Eyunerarzandera Soyero, 19 ans, aussi fragile qu'une tige de rose, aussi imprvisible que le vol d'une libellule, se tenait debout dvant l'épaisse muraille, fendu d'une lourde grille de la ville d'Heaven. Elle regardait au delà des grilles et voyait tout ce dont elle avait rêvé ces trois dernières années, une citée acceuillante, lumineuse, ou semblait régner la perfection et l'harmonie. Elle eut cependant une étrange sensation, comme si tout son corps refusait d'entrer dans ce monde là, une profonde inquiétude l'envahit soudain. Des nuages sombres se formèrent au dessus de sa tête. Elle eut un geste de recul, puis se figea, elle avança à nouveau vers la grille, jusqu'à ce que ses mains aillent s'accrocher aux barreaux, et elle regarda à nouveau à l'intérieur : de délicieuses odeurs de pains chaud s'échappaient d'une boulangerie au coin de la rue, des rires semblait provenir d'une petite place derrière une grande église, les gens se saluaient dans les rues, ils grouillaient autour d'étales croulant sous l'abondance, ils semblait heureux. Eyun oublia complêtement son inquietude, elle ne se rendit pas compte a quel point cette perfection était louche, ce monde l'appelait, il était son rêve, son seul espoir, son unique chance.
Elle s'accrocha à la lourde grille et la tira de toutes ses forces, son petit corps s'ébranla tandis que le métal raclait douloureusement le sol rocheux dans un bruit de cachot. Le passage s'ouvrit lentement, très lentement, bientôt il fut juste assez large pour laisser passer la silhouette fluette de la jeune fille. Elle s'y glissa en fermant les yeux, arrivée de l'autre côté elle les rouvrit. Elle eut un choc, elle se les frotta, les écarquilla, se giffla se pinça, rien à faire, la boulangerie d'où s'échappait à l'instant les bonnes odeurs était en ruine, la vitrine cassée laissait apparaître un stand crasseux où une vieille dame s'acharnait à vendre quelque pains secs. Son visage était creusé par la vieillesse et les difficultés, elle était recourbé sur une vieille canne tortueuse, elle l'apperçut, lui jeta un regard, un regard lourd de sens, chargé de peine, qui semblait dire, "désolé" un regard qui brûla la peau d'Eyun et lui fit esquisser un second geste de recul, détachant son regard de la boulangerie. Elle apperçut alors le reste du décor, une ville en ruine, des rues crasseuses, noires de pollutions, des bâtiments à l'abandon, d'autre en travaux. Rien n'était comme le laissait présager la vision d'idéal de la grille.
Cette fois l'adolescente fit plusieurs pas en arrière, elle se heurta à la grille qu'elle venait de franchir, elle se retourna, passa par le passage qu'elle avait ouvert, en fermant les yeux à nouveau. une fois dehors, elle ne les rouvrit pas, elle serra ses poings et se mit a courir droit devant elle, les yeux toujours fermé, elle les rouvrit enfin lorsqu'elle pensa être à une distance raisonnable de ce cauchemard, elle se retourna pour y jeter un dernier regard. Son sang ne fit qu'un tour, elle se glaça d'effroie, là, juste à quelque mètre d'elle, se trouvait une boulangerie à la vitrine cassée, tenue par une très vieille dame qui la fixait en secouant la tête, l'air déséspérée.
"C'est impossible..." Souffla Eyun, en se laissant glisser sur le sol poussiéreux, alors que lui venaient les larmes aux yeux.