe sarcastique et j'en passe. Elle sourit donc sans vraiment répondre, elle attendit encore un peu, fixant toujours le sol.

Le jeune Kuru lui posa alors une question assez délicate. Ce qu'elle faisait ici ? Bonne question, après avoir été bousculé elle ne se souvenait plus du pourquoi elle avait passé le portail du cimetière. Ça lui reviendra sûrement mais pour l'heure elle inventa une justification bidon:

« J'ai l'habitude de venir ici une fois par semaine, je suis matinale. » ^^

Elle sortit les mains de ses poches pour les laisser se balancer légèrement d'avant en arrière à chaque pas qu'elle faisait. Miyoko était perdue à la fois dans des pensées pour d'autres et dans des pensées stupide qui l'amenait à conclure que ce jeune homme ne pourrait ne pas être fréquentable. Elle resta tout de même à ses côtés jusqu'à la sortie du cimetière. Ils passèrent deux lignées de pierres tombales et arrivèrent enfin au portail grand ouvert de ce cimetière.

« Et bien ... Nous voilà dehors. Sans indiscrétion, vous, que faisiez-vous ici ? »

Ça semblait évident qu'une personne aille dans un cimetière pour rendre visite à quelqu'un, hors ce n'était pas le cas de Miyoko et elle se demandait si c'était vraiment celui du jeune Kuru. Elle fit alors ces quelques pas pour sortir du cimetière et commencer à prendre la direction de son appartement en passant par les grandes rues. Elle n'avait pas vraiment l'habitude d'être en compagnie d'un adulte, quoique ça lui était arrivée il y a peu.