[07/12/10] Etrange RDV... [PV: Melicerte]

Comment ça elle va dissiper l'illusion ?? Un retour de manivelle qui ne manque pas de me faire montrer les dents.
J'ai à peine fini de comprendre ce qu'elle raconte qu'elle me met déjà le chronomètre sous la gorge. Mon estomac gargouille. Je suis sous pression. Est-ce qu'elle cherche à m'embrouiller en agissant si vite ou bien est-ce que c'est une nouvelle manière de jouer avec moi ?

Avec une déglutition amère, j'avale la pilule. Méli : les esprits SONT des menteurs ET jouent avec leurs proies. Je l'ai toujours su alors pourquoi je me pose la question…
Swan, lui, ne perd même pas de temps à hésiter. Il file par la trappe, totalement asservi aux mots de cette femme qui ne lui veut pas que du bien. Comme c'est bien mené… je dois retourner dans la zone mortelle en faisant confiance a un fantôme narquois ou rester là à me ronger le pouce en pensant à la seule issue que je suis peut-être en train de laisser passer. Et si je descends et crève la langue noircie tirée hors du gosier ? Elle dira que je ne me suis pas assez dégrouillée. Dans tous les cas elle gagne.

Et ça je ne peux pas le tolérer.

Enfin si. Pour le moment. Je me résigne donc à redescendre par l'échelle, mais contrairement à Swan, je ne me précipite pas tête baissée. Je prends mon temps, barreau après barreau, cherchant les prémices d'un contact télékinésique. Je déteste cette sensation… J'ai les paumes tellement glissantes que je manque de me rétamer avant la fin.

Le cœur battant, je pose finalement pied sur le plancher grinçant du deuxième. Par habitude ou plus vraisemblablement pour me rassurer, je tire mon arme et la pointe devant moi, canon pointé vers le sol. Peut-être qu'en visant bien ?

Non laisse tomber. Je n'ai jamais été douée à ce point en tir et quand bien même, il me faudrait un autre calibre pour percer trois épaisseurs. Un calibre du genre à me faire péter les tympans… et tout le reste d'ailleurs.

J'avance d'un pas, aussi fébrile qu'un Marine Colonial de l'USCM entrant dans la cage d'un alien défoncée à l'acide. Ou est passé Swan ? D'ailleurs, en parlant du mioche, je ne comprends pas pourquoi la solution n'a pas encore agit sur lui.
Sur les autres sujets, on observait immanquablement une désynchronisation au bout de quelques minutes. L'esprit ; Alyssa aurait donc dû être momentanément hors service ou libre ailleurs, je ne sais pas trop ce qu'il en est à sur ce point. C'est une science imprécise. Mais surtout, Swan aurait été libéré de son influence pendant quelques précieux instants que je comptais mettre à profit pour l'analyser en profondeur.

Pourquoi ça n'a pas marché ? [hrp : à cause de ce que tu m'as dit en mp, mais ça va altérer les pouvoirs de Swan pendant un temps au bout d'un moment, un rebondissement que tu peux utiliser quand bon te semblera ^^. Son plein potentiel lui reviendra peu après.]

Je tourne à l'angle de l'escalier, toujours concentrée sur mes perceptions. Si jamais Alyssa a dit vrai et que ma formulation fait son effet justement maintenant… Oh merde !

Je me mets à courir.

Je tourne tout juste à l'angle du couloir du deuxième étage lorsque je perçois quelque chose ressemblant à une toile d'araignée géante tendue en travers du passage. Cette impression ne dure qu'une fraction de seconde et lorsque je me retourne, il n'y a rien. Bon sang, impact psychique, c'est l'autre qui reprend contact. Un foutu piège ! Dois-je retourner en arrière ?
Je secoue la tête avec dénégation, je n'ai pas le ch…

- Eh bien... Vous en mettez du temps Lieutenant... Peut-être un handicap supplémentaire vous redonnerait l'envie de vivre...

Quoi ?
Et l'enfer s'abat sur moi. Je suis morte. Persuadée que quelque chose vient de me faucher avec la rapidité d'un reptile sans que je n'ai même eu une chance de crier mon épitaphe. Rageant de ne pas pouvoir léguer une dernière syllabe avant de claquer, même si c'est pour dire "AAAH !".
Je panique. Mes yeux, mes oreilles… plus rien… pourquoi suis-je encore consciente de mon état ?? Je ne sens plus rien, ni mon cœur qui bat, ni mon souffle. Plus rien. Alors quoi ?! C'est comme si j'avais sauté sur une mine.

Un mot : coma. Mais pourquoi, quand, comment ?? Je ne me rappelle de rien. Combien de temps vais-je rester comme ça avant que… oh mon dieu, depuis combien de temps suis-je dans cet état ? Suis-je réduite à l'état squelettique d'un légume qu'on nourrit par perfusion sans trop y croire ?

Tout aussi brutalement qu'un train qui me filerait sous le nez à grande vitesse, je reprends soudainement contact avec la réalité. Le tapis rugueux sous la pulpe de mes doigts, mes affolements cardiaques qui résonnent à mes tempes, l'éclat terne et massif du parquet, l'odeur poussiéreuse et poisseuse de…
Je porte le dos de ma main à mes narines pour en retirer une fleur de écarlate. Je saigne du nez. Je me découvre alors d'autres douleurs, au creux de l'abdomen et derrière la nuque.

Je commence à comprendre. Alyssa m'a piégée et la gamine dans la cuve en a profité pour me tabasser sommairement. Si je ne suis pas morte, c'est sans doute parce qu'elle n'a pas pu terminer avant que l'esprit ne lui coupe à nouveau les sens.
Je me relève avec hésitation et cherche mon arme à tâtons. Disparue ?! La gamine a dû la projeter quelque part… pas loin, forcément pas loin. Mais je n'ai pas le temps de chercher, je dois quitter cette baraque avant d'être moi-même mise en cercueil de verre ou sous plastique à la morgue.
J'enfile l'escalier d'un pas mal assuré, arrivant enfin au rez-de-chaussée. Je me doute que la porte d'entrée va encore me réserver une surprise alors je me dirige directement vers la cuisine.

Inutile de tenter de décrire la pagaille de sensations qui me traversent, j'oscille entre hystérie et apathie. Dents serrées, j'écrase un filet de sang entre mes doigts et pousse la porte d'une petite pièce carrelée de noir et blanc.
Un couteau, un table, le groupe électrogène qu'on a amené… je repère rapidement quelques éléments et m'empresse de franchir l'espace. Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ?
D'une pichenette presque mesquine, je fais sauter les plombs. Et là bas, tout en bas, la gamine n'a du coup, plus aucune alimentation. Qu'elle essaie un peu de jouer les matadors maintenant, sans respirateur, elle ne tiendra pas longtemps.

- Alors Alyssa, à quoi on joue maintenant hein ?!